BROCARD Joseph, Victor, Claude

Par Daniel Grason

Né le 17 mars 1901 à Pont-de-Roide (Doubs), mort le 5 mars 1990 à Clamart (Hauts-de-Seine) ; ajusteur ; communiste ; volontaire en Espagne républicaine ; interné ; déporté.

Fils d’Eugène, menuisier et de Zoé, née Liégeois ; Joseph Brocard fit son service militaire dans la marine, il épousa Fernande Fricot le 27 septembre 1923 en mairie du XIIIe arr., le couple demeurait dans un pavillon 36 Rue Danton à Clamart. Membre du parti communiste, il s’engagea le 28 novembre 1936 dans les Brigades internationales, déclara au bureau de recrutement qu’il était divorcé.

Rapatrié en 1937, il fut embauché le 20 décembre de la même année à la Société nationale des constructions Aéronautiques du Sud-Ouest (SNCASO) à l’usine de Vélizy-Villacoublay (Seine-et-Oise, Yvelines). Syndiqué à la CGT, il participa à la grève du 30 novembre 1938, lock-outé avec d’autres ouvriers, il fut réintégré le 12 décembre.

Lors de la mobilisation, il était affecté spécial sur son lieu de travail, la direction se plaignit du fait qu’il exprimait ses sympathies pour l’ex-parti communiste interdit. La gendarmerie ouvrit en février 1940 une enquête qui confirmait ce que disait la direction, faisant toutefois observer dans un rapport que Joseph Brocard ne diffusait pas de « propagande révolutionnaire ou défaitiste ». La direction ne souhaitait pas demander le renvoi, elle préférait que l’autorité militaire le radie par mesure disciplinaire, ce qui fut fait. L’adjudant-chef concluait ainsi son rapport : « Carence dans l’accomplissement du devoir National ».

Interné à Compiègne, il était dirigé le 12 décembre 1941 sur le Fort de Romainville en compagnie notamment de cinq autres anciens brigadistes qui furent déportés à Auschwitz le 6 juillet 1942 et y moururent. Joseph Brocard était dirigé sur le camp d’internement de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn).

L’administration française, sous la pression des Allemands, vidait le dimanche 30 juillet 1944 le camp de Saint-Sulpice-la-Pointe, situé à 30 kilomètres au nord-est de Toulouse, et remettait ainsi des centaines de personnes destinées à la déportation. Le même jour un convoi de mille huit hommes partit de Toulouse (Haute-Garonne), à destination de Buchenwald (Allemagne), les déportés dont Joseph Brocard arrivèrent sept jours plus tard.

La libération du camp eut lieu le 11 avril 1945, les détenus organisés dans un Comité militaire clandestin arrêtaient cent vingt-cinq SS et prenaient possession du camp. L’après-midi, l’armée américaine conduite par le général Patton était à Buchenwald. Joseph Brocard matricule 69015, était parmi les survivants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article144588, notice BROCARD Joseph, Victor, Claude par Daniel Grason, version mise en ligne le 31 janvier 2013, dernière modification le 31 janvier 2013.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. RGASPI 545.6.66. – Arch. PPo., BA 2113, RG77W 1465 (dossier signalé par Gilles Morin). – Livre-Mémorial, Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Éd. Tirésias, 2004. – État civil, Pont-de-Roide.

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