HERNANDEZ MARTINEZ Juan [écrit parfois HERNANDEZ RODRIGUEZ]

Par Daniel Grason, Michel Thébault

Né le 8 mars 1905 à Burgos ou à La Barca (Toledo) (Espagne), exécuté sommairement le 27 juin 1944 au lieudit Vaugeton, commune de Celle-Lévescault (Vienne) ; Républicain espagnol réfugié en France ; manœuvre ; membre du Parti communiste d’ Espagne clandestin ; interné ; résistant maquisard FTPF.

Juan Hernandez Martinez
Juan Hernandez Martinez
Carlos Fernandez, De la guerre d’Espagne, op. cit.

Fils de Roberto et de Luciana, née Martinez, Juan Hernandez Martinez vivait en Espagne où il épousa Rosario Dedios, le couple eut cinq enfants. Ouvrier, il était syndiqué à l’Union générale du travail (UGT). Il fut mobilisé dans l’armée républicaine espagnole en 1938, incorporé dans une unité du Génie.

Lors du retrait des armées républicaines de Catalogne, il entra en France en février 1939, fut interné dans les camps d’Argelès-sur-Mer, Le Barcarès et Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales). En décembre 1939, il fut affecté dans la 120e Compagnie de travailleurs étrangers (CTE) pour travailler à des travaux de fortifications à la frontière avec la Belgique. Trois mois après, à la suite d’un grave accident du travail, il fut évacué à l’hôpital de Laval (Mayenne), puis à celui de Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique). À l’issue de huit mois d’hospitalisation, il habita dans cette ville au 2 rue Saint-Nicolas. Il travailla comme manœuvre pour les autorités allemandes à Nantes, puis en Allemagne d’octobre 1941 à mai 1942.

Le SPAC, Service de police anti communiste police, l’appréhenda le 4 juillet 1942 à Nantes, où il était soupçonné d’être mêlé à la reconstitution d’un groupe du Parti communiste d’Espagne clandestin. Il reconnut avoir donné son accord à un militant espagnol pour entrer dans l’organisation clandestine, versé des cotisations dont certaines étaient destinées à un fonds de solidarité. Son nom figurait sur la liste des adhérents.

Transféré à Paris pour infraction à la loi du 26 septembre 1939, incarcéré à la Santé, il fut acquitté par la Section spéciale de la Cour d’appel de Paris, le 11 décembre 1943. Considéré malgré tout comme suspect, il fut interné dès sa libération à la caserne des Tourelles par arrêté du préfet de police du 13 décembre 1943. Juan Hernandez-Rodriguez fut transféré le 7 mai 1944 au camp d’internement administratif de Rouillé (Vienne) qui enfermait essentiellement des communistes, républicains espagnols et « étrangers indésirables ». Des résistants FPTF libérèrent les internés dans la nuit du 10 au 11 juin 1944. Une partie des détenus libérés dont Juan Hernandez-Rodriguez) forma sous la direction de Marcel Papineau un maquis dont l’effectif augmenta très rapidement avec l’arrivée de nouveaux résistants. Après avoir dû quitter un premier cantonnement dans le bois des Cartes près de Rouillé, le maquis s’était établi le 14 juin 1944 en forêt de Saint Sauvant.

Le matin du 27 juin, une colonne motorisée de plus de mille cinq cents hommes de la SS, de la Wehrmacht et de la Milice encerclait la forêt. Le hameau de la Branlerie, quartier général du maquis fut incendié. Cinq maquisards étaient tués les armes à la main. En fin d’après-midi, vingt cinq hommes dont Juan Hernandez-Rodriguez frappés à coups de crosses étaient exécutés sur le bord d’une route au lieu-dit Vaugeton, commune de Celle-Lévescault.
Parmi eux se trouvaient neuf Espagnols qui s’étaient évadés de Rouillé : Luis Gomez Castaño, Juan Hernandez Rodriguez, Antonio Serra Clariani, Honorio Perez Gonzalès, Ricardo Rojas Gil, Santiago Marruedo Fraile, Rafael Massa Andreu, Angel Sanchez Garcia et Vicente Rossel Barrachina.

Il fut d’abord inhumé dans le cimetière municipal de Celle-Lévescault. Son corps d’abord non identifié et décrit ainsi "Pull-over vert, veston foncé, ceinturon militaire, souliers bas en cuir, hauteur un mètre soixante cinq environ", fut reconnu par ses camarades le 30 juin 1945 et l’acte de décès établi à ce moment. Son corps fut ensuite transféré dans la nécropole nationale de Sainte-Anne-d’Auray (Morbihan).

Il a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI.

Une stèle fut dressée sur la route départementale 7, près du lieu-dit Vaugeton (Vienne) : « À la Mémoire des Glorieux Soldats sans Uniformes Tombés à cet Endroit le 27 Juin 1944 pour la Paix et la Liberté. Massacrés par les nazis. Ils sont Morts pour la France et la Liberté ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article144016, notice HERNANDEZ MARTINEZ Juan [écrit parfois HERNANDEZ RODRIGUEZ] par Daniel Grason, Michel Thébault, version mise en ligne le 7 janvier 2013, dernière modification le 30 janvier 2022.

Par Daniel Grason, Michel Thébault

Juan Hernandez Martinez
Juan Hernandez Martinez
Carlos Fernandez, De la guerre d’Espagne, op. cit.
Dans la nécropole nationale</br> de Sainte-Anne-d'Auray
Dans la nécropole nationale
de Sainte-Anne-d’Auray
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson

SOURCES : Arch. PPo., 77W 454. — Site Internet Vienne Résistance Internement Déportation (V.R.I.D.). –— Carlos Fernandez, De la Guerre d’Espagne...à la résistance, Nantes, Comité départemental du souvenir des fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure, 2010 . — Site Internet Mémorial GenWeb. — Notes et photographies de Jean-Pierre et Jocelyne Husson. — État civil, mairie de Celle-l’Evescault, registre des décès 1945 acte n° 18.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable