Né le 3 février 1917 à Paris ; cheminot puis ingénieur EDF ; syndicaliste UNCM, trésorier (1947-1951) puis délégué général (1951-1973) de l’UNCM ; administrateur d’EDF (1970-1974) ; membre du Conseil économique et social (1970-1971).
Henri Le Nourichel était issu d’une famille de libraires. Après des études qu’il poursuivit jusqu’à la classe de troisième, au lycée Rollin puis au collège Chaptal, il entra en 1932 à l’école d’ingénieurs Bréguet, devenue depuis l’École supérieure d’ingénieurs en électrotechnique et électronique (ESIEE). Diplômé en 1936, il effectua ensuite un stage d’ouvrier à la SNCF pendant un an puis ce fut le service militaire qu’il dut prolonger, la guerre déclarée. Démobilisé en 1940, il revint comme ouvrier à la SNCF.
C’est en 1942 qu’il trouva un emploi correspondant à sa formation. Il entra à la Société d’électricité de Paris comme dispatcher attaché à la centrale de Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis). L’année suivante, il fut envoyé en tant qu’« observateur » au dispatching de l’Union d’électricité, rue de Messine à Paris. À la nationalisation des industries électrique et gazière, il participa à la mise en place du service des mouvements d’énergie. Chargé de la répartition de l’énergie pour l’ensemble des centrales thermiques françaises, il devait rester à ce poste jusqu’en 1965, date à laquelle il fut affecté au service commercial de la Direction de la production et du transport avec comme responsabilité la clientèle des électrochimistes.
Très tôt attiré par l’activité syndicale, il rejoignit l’Union nationale des cadres et de la maîtrise Eau-Gaz-Électricité (UNCM) en 1943, alors qu’il était détaché auprès de l’Union d’électricité. Là, il rencontra Gilbert Nasse* avec qui il allait se lier étroitement. Bien des années après, en 1975, alors qu’il lui remettait la médaille de Chevalier de l’Ordre national du Mérite, Gilbert Nasse se plut à souligner « la similitude de nos idéaux profonds, la grande confiance mutuelle, des vues communes sur le rôle du syndicalisme, la complémentarité de nos caractères... ». Les deux hommes étaient effectivement en symbiose. Lors du congrès des 7-8 juin 1947 qui vit Gilbert Nasse accéder à la présidence de l’UNCM, Henri Le Nourichel fut nommé trésorier. En 1951, il devint délégué général, un poste créé pour la circonstance, « un poste à votre mesure » avait dit Gilbert Nasse, un poste surtout qui en faisait son collaborateur le plus direct et qui, lorsque ce dernier devint secrétaire général de la CGC, le conduisit à assurer au quotidien la direction de l’UNCM. Il devait y rester jusqu’à son départ à la retraite en 1973.
Avec la création de l’Union des cadres techniciens (UCT, voir Gilbert Nasse*), Henri Le Nourichel fut appelé à cumuler les responsabilités. Il siégea au Conseil économique et social en tant que membre de section (1970-1971) et à la commission de l’Énergie du VIe Plan (1969-1970). L’UCT étant également implantée dans le secteur du pétrole, il fut nommé membre du conseil d’administration de l’Entreprise de recherche et d’activités pétrolières (ERAP) de 1972 à 1976. Il siégea aussi au conseil d’administration d’EDF de 1970 à 1974.
SOURCE : Témoignage de l’intéressé (mai 1996).