PAULIN François, Louis

Par André Balent

Né le 12 février 1891 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) ; mort le 14 juin 1970 à Vernet-les-Bains (Pyrénées-Orientales) ; employé de commerce à Perpignan (Pyrénées-Orientales) ; militant du Parti socialiste SFIO, résistant ; fondateur puis dirigeant du mouvement « Franc-Tireur » dans les Pyrénées-Orientales ; déporté à Auschwitz puis à Buchenwald.

François Paulin était le fils de Jean, Félix Paulin et de Marie Poulet. Son père était en 1892 un manoeuvre âgé de trente-cinq ans. Marie Poulet, sa mère, avait vingt-sept ans.

François Paulin se maria le 23 août 1919 à Chalon-sur-Saône avec Lazarine Artaud. Le couple n’eut pas d’enfant.Ils divorcèrent en 1946 : le jugement fut rendu par le tribunal de Perpignan le 4 juin 1946. François Paulin se remaria à Perpignan le 12 février 1947 avec Jeanne, Marie, Louise Kremer née le 11 décembre 1910 à Joeuf (Meurthe-et-Moselle), fille de Charles Kremer et de Suzanne Mallinger et divorcée de Henri, Jean, Jacques Buscail par jugement du tribunal civil de Perpignan en date du 23 juillet 1945. Les témoins de ce mariage étaient Robert Kremer, boulanger à Vinça (Pyrénées-Orientales), sans doute un proche parent de la mariée, et de Maurice Créange, un commerçant perpignanais du prêt à porter.

François Paulin participa à la Grande Guerre et aux batailles de la Marne, de Verdun et des Flandres. Il était titulaire des médailles attribuées aux soldats ayant participé à ces trois batailles.

Nous ignorons quand il vint travailler à Perpignan.

Avant 1940, François Paulin adhérait au Parti socialiste SFIO au sein duquel il n’occupait aucune fonction de responsabilité. Il était directeur des établissements Lapasserie, commerce de vêtements prêts à porter situé au cœur de la vieille ville historique de Perpignan. Il reprit ses activités professionnelles au magasin Lapasserie après son retour de déportation.

Au mois d’août 1941, Jean-Pierre Lévy, fondateur lyonnais de « France-Liberté » (à l’origine de « Franc-Tireur ») prit contact avec François Paulin. Un mois plus tard, "Franc-Tireur" était opérationnel avec un petit noyau implanté surtout dans les milieux du commerce. À la différence de Libération et de Combat, les adhérents perpignanais de "Franc-Tireur" étaient originaires d’autres départements, souvent éloignés des Pyrénées-Orientales, alors que l’enracinement catalan était la caractéristique de la majorité des autres adhérents des deux autres mouvements. En septembre une quinzaine d’hommes et de femmes forment le noyau qu’il a réussi à constituer : deux employés de son magasin, des commerçants, des jeunes, des femmes originaires de Paris et de Tours. Ils distribuaient des tracts et collaient des papillons. En décembre, ils distribuèrent le premier numéro de Franc-Tireur. Ce même mois, il avait été remarqué par la police pour avoir employé des étrangers en situation irrégulière (des proscrits, des fugitifs ?) et condamné le 4 janvier 1941 à 50 F d’amende avec sursis.

François Paulin fut interpellé une première fois le 30 avril 1942, à la suite d’une distribution de tracts et fut, à cette occasion « sérieusement perquisitionné ». François Paulin prit contact dès le premier semestre de 1942 avec les deux autres mouvements présents à Perpignan, en dehors du PC et du FN, « Libération » et « Combat ». Il participa à partir de ce moment-là, à toutes les initiatives unitaires de la résistance perpignanaise, comme la grande manifestation du 14 juillet 1942, à la place Arago qu’il prépara dès le 7 avec Ricart de "Combat’, Joseph Rous et Marcel Mayneris* de ’Libération’ et à laquelle se rallia le PC (Voir Dapère Julien). Mais se sentant menacé, il confia les rênes du mouvement à Joseph Pomarola*. En effet, dès le 25 avril 1942, six militants de "Franc-Tireur" en contact avec François Paulin, furent arrêtés alors qu’ils distribuaient des tracts (Appel aux patriotes français) appelant à des manifestations le 1er mai à Perpignan (devant la mairie), ainsi qu’à Alès, Béziers, Carcassonne, Montpellier, Narbonne, Nîmes et Sète).

François Paulin fut arrêté à la sortie de son magasin par la police allemande le 1er (ou le 2 ?) mars 1944. Le 27 avril 1944, il partit de Compiègne pour Auschwitz où son convoi — le convoi dit « des tatoués » qui transportait aussi deux autres Perpignanais, Jean Payri* et Georges Brousse, directeur de L’Indépendant de Perpignan — arriva le 30 avril. Le 12 mai, les déportés du convoi des « tatoués » furent transférés à Buchenwald où ils arrivèrent le 14. Rapatrié, François Paulin était de retour à Perpignan le 12 mai 1945.

En 1960, il vivait toujours à Perpignan. Il s’installa ensuite à Vernet-les-Bains. Il n’y a pas de mentions de sa participation à la vie politique des Pyrénées-Orientales après 1945. Adhérent de base de base de le SFIO avant 1945, François Paulin n’était sorti de l’ombre qu’à l’occasion de la lutte clandestine de la Résistance.

Il adhérait à la section de Vernet-les-Bains de l’AGMG et de l’UNMRAC réunies qui publièrent un bref hommage dans la rubrique « Vernet-les-Bains » de L’Indépendant (Perpignan) du 18 juin 1970.

Il était titulaire de la médaille militaire et chevalier de la Légion d’honneur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143722, notice PAULIN François, Louis par André Balent, version mise en ligne le 21 décembre 2012, dernière modification le 1er mars 2014.

Par André Balent

SOURCES : ADPO, 49 W 7. — Arch. com. Chalon-sur-Saône, 2 E 98, état civil. — Arch. com. Perpignan, état civil.— Arch. com. Vernet-les-Bains, état civil. — André Balent, « Perpignan la résistante » in Raymond Sala, Michelle Ros, Perpignan une et plurielle, Perpignan, Éditions Trabucaire & Éditions des archives de la ville de Perpignan, 2004, p. 523-549 [p. 531, 545 (notes 59 et 60), 546 (notes 61 et 62), 547 (notes 90 et 91)]. —Ramon Gual et Jean Larrieu, « Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane », II b « De la résistance à la Libération », Terra Nostra, 93-94-95-96, Prades, 1998, 687 p. [p. 428]. — Jean Larrieu, « Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane », I « Chronologie des années noires », Terra Nostra, 89-90, Prades, 1994, 400 p. [p. 90, 93, 99, 122, 249, 250]. — Livre mémorial de la déportation sur le site de la Fondation de la fondation de la mémoire de la déportation ( http://www.bddm.org/int/index_int.php ), consulté le 19 décembre 2012. — L’Indépendant, 18 juin 1970, rubrique Vernet-les-Bains

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