WOLFF Arthur

Par Patrick Auzende

Né le 16 avril 1876 à Strasbourg (Basse-Alsace, Alsace-Lorraine), mort le 24 janvier 1950 ; typographe alsacien ; syndicaliste CGT du Livre, fondateur du syndicat des auxiliaires en 1895, président de la section des margeurs de Strasbourg de 1927 à 1936, délégué strasbourgeois aux Congrès Typographique de Berlin de 1912 et de Leipzig de 1914, président du Groupe d’Alsace-Lorraine dans l’entre-deux-guerres ; membre de la commission du Tarif, membre du Tribunal d’arbitrage.

Arthur Wolff naquit dans une famille d’ouvrier d’imprimerie le 16 avril 1876 à Strasbourg en Basse-Alsace, en Alsace-Lorraine, région de l’Empire allemand de 1871 à 1918. Il vécut dans une famille nombreuse de 8 enfants. Sur le plan professionnel Arthur Wolff choisit les métiers du livre. Après l’école primaire, il fut apprenti compositeur à la machine (Maschinenbube) à l’imprimerie Fischbach à Strasbourg. Arthur Wolff exerça ensuite son métier à l’imprimerie de la Strassbüger Bürger Zeitung. Puis il fut employé à l’imprimerie Bartel et Reinmann à Schiltigheim en Basse-Alsace, et termina sa carrière à l’imprimerie de la SFIO, l’imprimerie Populaire Strasbourgeoise à Strasbourg. Cet établissement fondé en 1902 imprime La Presse Libre (Die Freie Presse) et Le Travailleur du Livre.

Arthur Wolff est l’un des personnages-clés du syndicalisme du livre de la fin du 19ième siècle aux années 30. Il assura la construction et l’animation du syndicat des auxiliaires ainsi que son intégration syndicale régionale et nationale, c’est-à-dire allemande. Arthur Wolff fut un des membres fondateur du syndicat des auxiliaires de Strasbourg (Verein der Buchdruckerei-Hilfsarbeiter von Strassburg) en 1895. Arthur Wolff s’impliqua activement dans la vie syndicale. En 1900, il quitta le syndicat des auxiliaires pour rejoindre le syndicat des Margeurs et des Relieurs de Strasbourg, organisation fondée en 1896. De 1902 à 1905, Arthur Wolff fut élu secrétaire de ce syndicat. Arthur Wolff participa à la négociation sur l’adhésion du syndicat à la fédération allemande du livre. Le 1er octobre 1903, le syndicat des Margeurs et Relieurs adhéra formellement à la fédération allemande des typographes et lithographes (Verband der Deutschen Buch und Steindruckerei-Hilfsarbeiter). Puis Arthur Wolff gravit tous les échelons de la direction du syndicat. Le 17 avril 1904 jusqu’en 1911, il occupa la fonction trésorier. Le 25 mars 1911, Arthur Wolff accéda au poste de président du syndicat. Il représenta le syndicat à la Conférence de 1911, au congrès de Berlin de 1912 et au congrès de Leipzig de 1914. Après la première guerre mondiale, en 1920, Arthur Wolff recouvra son poste de président du syndicat des Margeurs. Il resta à ce poste jusqu’en 1924 où une grave crise sur la question du 1er mai chômé et de la journée de 8 heures l’amena à démissionner. En effet, malgré une décision de congrès favorable au chômage du 1er mai, les typographes refusèrent d’obtempérer, désavouant ainsi leur président qui s’était engagé à ne prendre aucune sanction contre ceux qui auront travaillé. L’hostilité des margeurs à l’encontre de Arthur Wolff ne décrût pas avec la lutte pour la journée de 8 heures. La décision du congrès rendant obligatoire le repos provoqua là aussi de fort mécontentement. Le 24 février 1927, Arthur Wolff revint à la tête du syndicat des margeurs de Strasbourg. Il y restera jusqu’en 1936. Durant toute l’entre-deux-guerres, Arthur Wolff cumula les fonctions de président du syndicat des margeurs et des relieurs de Strasbourg avec celle de président du Groupe régional Alsace-Lorraine des Margeurs.

Parallèlement à ses tâches d’administration et de direction du syndicat des margeurs, Arthur Wolff s’impliqua dans l’élaboration et le contrôle des conventions collectives du livre, le Tarif. En 1907, il fut à l’origine de l’élaboration d’un Tarif Local qui progressivement se substituera aux accords d’imprimerie pour concerner tout le secteur typographique à partir du 1er janvier 1920. Le Tarif concerne tous les domaines de la condition de travailleur du Livre : la durée du temps de travail et de repos, la réglementation du travail des femmes et des autres personnels de l’imprimerie, le rendement des machines, l’apprentissage et les salaires.

À partir de 1920, un Office du Tarif et un tribunal d’arbitrage furent créés. Arthur Wolff siégea dans ces deux instances. L’Office du Tarif est une instance de pouvoir composée de 5 patrons et de 5 compagnons et dirigée par 1 jurisconsulte. Il juge en dernière instance définitivement les conflits du Tarif. Par ailleurs, il ordonne les mesures nécessaires à la reconnaissance et à l’exécution du Tarif. Il observe également les prescriptions tarifaires. Le tribunal d’arbitrage règle les différends. Il se compose de 2 à 3 patrons et d’autant de compagnons.

Enfin Arthur Wolff s’impliqua également dans le secteur artistique du livre. En 1932, il fut élu président de la Société des Mandolinistes Graphiques de Strasbourg.

Arthur Wolff mourut le 24 janvier 1950.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article144323, notice WOLFF Arthur par Patrick Auzende, version mise en ligne le 24 janvier 2013, dernière modification le 28 janvier 2018.

Par Patrick Auzende

SOURCES : Le Travailleur du Livre, n° 32, p. 244, 11 novembre 1932  ; n° 2, p. 6, février 1950.

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