BASTINI Frans.

Entré à l’administration des postes en août 1905, Frans Bastini est désigné l’année suivante, en dépit de son très jeune âge, en qualité de secrétaire des facteurs surnuméraires du Soutien mutuel des postiers de Belgique. Ce titre camoufle à l’époque une forme d’organisation professionnelle car il est strictement défendu aux agents des services publics de s’organiser professionnellement.

Le droit d’association purement professionnel ayant été reconnu le 15 août 1908, Frans Bastini devient secrétaire du groupe des facteurs surnuméraires de la région d’Anvers de l’Association générale des facteurs des postes de Belgique. Il occupe ce poste pendant trois ans. Dans le courant de 1911, il est désigné comme trésorier du même groupe, mandat qu’il assume jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale.

Pendant la Première Guerre mondiale, Frans Bastini est secrétaire du fonds d’entraide du personnel des postes évacué en Hollande. En même temps, il assure le secrétariat du service des renseignements BIB des alliés. Il collabore activement à l’organisation de toutes les fêtes de charité en faveur de la Croix rouge et pour l’envoi de tabac aux combattants du front. Il coopère activement avec le comité chargé du paiement à Terneuzen (Zélande, Pays-Bas) et à Sas van Gent (commune de Terneuzen), des traitements des salaires au personnel des chemins de fer, de la poste, des télégraphes et téléphones. Pendant son séjour en Hollande, Bastini prend contact avec le comité de l’organisation postale, sœur néerlandaise Bond der post (Union de la poste) et suit les réunions de cette organisation.

Après l’Armistice, une grande partie de l’association passe avec Frans Bastini au Syndicat national des chemins de fer, postes, télégraphes et marine (CPTTMA) de Belgique. Dès son retour au pays, il est élu secrétaire de la section régionale anversoise des postes du Syndicat national des CPTTMA. Il est ensuite désigné comme secrétaire du secrétariat régional d’Anvers du syndicat national, tous secteurs confondus, en remplacement de K.T. Liebaers qui passant à l’organisation centrale à Bruxelles.

Pendant de longues années, Frans Bastini est membre de la Fédération des syndicats socialistes à Anvers et de la Commission administrative centrale (CAC) du Syndicat national à Bruxelles. À chaque congrès, il est réélu pour ces deux organisations. En 1921, il est désigné comme secrétaire semi-permanent et ce, jusqu’en 1923. En mai 1923, il prend une part active dans l’organisation de la grève des postes à Anvers. Après celle-ci, la CAC du Syndicat national le prie de démissionner comme facteur, en donnant pour motif qu’il gagne trop peu pour pourvoir à l’entretien de sa nombreuse famille. Ce n’est pas la raison réelle : la démission est donnée parce que le Syndicat national n’obtient plus de mise en congé pour mission syndicale pour occuper un mandat de délégué permanent du ministère des Transports et des PTT de l’époque.

Le premier juillet 1923, Frans Bastini est désigné en qualité de secrétaire permanent du Syndicat national à Hasselt (pr. Limbourg, arr. Hasselt) et il entreprend courageusement la mission de prospecter le Limbourg. En un an, il parvient à augmenter les effectifs syndicaux de 50%, et ce, malgré l’obstruction des catholiques conservateurs. En 1926, il est réintégré dans le cadre des facteurs des postes par Edouard Anseele. La démission ayant été rapportée, sa situation professionnelle est réglée. Bastini est maintenu comme secrétaire dans la province du Limbourg et devient ensuite secrétaire de la Fédération des syndicats limbourgeois. Il représente un certain temps la Centrale des tramwaymen urbains et vicinaux en qualité de membre à la commission paritaire pour le Limbourg et Liège.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Frans Bastini organise une sorte de comité de fêtes à Anvers, comité qui se donné pour but de collecter des fonds pour les collègues déportés et les agents des postes se trouvant dans le besoin.
Après la Libération en 1945, il est désigné comme secrétaire permanent de la Centrale générale des services publics (CGSP) de Malines. Il siège, depuis cette époque, à la FGTB (Fédération générale du travail de Belgique) régionale de Malines.

Le 1er août 1952, Frans Bastini, époux de Maria Thys (1885-1954) et père de famille, prend sa pension mais continue à militer dans le secteur national « Pensionnés » où il reste jusqu’à sa mort.