Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson
Né le 18 décembre 1911 à Bohain-en-Vermandois (Aisne), fusillé t le 7 octobre 1943 à Bourges (Cher) suite à une condamnation à mort ; chef d’atelier ; résistant, Libération-Sud, FFC-Action R6.
Paulin Pecqueux était le fils d’Henri Louis Jean-Baptiste Pecqueux, tisseur, et d’Amélie Joséphine Gavériaux, sans profession. Son père, mobilisé lors de la première guerre mondiale, a été reconnu pensionné permanent en 1924 pour maladie invalidante contractée aux armées. Paulin Pecqueux a été adopté par la Nation en vertu d’un jugement du tribunal civil de Saint-Quentin (Aisne) en date du 20 septembre 1928. Il avait épousé Léone Henriette Louise Prévoteau le 21 juillet 1934 à Reims (Marne), où il était employé des Établissements Prot frères.
Replié à Sancoins (Cher), il y exerçait la profession de chef d’atelier dans une entreprise qui appartenait aux Établissements Prot Frères de Reims. Il rejoignit le groupe de Libération-Sud dirigé par Fernand Duruisseau, coiffeur à Sancoins. En 1943, le groupe de Sancoins fut infiltré par Roger Picault, un agent de la Gestapo française, infiltration qui aboutit à une vingtaine d’arrestations à la suite de parachutages réceptionnés par ce groupe en juillet 1943. Paulin Pecqueux a été arrêté le 7 août 1943 sur son lieu de travail avec son camarade Maurice Lucas. Le 6 septembre 1943, ils firent tous les deux partie des onze condamnés à mort pour « acte de franc-tireur et aide à l’ennemi » par le tribunal militaire allemand de Bourges FK 776. Malgré l’intervention des autorités locales mises en place par Vichy, leur recours en grâce fut rejeté et ils ont été fusillés le 7 octobre 1943 à Montifaut sur le polygone militaire de Bourges, avec sept de leurs camarades.
Le corps de Paulin Pecqueux, initialement inhumé dans le cimetière Saint-Lazare de Bourges, a été transféré le 10 janvier 1945 au cimetière de l’avenue de Laon à Reims dans le caveau de famille de son épouse née Prévoteau.
Le jugement déclaratif de décès rendu le 3 novembre 1943 par le tribunal civil de première instance de Bourges et transcrit à l’état civil de Saincoins déclare que « Paulin Pecqueux est décédé à Bourges le 7 octobre 1943 » sans autre précision.
Paulin Pecqueux a été reconnu « Mort pour la France » le 21 mars 1946 et il a été homologué FFC. Le titre d’Interné-résistant lui a été attribué, ainsi que la Médaille de la Résistance par décret du 20 novembre 1946 publié au JO du 5 décembre 1946.
Dans le Cher, les noms de Paulin Pecqueux et de Maurice Lucas sont inscrits sur une stèle commémorative dédiée aux fusillés de Montifaut qui a été érigée à Bourges dans le quartier des Bigarelles. À Sancoins où une rue porte son nom, Paulin Pecqueux figure sur le monument aux morts.
Dans l’Aisne, son nom est inscrit sur le monument aux morts de Bohain-en-Vermandois avec la mention erronée de « déporté ».
À Reims, les noms de Paulin Pecqueux et de Maurice Lucas figuraient sur une plaque apposée dans la cour des Établissements Prot Frères, imprimerie aujourd’hui disparue, avec la mention « Fusillés par les Allemands à Bourges le 7 octobre 1943 ».
Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson
SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 656 613 (NC). – SHD, Vincennes, GR 16 P 462678 et GR28P 11 88 (NC). – Philippe Boursault, Étude d’un mouvement civil de résistance dans le département du Cher : Libération-Sud, mémoire de maîtrise présenté à l’UER d’Histoire de Tours en 1991. – Gérald Depigny, La Résistance dans le Cher (1940-1944), mémoire de maîtrise, Université de Tours, juin 2001. – Musée de la Résistance et de la Déportation de Bourges et du Cher (photo)). – Alain Rafesthain, La Résistance aux mains nues, Royer éditeur, 1985, p 132-133. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – État civil, Bohain-en-Vermandois (acte de naissance) ; Bourges (transcription du jugement déclaratif de décès).