Par Jacques Girault
Né le 7 décembre 1907 à Villemanoche (Yonne), mort le 22 octobre 1980 à Vézinnes (Yonne) ; instituteur dans l’Yonne ; militant syndicaliste.
Fils d’un garde-chasse, directeur d’une exploitation forestière dans un grand domaine privé, et d’une couturière, Étienne Michaut reçut les premiers sacrements catholiques. Élève des écoles primaires supérieures de Sens puis de Toucy, il entra à l’École normale d’instituteurs d’Auxerre en 1924. Il fut instituteur à Vertilly puis à Chassignolles depuis 1933 et exerça les fonctions de secrétaire de mairie. Il pratiqua les méthodes de l’École moderne (Célestin Freinet) à partir de 1934 et appartint à la Libre Pensée.
Il se maria uniquement civilement en septembre 1930 avec Germaine Champenois, née le 3 février 1908 à Avallon (Yonne), institutrice elle aussi à Chassignolles depuis 1933. Le couple eut une fille. Veuf, il se remaria en mai 1949 à Brienon-sur-Armançon avec une institutrice.
Membre depuis 1927 du Syndicat des membres de l’enseignement laïc (Fédération unitaire de l’enseignement) dont il fut le trésorier, Étienne Michaut n’exerça pas de responsabilités, sauf celle de délégué cantonal, dans la section départementale du Syndicat national des instituteurs après la fusion en 1935.
Sympathisant communiste, Étienne Michaut se définissait aussi comme « pacifiste et libertaire ». Gréviste le 12 février 1934, il fut le responsable du comité de lutte contre la guerre et le fascisme du canton d’Ancy-le-Franc. Initié à la Franc-Maçonnerie (Grand Orient de France) en 1937, il participa aux nombreuses actions de solidarité avec les Républicains espagnols.
Étienne Michaut était très écouté des ouvriers carriers de Chassignolles et les avait conseillés pendant le Front populaire.
Le couple, gréviste le 30 novembre 1938, fut sanctionné d’une retenue de salaires de huit jours et fut révoqué le 29 novembre 1940. Étienne Michaut retrouva son poste à la Libération et enseigna jusqu’à sa retraite en 1962.
Mobilisé en septembre 1939, il fut réformé treize jours plus tard. Révoqué, il participa aux actions de Résistance et connut la prison. Après la guerre, militant du SNI, toujours membre de la Libre Pensée, il faisait partie de l’Union rationaliste.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Nat., F1a 3655. — Renseignements fournis par l’intéressé.