PFISTER Charles

Charles Pfister naquit dans une famille de typographe le 1er août 1920 à Strasbourg dans le Bas-Rhin. Sur le plan professionnel, Charles Pfister choisit, comme son frère Robert Pfister, linotypiste à Müh-Leroux, (10 avril 1909 - 23 juin 1974), les métiers du livre. Il entra à 14 ans comme apprenti typographe aux Dernière Nouvelles de Strasbourg. Il fit l’essentiel de sa carrière dans cette imprimerie à l’exception des années de guerre pendant lesquelles il fut incorporé de force dans l’armée nazie. En novembre 1960, Charles Pfister devint permanent syndical régional.

Charles Pfister adhéra très jeune, à 14 ans, en 1934 au Syndicat Typographique de Strasbourg. Cette organisation syndicale fondée le 18 septembre 1871 est reconnue depuis le 1er juillet 1919 comme la 175e section de la Fédération Française des Travailleurs du Livre CGT. Charles Pfister participa à la vie démocratique du Syndicat succédant dans les années 60 aux rôles et aux postes de Auguste Bockel. Charles Pfister fut d’abord délégué du personnel aux Dernières Nouvelles de Strasbourg. A partir de novembre 1960, Charles Pfister se consacra exclusivement à l’animation et à la construction du Syndicat Typographique à l’échelon local, régional et international. Sympathisant SFIO, réformiste et défenseur de l’unité syndicale, Charles Pfister fut élu secrétaire général du Syndicat des typos-lithos de Strasbourg de 1961 à 1969. Il occupa par ailleurs le poste de secrétaire général permanent du Groupe Régional des Typos-Lithos de 1960 à 1976. Parmi ses nouvelles attributions, il fut le rédacteur du journal du journal régional Le Travailleur du Livre. Il rédigea entre autre la plaquette pour le centenaire de la création du Syndicat des typographes de Strasbourg en 1971.

Charles Pfister oeuvra efficacement durant cette période à la solidarité internationale. Il fut l’un des artisans du retour de la Fédération Française des Travailleurs du Livre au sein de la Fédération Graphique Internationale. Au niveau interprofessionnel, Charles Pfister fut élu membre de l’Union départementale CGT du Bas-Rhin et de l’Union régionale CGT.

Parallèlement à ses engagements syndicaux, Charles Pfister s’impliqua également dans le système mutualiste du livre. En Alsace, le monde du Livre est caractérisé très tôt par l’existence de nombreuses caisses mutuelles de solidarité : la Société Typographique de Strasbourg en faveur des malades et des invalides (Alte Kasse) fondée en 1783, la caisse des veuves et des invalides des typographes d’Alsace-Lorraine fondée en 1835 et la mutuelle des travailleurs du livre de Strasbourg (Buchdrucker Sterbekasse) fondée en 1910. Ces sociétés de secours étaient des caisses d’entraide mais également des lieux de défense collective et d’affirmation d’une appartenance à une profession. Le mutualisme en Alsace-Lorraine est à l’origine de la naissance du syndicalisme typographique à Strasbourg le 18 septembre 1871. Charles Pfister fut le président de la Mutuelle des Travailleurs du Livre de Strasbourg en 1969. Il siégea également aux Conseils d’administration de la Caisse primaire de Strasbourg et de la Caisse Régionale de Sécurité Sociale ainsi que celui de l’Assedic du Bas-Rhin.

Charles Pfister habitait au 26, rue Marc-Aurèle à Strasbourg. Marié et père d’une fille, il mourut le 10 janvier 1976.