MERLIER André

Par Jacques Girault

Né le 16 mars 1898 à Boulogne (Pas-de-Calais), mort le 9 avril 1972 à Paris (XIIIe arr.) ; professeur ; militant pédagogique.

Fils d’Emmanuel Merlier, facteur des postes, et de Jeanne Ladégèze, ménagère, André Merlier entra en septembre 1916.à l’École normale d’instituteurs d’Arras (Pas-de-Calais). Un mois plus tard, il fut nommé instituteur à Berck-Ville. Appelé au service militaire en avril 1917, il fut envoyé au front pendant neuf mois dans une unité combattante ; blessé, il fut démobilisé en mai 1920 avec le grade de lieutenant. il épousa le 6 septembre 1919 à Aubusson Angélien Haraudon, institutrice. Le couple eut deux enfants.

André Merlier fut nommé instituteur délégué à l’école primaire supérieure de Bohain en 1920, puis instituteur à Champigny (Seine/Val-de-Marne) en avril 1924. Reçu au certificat d’aptitude au professorat des écoles normales et des écoles primaires supérieures en 1924, il fut affecté professeur à l’École normale d’instituteurs d’Aurillac (Cantal) chargé de l’économat, de 1924 à 1927. Ayant demandé une nomination à proximité d’une faculté, il fut nommé à l’EPS de la Place des Minimes à Lyon où il enseigna de 1927 à 1933. Inscrit à la faculté des lettres de Lyon, il obtint une licence en 1930, un diplôme d’études supérieures de géographie et fut reçu à l’agrégation d’histoire et géographie en 1932.

André Merlier fut alors nommé professeur dans les écoles primaires supérieures de la Ville de Paris, Arago en 1933, puis Jean-Baptiste Say, de 1934 à 1941, et enfin Chaptal, où il fut chargé de la préparation à l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud. Nommé professeur à l’Ecole normale d’instituteurs d’Auteuil, rue Molitor à Paris, devenu institut de formation des maîtres en 1941, il y enseigna jusqu’à sa retraite en 1958.

Le 8 novembre 1940, paraissait un article non signé, dans la rubrique « A l’encre rouge » du Cri du Peuple, à propos des élèves des écoles normales versés dans les lycées, mesure qui préparait la suppression des écoles normales. Il accusait le professeur d’histoire-géographie de Chaptal dont « ses opinions socialistes remarquées par ses élèves lors de son enseignement à Jean-Baptiste Say ne le désignaient pas pour former les futurs maîtres de l’école rénovée ». Deux ans plus tard, dans une lettre au Directeur de l’enseignement secondaire, le 25 juillet 1942, Merlier se plaignait d’avoir eu des difficultés avec les autorités allemandes. Il précisait : « je n’ai jamais fait partie d’un parti, jamais milité dans une association » et ajoutait « j’en garderai le souvenir d’une manœuvre déloyale ». Il continua en fait à animer la section syndicale clandestine et était membre du Front national universitaire qui comptait 65 membres à Chaptal à la Libération.

André Merlier représenta l’enseignement de premier degré à la réunion d’information sur les problèmes de l’éducation en Europe (2-11 août 1949) à Ashbridge en Angleterre, pour élaborer un manuel en trois langues, français, anglais, néerlandais. Syndiqué, il collaborait régulièrement dans les années 1950 aux pages pédagogiques pour la géographie de L’École libératrice, organe du Syndicat national des instituteurs. Dans L’ Agrégation en avril 1954, Etienne Laulan, professeur à Bordeaux, publia un article intitulé « Parlons net » à propos du projet de réforme de l’enseignement et de la défense des cours complémentaires par le SNI pour un concours analogue au CAPES. Il remarquait que les CC n’étaient plus des compléments du primaire et qu’il fallait leur donner les moyens. Il concluait ainsi : « Il ne serait pas digne de l’Université de distribuer un enseignement au rabais aux enfants issus des milieux les plus modestes en leur faisant croire que n’importe qui peut enseigner n’importe quoi ». Merlier lui répondit dans le même numéro. Il reprenait les arguments du SNI, faisant un plaidoyer pour l’enseignement moderne et le CC, « instrument de la démocratisation et de la massification », d’où la nécessité, selon lui, d’améliorer la formation des maîtres.
Dans le même temps, Merlier collaborait aux manuels de géographie Brunhes aux éditions Hatier et à la collection « Histoire de France » chez Gédalge.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143299, notice MERLIER André par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 novembre 2012, dernière modification le 5 juillet 2022.

Par Jacques Girault

SOURCES : F17/27002, 27022. — L’École libératrice. — Brochure de l’ACREN 1948. — Note d’Alain Dalançon.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable