MAUVAIS Henriette [née CAILLOT Pauline, Henriette, dit aussi Pauline]

Par Claude Pennetier

Née le 22 octobre 1906 à Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), morte le 13 janvier 1970 à Ivry-sur-Seine  ; militante communiste de la région parisienne.

Henriette Mauvais
Henriette Mauvais
Site Mémoire vive

Fille de maraîchers de Vitry-sur-Seine (Hilaire Caillot et Louise Tallon), Henriette Caillot naquit dans une famille de douze enfants dans sept vivants en 1906. La famille de son père était dans la maraîchage depuis plusieurs génération et celle de sa mère pratiquait la même activité à Maisons-Alfort. On la dit parfois titulaire du certificat d’études, mais dans son autobiographie de de mars 1934, elle écrit "à l’école primaire de 3 ans à 12 ans, sans certificat d’études. Je parfais mon instruction depuis". Henriette Caillot fut orientée, à treize ans, vers la couture par sa mère, mais elle choisit de quitter l’apprentissage pour travailler en usine, dans les produits chimiques, comme manoeuvre. Elle fut pendant un an employé de bureau puis alla rejoindre son compagnon, Léon Mauvais à Moscou où il représentait la CGTU à l’ISR, en mai 1930.Elle travailla au Komintern comme dactylo puis revint en France en février 1931. Elle fut alors employée par le Parti communiste comme dactylo, à son siège (1000 F par mois).

Membre du syndicat CGTU des employés depuis mars 1930, elle avait adhéré au Parti communiste en juillet 1931 après son retour d’URSS, recommandée par son compagnon.

Henriette Caillot épousa le dirigeant syndicaliste CGTU Léon Mauvais, tourneur à la centrale électrique de Vitry-Nord et vécut avec lui à Vitry. C’était le second mariage de Léon Mauvais, sa première femme étant morte en 1924. Son époux fut élu conseiller municipal communiste du XIVe arr. de Paris en 1935. Les problèmes de santé de leur fille l’obligèrent à cesser toute activité professionnelle en février 1933. Chômeuse jusqu’en janvier 1934, elle entra alors à la Réprésentaion commerciale de l’URSS comme dactylo, par l’intermédiaire de Pélissier (1275 F pas mois). Son mari gagnait 1500 F à la CGTU.

Léon Mauvais fut mobilisé puis arrêté en octobre 1940. Henriette Mauvais s’était réfugiée avec ses deux filles à Plurien près de Fréhel (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor). Son époux s’étant évadé de Châteaubriant en juin 1941, elle le rejoignit en zone sud, mais se fit arrêter à la ligne de démarcation. Incarcérée pendant un mois à la prison de Nevers (Nièvre), sous un faux nom, elle regagna Paris où elle confia ses deux enfants à des amis et devint agent de liaison. Elle fut arrêtée le 3 mars 1942, dans le quartier de Charonne, alors qu’elle allait voir ses enfants. Interrogée par les Renseignements généraux jusqu’au 10 mars, elle séjoura à au dépôt de la préfecture de police puis fut emprisonnée à la Maison d’arrêt de la Santé et mise au secret. L’administration la transféra au fort de Romainville le 24 août 1942, puis la confia aux Allemands à Compiègne le 22 janvier 1943. Déportée le 24 janvier vers Auschwitz et affectée au camp de Birkenau (matricule 31674), elle entra au revier le 24 février 1943 mais y attrapa le typhus. Elle fut transférée à Ravenbrück le 2 août 1944 puis à Mauthausen les 2-5 mars 1945.

Libérée le 22 avril 1945, la Croix-Rouge internationale l’achemina en camion en Suisse, à Saint-Gall. Elle arriva à Paris en train, le 30 avril 1945, et retrouva Léon Mauvais.

Suite à sa déportation, son état de santé était très mauvais : arthrose, asthénie, troubles nerveux, avec le sentiment que "les autres ne peuvent pas comprendre". Restée militante communiste, dactylographe, mère de jumelles en 1948, elle mourut d’une embolie cérébrale le 13 janvier 1970.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article144237, notice MAUVAIS Henriette [née CAILLOT Pauline, Henriette, dit aussi Pauline] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 janvier 2013, dernière modification le 4 novembre 2019.

Par Claude Pennetier

Henriette Mauvais
Henriette Mauvais
Site Mémoire vive

SOURCES : RGASPI, autobiographie du 11 mars 1934. — site Mémoire vive. — Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de minuit, 1965 (réédition 1998), p. 194. — Notes de Claudine Cardon. — État civil de Vitry. — Témoignages.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable