ROJAS GIL Ricardo [écrit parfois ROJA]

Par Daniel Grason

Né le 7 mars 1907 à Blanca, province de Murcia (Espagne), exécuté le 27 juin 1944 près du lieu-dit Vaugeton, commune de Celle-Lévescault (Vienne) ; Espagnol ; docker ; communiste ; interné ; résistant et maquisard FTPF.

Ricardo Rojas Gil
Ricardo Rojas Gil
Carlos Fernandez, op. cit.

Fils d’Alonso et de Josefa, née Gil, Ricardo Rojas Gil vivait en Espagne. Marié, il était père de quatre enfants et exerçait le métier de docker. Il combattit dans l’armée républicaine espagnole au 21e bataillon des carabiniers catalans.
Lors du retrait des armées républicaines de Catalogne, il entra en France le 7 février 1939, par Port-Bou et Cerbère (Pyrénées-Orientales). Il fut interné successivement dans les camps du Barcarès, de Saint-Cyprien et enfin d’Argelès-sur-Mer. On ignore le destin de sa femme et ses enfants. En février 1940, incorporé dans la 212e Compagnie de travailleurs étrangers (CTE) il rejoignit Saint-Médard-en-Jalles (Gironde). Le 22 juin 1940, il regagna Argelès-sur-Mer puis s’engagea le 15 août dans une CTE qui le conduisit en Aveyron. De là, en mars 1941, il fut affecté aux travaux de fortifications du littoral atlantique, principalement la construction de la base sous-marine de Saint-Nazaire, dans le cadre de l’organisation Todt et interné au camp Franco installé dans les Hangars de Montage Central de Gron jouxtant l’aérodrome de Montoir-de-Bretagne (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique). Dans ce camp d’internement regroupant 250 républicains espagnols sous surveillance des autorités allemandes, l’organisation clandestine du Parti communiste d’Espagne était particulièrement importante, une trentaine de militants.
Dans le cadre de la vague d’arrestations commencée le 27 juin dans la région nantaise, Ricardo Rojas Gil, repéré comme étant responsable d’une cellule de trois militants du PCE sous les ordres de Raso Enrique, fut arrêté avec ses camarades le 5 juillet 1942 pour activité communiste liée à la reconstitution du Parti communiste d’Espagne.Luis Gomez Castaño, Santiago Marruedo Fraile, Rafael Massa Andreu.
Transféré à Paris pour infraction à la loi du 26 septembre 1939, incarcéré à la prison de la Santé, il fut acquitté par la Section spéciale de la Cour d’appel de Paris, le 11 décembre 1943. Considéré malgré tout comme suspect, il était interné dès sa libération à la caserne des Tourelles par arrêté du préfet de police du 13 décembre 1943. Ricardo Rojas Gil fut transféré le 7 mai 1944 au camp d’internement de Rouillé (Vienne). Des résistants libérèrent quarante-six internés dans la nuit du 10 au 11 juin 1944, Ricardo Rojas Gil rejoignit le maquis de Saint-Sauvant (Vienne), et prit part à des actions contre les soldats allemands.
Le matin du 27 juin, une colonne motorisée de plus de mille cinq cents hommes de la SS, de la Wehrmacht et de la Milice encerclait la forêt. Le hameau de la Branlerie, quartier général du maquis fut incendié. Cinq maquisards étaient tués les armes à la main. En fin d’après-midi, vingt-sept hommes frappés à coups de crosses étaient exécutés sur le bord d’une route au lieu-dit Vaugeton, commune de Celle-Lévescault.
Parmi eux se trouvaient neuf Espagnols qui s’étaient évadés de Rouillé : Luis Gomez Castaño, Juan Hernandez Rodriguez, Antonio Serra Clariani, Honorio Perez Gonzalès, Ricardo Rojas Gil, Santiago Marruedo Fraile, Rafael Massa Andreu, Angel Sanchez Garcia et Vicente Rossel Barrachina.

Ricardo Rojas Gil est inhumé dans la nécropole de Sainte-Anne-d’Auray (Morbihan).

Il a obtenu la mention « Mort pour la France ».
Une stèle fut dressée sur la route départementale 7, près du lieudit Vaugeton (Vienne) : « À la Mémoire des Glorieux Soldats sans Uniformes Tombés à cet Endroit le 27 Juin 1944 pour la Paix et la Liberté. Massacrés par les nazis. Ils sont Morts pour la France et la Liberté ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143962, notice ROJAS GIL Ricardo [écrit parfois ROJA] par Daniel Grason, version mise en ligne le 21 mai 2021, dernière modification le 4 avril 2022.

Par Daniel Grason

Ricardo Rojas Gil
Ricardo Rojas Gil
Carlos Fernandez, op. cit.
Dans la nécropole nationale</br> de Sainte-Anne-d'Auray
Dans la nécropole nationale
de Sainte-Anne-d’Auray
SOURCE :
Photso Jean-Pierre et Jocelyne Husson

SOURCES : Arch. PPo. 77W 454. – Carlos Fernandez, De la guerre d’Espagne...à la Résistance, Comité départemental 44 du Souvenir des fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire Inférieure, Amicale de Châteaubriant, Voves-Rouillé, Nantes, 2010 . — Site Internet Vienne Résistance Internement Déportation (V.R.I.D.). – Site Internet GenWeb. — Notes et photographies de Jean-Pierre et Jocelyne Husson.

Photographies : Jean-Pierre et Jocelyne Husson

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