CLESSE Daniel, Joseph.

Par Jean Neuville - Jean-Paul Mahoux

Lavacherie (aujourd’hui commune de Sainte-Ode, pr. Luxembourg, arr. Bastogne), 13 avril 1872 – Lavacherie, 26 juillet 1940. Ouvrier terrassier, cultivateur, voyageur de commerce, coopérateur, dirigeant de la Fédération socialiste du Luxembourg, sénateur représentant le Parti ouvrier belge pour Arlon-Marche-Bastogne-Neufchâteau-Virton, sénateur provincial, conseiller communal de Libramont (pr. Luxembourg, arr. Neufchâteau), dirigeant mutualiste.

Daniel Clesse est issu d’une famille catholique. Son père, cultivateur, est né à Lavacherie le 4 octobre 1834 et y est décédé le 7 avril 1892. Sa mère, Joséphine Collard, née à Tenneville (pr. Luxembourg, arr. Marche) le 1er janvier 1841, est une personne très religieuse qui fera souvent pression sur son fils pour l’empêcher de suivre la voie du socialisme. Daniel Clesse fait partie d’une fratrie de sept enfants dont deux sœurs et quatre frères. L’un d’entre eux, Joseph, né à Lavacherie en 1881, sera secrétaire de la Fédération des mutualités socialistes du Luxembourg lors de sa fondation en 1913.

Un Abel Clesse − sans plus information sur le lien de parenté avec Daniel Clesse −, militant socialiste à Lavacherie, se présentera à la cinquième sur la liste socialiste lors des élections provinciales de 1925.

Après ses études primaires, Daniel Clesse exerce la profession d’ouvrier terrassier de 1890 à 1900 puis devient agriculteur et enfin voyageur de commerce. Le 19 septembre 1908, il épouse à Haine-Saint-Pierre (aujourd’hui commune de La Louvière, pr. Hainaut, arr. Soignies) Adolie Virginie Rousseau, sœur d’Eugène Rousseau. Le couple qui n’a pas d’enfant, s’installe à La Louvière.

Daniel Clesse reste pourtant fortement attaché au Luxembourg. Avant son mariage, il se présente à la deuxième suppléance pour Neufchâteau-Virton aux élections législatives de 1906, sur la liste de cartel − le premier dans le Luxembourg − libéral-socialiste. Il est aussi membre du Comité de la coopérative, Les Planteurs réunis, à Saint-Léger (pr. Luxembourg, arr. Virton), créée deux jours après son mariage, le 20 septembre 1908. En 1910 et en 1912, Daniel Clesse est troisième candidat suppléant sur la liste de cartel reconduit. En 1910, Clesse et son frère, Joseph ?, font partie du groupe qui, avec Léon Colleaux, tente de mettre sur pied une coopérative d’achat aux agriculteurs (pommes de terre à destination des coopératives socialistes et des villes du Luxembourg).

C’est surtout après la guerre 1914-1918 que Daniel Clesse va jouer un rôle important dans le Luxembourg. Le 28 septembre 1919, la Fédération socialiste de la province du Luxembourg est reconstituée. Clesse, qui est venu habiter Libramont, est désigné comme secrétaire. Il le reste jusqu’à environ 1927. Il se lance aussitôt dans l’action politique. Lors des élections législatives de 1919, il est premier candidat effectif sur la liste du Parti ouvrier belge (POB) pour la circonscription Arlon-Bastogne-Marche. Il n’est pas élu mais L. Colleaux est élu dans le district Neufchâteau-Virton. Il est délégué de la Fédération luxembourgeoise au Conseil général du POB à partir de 1921. Il est présent aux congrès du parti de 1921 à 1925. Une fois élu, il continue à participer aux réunions du Conseil mais en tant que sénateur.

Lors des élections législatives du 5 avril 1925, Daniel Clesse est premier candidat suppléant à la Chambre et premier effectif au Sénat pour Arlon-Marche-Bastogne-Neufchâteau-Virton. Ces élections sont une victoire pour le POB dans la province : il remporte 39% des suffrages. Clesse est élu sénateur, puis réélu en 1929. Du 19 décembre 1932 à 1939, il est sénateur provincial. Le 2 avril 1939, il est à nouveau sénateur. Il le reste jusqu’à son décès en août 1940.

Au Sénat, Daniel Clesse intervient dans les discussions des budgets des sciences et des arts, des finances, de l’agriculture, des travaux publics, lors des débats sur des projets de loi concernant les droits d’entrée des avoines, le bail à ferme et la protection des animaux, des bois et des forêts et l’état des routes de la province. Il est cosignataire d’une proposition de loi réglant l’emploi de la langue allemande dans la procédure à suivre à l’égard des prévenus militaires d’expression allemande. Il est également membre de la commission de l’Agriculture.
Sur le plan local, il est conseiller communal à Libramont de 1932 à 1934.

Daniel Clesse est membre du comité de rédaction de Le Réveil du Luxembourg, organe du mouvement socialiste dans le Luxembourg. Il en est le rédacteur en chef de 1926 à 1930, époque où le journal est hebdomadaire. Il est également président de la Fédération des mutualités socialistes du Luxembourg.

Daniel Clesse décède peu de temps après son épouse, Adolie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article144696, notice CLESSE Daniel, Joseph. par Jean Neuville - Jean-Paul Mahoux, version mise en ligne le 5 février 2013, dernière modification le 25 octobre 2020.

Par Jean Neuville - Jean-Paul Mahoux

SOURCES : BERTRAND L., Histoire de la coopération en Belgique. Les hommes - Les idées - Les faits, t. 2, Bruxelles, 1903, p. 521 – VAN MOLLE P., Le Parlement belge 1894-1969, Gent, 1969, p. 43 − DE VULDERE R., Biografisch repertorium der belgische parlementairen, senatorem, en volksvertegenwoordigers, 1830-1965, Gent, RUG, 1965, p. 251 – JACQUES E., Le socialisme dans le Luxembourg, Saint-Mard, 1960 – FLAGOTHIER R., Histoire des fédérations 1885-1985. Luxembourg, Bruxelles, 1985 (Mémoire ouvrière, 7) – MOTTEQUIN P., Répertoire de la presse socialiste du Luxembourg (1760-1940), Louvain-Paris, 1978, p. 157 (Cahiers du Centre interuniversitaire d’histoire contemporaine, 84) − SIMON-RORIVE M., La presse socialiste et révolutionnaire en Wallonie et à Bruxelles de 1918 à 1940, Louvain-Paris, 1974, p. 227 (Cahiers du Centre interuniversitaire d’histoire contemporaine, 75) – Notice réalisée par H. Souad, section Journalisme de l’Université libre de Bruxelles, 1982-1983.

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