MOISAN Pierre

Par Alain Prigent

Né le 7 août 1923 à Louvigné-du-Désert (Ille-et-Vilaine) ; employé EDF ; secrétaire du syndicat CGT EDF de Saint-Brieuc (1950), membre du bureau de l’Union départementale CGT des Côtes-du-Nord (1949) ; emprisonné pendant 7 mois à La Santé pour avoir participé à une manifestation contre la guerre d’Indochine ; militant communiste.

Pierre Moisan perdit très vite son père victime de blessures de la Grande Guerre. Réfractaire au STO, il se cacha afin d’échapper à la réquisition. Il s’engagea dès la Libération dans un bataillon FFI qui fut déployé sur le front de Lorient. Ensuite il fit partie des troupes d’occupation en Allemagne jusqu’à sa démobilisation en 1946.

Employé au centre mixte EDF de Saint-Brieuc, il prit rapidement des responsabilités au sein du syndicat CGT. Secrétaire du syndicat CGT EDF, il fut élu au bureau de l’Union départementale CGT des Côtes-du-Nord en 1949. Il fut arrêté le 11 mai 1950 à l’issue d’une manifestation en gare de Saint-Brieuc contre le passage d’un train en provenance de Brest et transportant des tourelles de canon à destination de Rochefort, avec Francis Auffret, Pierre Delourme et Yvette Hervé militants CGT-EDF comme lui. Au total dix responsables de la CGT et de la fédération communiste des Côtes-du-Nord furent emprisonnés pendant sept mois à la prison de la Santé. Deux autres militants entrèrent dans le même temps dans la clandestinité, Jean Le Jeune et Roger Ruelleu*. Jugé à partir du 22 janvier 1951 dans le procès dit « des 12 combattants de la Paix » de Saint-Brieuc, défendu par Me Jérôme Ferrucci, Pierre Moisan fut, avec ses camarades, acquitté à l’issu d’un procès ayant eu une résonance nationale, la défense citant Alain Le Léap* et Charles Tillon*. Les prévenus furent soutenus pendant toute cette période par de nombreuses manifestations populaires et par des témoignages lors du procès venus de tous les horizons syndicaux (CFTC) et politiques (Jean Nicolas*, maire de Saint-Brieuc). Après le procès, Moisan continua de militer syndicalement et politiquement.

Il fut à nouveau élu à la commission administrative de l’Union départementale CGT des Côtes-du-Nord en 1959. Il fit partie de la commission de contrôle financier de la fédération communiste des Côtes-du-Nord (1950-1952).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article144377, notice MOISAN Pierre par Alain Prigent, version mise en ligne le 24 janvier 2013, dernière modification le 24 janvier 2013.

Par Alain Prigent

SOURCES : Arch. dép. Côtes d’Armor, 1043W39. —Composition des comités fédéraux de la fédération des Côtes-du-Nord et fichier des élus et des candidats de la Fédération des Côtes-du-Nord du PCF établis par Gilles Rivière. —Arch. de l’UD CGT des Côtes d’Armor (Cahiers Théo Hamon, 1922-1941). — L’Aube Nouvelle, hebdomadaire de la fédération des Côtes-du-Nord du PCF (1945-1951). — Ouest-Matin, quotidien édité par les fédérations du PCF de l’Ouest (1948-1956). —Jean Le Jeune, Itinéraire d’un ouvrier breton, chez l’auteur, 2002. —Edouard Quemper, Prison pour une belle Marseillaise, Saint-Brieuc, 2002.

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