JOURNET Alain

Par Pierre Gros

Né le 25 juin 1941 au Vigan (Gard) ; géomètre expert, socialiste ; maire du Vigan, député, président du conseil général (1994-2001), sénateur (1998-2008).

Fils d’artisans du Vigan, son père et sa mère étaient boulangers, protestants et communistes. Éduqué dans la religion protestante, il fit sa communion mais ne pratiqua jamais. Il se disait lui-même « plus huguenot que protestant ».

Ses deux sœurs étaient institutrices, deux de ses frères professeurs, le troisième ingénieur. Alain Journet fut scolarisé à l’école publique du Vigan, maternelle puis primaire de 1947 à 1951. Il entra au collège en 1952, au lycée où il obtint le baccalauréat en 1960. Il suivit au lycée technique Duhoda de Nîmes la classe préparatoire de géomètre (1960 et 1961) fut reçu à l’école supérieure des géomètres et topographes des Arts et Métiers, à Paris en 1962. Diplômé en 1965 il fit plusieurs années de stages, ingénieur diplômé de l’état, il devint DPLG en 1969. Il fonda son propre cabinet au Vigan en 1970.

Il avait épousé le 29 novembre 1962 Geneviève Pellenc institutrice dont il eut deux enfants. Patrick ingénieur de l’école supérieure hydraulique de Grenoble, cadre de Véolia à Montpellier, Nathalie diplômée HEC responsable à la direction du Crédit Agricole du Sud, à Aix-en-Provence.

Sursitaire il fit son service militaire à Nîmes dans le 401-e régiment d’artillerie antiaérienne, en 1967. Libéré de ses études et de ses obligations militaires, installé géomètre expert, au Vigan, il put enfin se tourner vers la vie politique. Il adhéra dès 1971 au nouveau parti socialiste, créa la section du Vigan qu’il anima jusqu’en 1973 date de son élection au conseil général. Il fut réélu sans interruption de 1979 à 1998 et termina son dernier mandat en 2004.

Au parti socialiste il retrouva les valeurs défendues par ses ancêtres protestants, celles des huguenots combattants pour la liberté religieuse et la liberté de pensée après la révocation de l’édit de Nantes (1685), celles de Roland et de Cavalier à la tête des Camisards qui luttaient contre les dragonnades et l’absolutisme royal (1702-1705) celles enfin des maquisards FTP de l’Aigoual (1942-1944) pour les libertés contre l’occupant allemand et les miliciens.

Quelques hommes comptèrent dans son parcours de socialiste : Pierre Mauroy* qui premier ministre n’oublia jamais ses origines, François Mitterrand* qu’il admirait pour sa ténacité et sa fidélité amicale. Favorable aux cent propositions du candidat, il fit de son mieux pour les appliquer à son niveau. Il fut profondément marqué pour sa rigueur par Pierre Joxe président du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale qui devint son ami. Plus tard il soutint Lionel Jospin pour son engagement.

Conseiller Général depuis 1973, il fut élu maire du Vigan en mars 1977, réélu en 1983, 1989, 1995, il quitta la mairie en 1999. En mars 1979 après sa réélection au conseil général il devint vice-président, président de la commission des finances, cela lui permit de mieux connaître les maires du département et de créer un réseau amical et politique.

Profitant de son implantation dans le département et de la vague rose il fut élu député d’Alès en 1981. Il avait distancé le communiste au premier tour, il fut réélu en juin 1986 et en juin 1988. Jusqu’en 1993 il siégea à l’Assemblée nationale et participa aux commissions des finances, des affaires étrangères et de la défense :
Conseiller régional du Languedoc-Roussillon de 1981 à 1986, vice-président de 1983 à 1986 il devint président du conseil de surveillance de la compagnie nationale d’aménagement du Sas-Rhône et du Languedoc de 1998 à 2001.

Homme de gauche marqué par le protestantisme et le communisme de ses parents, favorable au programme commun, président du conseil général (avril 1994) il fut l’initiateur de l’union de la gauche et proposa au PCF de partager l’exécutif. Plusieurs communistes devinrent vice-présidents avec des secteurs de responsabilités. Refusant de cumuler responsabilités politiques et professionnelles il céda son cabinet de géomètre expert dès 1994.

Réélu en mars 1998, il resta président jusqu’en 2001. Il continua à partager l’exécutif avec le PCF et pratiqua une politique de gauche tant dans l’éducation nationale (rénovation et construction de collèges) que dans les secteurs santé et social (budget très important). Il fit fort bien entretenir le réseau routier lorsque la plupart des routes nationales furent départementalisées.
Dès qu’il eut le pouvoir d’intervenir (conseiller général, maire, président du conseil général) il fut très attentif à la défense des libertés individuelles et développa une politique d’aide aux travailleurs les plus défavorisés.
Son épouse Geneviève décéda le 31 mai 1995, ce fut pour lui une épreuve cruelle. Maire et président du conseil général il présida un grand nombre d’organismes : SIVOM du Vigan 1977-1999, SIVOM de Ganges-Le Vigan 1977-1999, S.E.GARD de 1994 à 2001, Syndicat d’Aménagement du Pont du Gard (1994-2001). En outre, il fonda et présida : le conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement du Gard, Le relais départemental des gites de France et du tourisme vert ; la fédération régionale du pays d’accueil touristique Languedoc-Roussillon, « La fabrique » cinéma d’animation (Palme d’or à Cannes).
Il termina son dernier mandat politique, celui de Sénateur en 2008. Il avait siégé aux commissions des affaires culturelles et des affaires économiques.
Depuis il mène une paisible retraite dans sa maison du Vigan. Retraite professionnelle, retraite politique mais avec toujours un grand intérêt pour les affaires publiques notamment au Vigan.

Il s’était marié le 23 octobre 1999 avec Magali Thorel-Mallet.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143622, notice JOURNET Alain par Pierre Gros, version mise en ligne le 16 décembre 2012, dernière modification le 16 décembre 2012.

Par Pierre Gros

SOURCES : Témoignages écrits et oraux d’Alain Journet et Pierre Gros. — Presse : Midi Libre et La Marseillaise. — Archives de la fédération socialiste du Gard. — Journal du conseil général

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