DESJARDINS Léopold, Charles, Gustave

Par Daniel Grason

Né le 5 février 1913 à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine), assassiné le 31 août 1944 dans sa ville natale ; chaudronnier ; communiste ; interné.

Fils de Paul, mécanicien et de Léopoldine, née Brunel, Léopold Desjardins adhéra au parti communiste. Il épousa Mireille Radet le 16 juillet 1940 en mairie de Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine), le couple habita la ville au 40 avenue de Colombes (Lucien-Lanternier).
Début décembre 1940, des policiers de la Brigade spéciale d’intervention (BSi) des commissariats de Puteaux et de Levallois-Perret interpellaient six militants de la banlieue ouest pour activité communiste. L’un d’eux déclara que Léopold Desjardins lui avait remis les tracts qu’il distribuait. Les policiers perquisitionnèrent le domicile du couple Desjardins sans trouver le moindre tract.
Tous les deux furent emmenés au commissariat de Levallois-Perret, Mireille Desjardins fut giflée. Quant à son mari Léopold, il était frappé pendant une nuit, son corps en porta longtemps les marques. Après trois jours de détention dans les locaux du commissariat, le couple était libéré. Léopold Desjardins comparut quinze jours plus tard devant la 15e Chambre correctionnelle qui le condamna à huit mois de prison, il fit appel, fut libéré à l’issue de sa peine en 1941.
Exécutant les ordres des autorités allemandes, le 24 septembre 1942 les forces de la police et de la gendarmerie déclenchèrent une opération d’ensemble sur le département de la Seine contre les communistes. En application du décret du 18 novembre 1939, il y eut mille six cent vingt et une arrestations, tous étaient internés à la caserne des Tourelles, Boulevard Mortier, Paris XXe arr. Une trentaine de militants communistes de Gennevilliers dont six femmes furent interpellés, les hommes étaient ensuite envoyés à Pithiviers (Loiret). La commission de révision de la préfecture de police proposa le 9 juin 1943, une mesure de libération concernant Léopold Desjardins. Ce n’était pas une mesure exceptionnelle d’octobre 1942 à septembre 1943, mille quatre-vingt-quatorze internés furent libérés.
Après la Libération de Paris et sa banlieue le 25 août 1944, l’atmosphère était à la liesse, mais parfois à des opérations expéditives. Cinq hommes se présentèrent comme des FFI le 31 août au domicile du couple, ils déclarèrent à sa femme qu’ils emmenaient son mari au commissariat d’Asnières.
Son épouse témoigna devant les membres de la commission rogatoire en mars 1945. « Le lendemain on a retrouvé le corps de mon mari, quai d’Asnières [Docteur-Dervaux], tué de trois balles dans la tête ». Elle supposait « qu’il s’agit là d’une vengeance ayant un rapport avec sa première arrestation où il aurait soi-disant donné des noms de personnes arrêtées par la suite ».
Le corps de Léopold Desjardins fut autopsié à l’Institut médico-légal, sur le registre figure la cause de sa mort « coup de feu ». Son corps a été transporté ensuite à la morgue du cimetière d’Asnières, où son inhumation eut lieu.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143847, notice DESJARDINS Léopold, Charles, Gustave par Daniel Grason, version mise en ligne le 29 décembre 2012, dernière modification le 30 décembre 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BA 1836, BA 2377, KB 78, 77 W 550, 77 W 3124, registre de l’IML 1944. – Arch. Mun. Gennevilliers, recensement 1936, listes électorales. – État civil, Asnières (la mention de sa mort ne figure pas sur l’acte de naissance).

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