LEMIRE Henri, Frédéric, Fernand

Par Daniel Grason

Né le 3 août 1903 à La Fère (Aisne), mort le 2 mai 1958 à Lyon (Rhône) ; manœuvre, fraiseur ; communiste ; volontaire en Espagne républicaine ; adhérent du Parti social français, milicien, membre de la Waffen-SS.

Fils d’Achille, Frédéric Lemire, employé au chemin de fer, et de Marthe, Marie Bernard, sans profession, Henri Lemire alla à l’école primaire, il obtint le CEP. Il fit son service militaire dans un régiment du génie chargé de la construction de ponts, il devint brigadier. Il vécut à Marseille (Bouches-du-Rhône). Il fut arrêté et condamné à trois mois de prison pour vol en juillet 1930. Il fut manœuvre d’octobre 1930 au 31 octobre 1936 chez Progil, puis à la Rhodiacéta à Vaise (Rhône) jusqu’au 24 janvier 1938 d’où il a été renvoyé à la suite d’une altercation avec son contremaître.
Il travailla aux Établissements Brondel comme fraiseur à Villeurbanne (Rhône), il se syndiqua à la CGT, était trésorier de la section syndicale. Il adhéra au Parti communiste fut secrétaire de cellule. Il s’engagea dans les Brigades internationales. Á son retour, il rompit avec le Parti communiste et adhéra en 1938 au Parti social français (PSF) du colonel de La Rocque. Il s’engagea dans l’armée française eu moment de la déclaration de guerre en 1939. Libéré, il réintégra l’entreprise Brondel.
Selon ses déclarations du 19 juin 1945 à un Commissaire de la police de Paris, il aurait adhéré à la Milice en mai 1944 au siège, place Bellecour à Lyon (Rhône) « à titre bénévole » le 23 juin 1944. Il ne quitta pas son poste de travail et fut désigné par la Milice comme « délégué ouvrier », chargé de recueillir les réclamations. Il affirma lors de son entretien du 6 novembre 1945 avec le Juge d’instruction que sa « qualité de milicien était d’ailleurs ignorée des ouvriers [ qui ] s’adressaient à lui ».
Il porta la tenue de milicien et fut armé en juin 1944, il partit en Allemagne le 23 août, il fut muté dans la Waffen-SS puis dans la brigade Charlemagne le 6 novembre. Malade, il a été muté dans une compagnie « où était versés les éclopés, les invalides en instance de réforme ». Il était réformé le 14 mars 1945. Henri Lemire se rendit aux troupes américaines dans le Tyrol. Il a été inculpé pour « intelligence avec l’ennemi », et incarcéré à Fresnes. Interrogés, ses anciens camarades de travail de chez Brondel ne l’estimaient guère et le qualifièrent de « sournois ».
Il comparut le 14 janvier 1946 devant la Cour de Justice. Accusé d’avoir « entretenu des intelligences avec l’Allemagne ou avec ses agents », la Cour lui accorda « des circonstances atténuantes », mais estima à la majorité que cette action avait été « commise avec l’intention de favoriser les entreprises de toute nature de l’Allemagne, puissance ennemie ». La Cour de justice le condamna à la peine de 15 ans de Travaux forcés, à l’Indignité nationale, à la confiscation générale de tous ses biens et aux frais de justice.
Le 2 juillet 1947 le Président de la République Vincent Auriol lui accorda une remise de dix ans de Travaux forcés lui accorda une remise de dix ans de Travaux forcés. Le 7 août 1948 par l’effet des grâces collectives, sa peine était abaissée à quatre ans de prison et à la remise de la confiscation de ses biens. Le 13 août 1948 il quitta en libération conditionnelle la prison de Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime). Le 9 novembre 1948, il bénéficia d’une nouvelle remise de peine de trois mois de prison.
Il s’était marié le 1er août 1943 à Lyon avec Augustine, Germaine Blanc, et était père de deux enfants, Henri Lemire habitait 15 rue de Crimée à Lyon (Rhône).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article144235, notice LEMIRE Henri, Frédéric, Fernand par Daniel Grason, version mise en ligne le 3 juillet 2017, dernière modification le 5 juillet 2017.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. RGASPI 545.6.1039 liste des Brigadistes français en Espagne républicaine, fiches individuelles 31 décembre 1937 ; RGASPI 545.6.1041, BDIC mfm 880/1 cadres français enrôlés dans les Brigades internationales. – Transmis par Gilles Morin : AN Z-6-148. — État civil en ligne cote 5Mi1729 - La Fère 1903 1903, vue 53.

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