MATIFAS Jean

Jean Matifas était fils unique de Louis Matifas (conducteur) et de Georgette Denieul.
Son père Louis Matifas, conducteur d’automobiles, était membre du Parti communiste depuis 1927. Jean Matifas ne fut pas baptisé.

Jean Matifas fit sa scolarité à La Rochelle jusqu’à l’obtention de son certificat d’études primaires et son certificat d’aptitude professionnelle.

Invalide de guerre, Jean Matifas était employé de la Sécurité sociale à La Rochelle. Il militait dans les associations d’anciens combattants et de déportés : ANACR, FNDIRP.

Membre du Parti communiste depuis janvier 1943, il siégea à la commission fédérale de contrôle financier de 1957 à 1969 au moins.

Son fils Daniel, né vers 1953, fut un militant de la CGT télécom et du Parti communiste.

Jean Matifas se maria à La Rochelle le 4 octobre 1947 avec Eliane Le Soliec. Le couple eut cinq enfants. Il exerça l’essentielle de sa vie professionnelle à la Caisse des recouvrements des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales.

En janvier 1943, il s’engagea dans l’action clandestine auprès des Jeunesses communistes puis entra dans les Francs-Tireurs Partisan Français et plus particulièrement dans le détachement Liberté, région Sud-Ouest sous le matricule 503. Il fut nommé membre du triangle de la direction départementale, puis chef-adjoint en mai 1943.

Il fut arrêté le 5 octobre 1943 à La Rochelle. La section spéciale de justice de la cour d’appel de Poitiers le condamna le 27 novembre 1943 à cinq ans de réclusion. Il fut transféré de la maison d’arrêt de Niort (Deux-Sèvres) à la prison centrale d’Eysses à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) le 18 décembre 1943.
Dès son arrivée à la centrale, il s’engagea dans les rangs du bataillon clandestin de la centrale et participa, comme agent de liaison de l’état-major, aux combats des 19 et 20 février 1944 en vue de rejoindre les maquis de la région. Avec 1200 de ses compagnons du bataillon, il fut transférés au camp de Compiègne par les SS de la division Das Reich le 30 mai 1944. Ils furent ensuite déportés à Dachau le 18 juin 1944.

À Dachau, Jean Matifas participa à l’organisation clandestine du camp.
Le 29 avril 1945, il fut ibéré par l’armée Américaine. Le camp de Dachau passa sous l’autorité du Comité international. Jean Matifas joua un rôle dans l’arrestation des SS français, camouflés dans le camp et les convoya jusqu’à Lörrach le 28 mai 1944 pour les livrer à la Police militaire française.

Rapatrié à La Rochelle le 6 juin 1945, il rejoignit aussitôt le Parti communiste. L’après-midi, il devint permanent de l’Association nationale des Amis des Francs-tireurs partisans (ANAFTP).

A la fin de la guerre, Jean Matifas obtient le grade de sous-lieutenant le 14 mars 1947. Il fut élu membre du Comité fédéral du Parti communiste français. En août 1945, il participa à la fondation de l’Amicale des anciens détenus de la centrale d’Eysses dont il fut élu membre du comité directeur, puis vice-président national et enfin président de la section Limoges Centre-Ouest.

Jean Matifas fut également vice-président de l’Amicale des anciens de Kempten-Kottern. Il était élu membre du comité national de la FNDIRP. Il fut nommé par l’inspecteur d’Académie membre du jury du concours national de la Résistance et de la déportation et nommé par le préfet membre du conseil départemental de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre. Il était par ailleurs vice-président de l’Union départementale des anciens combattants, vice-président de la Fédération de la Résistance.

Il fut distingué de la médaille de Combattant volontaire de la Résistance (18 janvier 1962), de la croix de chevalier de la Légion d’Honneur (9 novembre 1983), de la croix de guerre avec palme, puis officier de la Légion d’Honneur (7 novembre 1990) et élevé au grade de Commandeur de la Légion d’Honneur le 2 mai 2003.

Un Fond Jean Matifas figure aux Archives départementales de Charente-Maritime.