PRIOU Marcel, Auguste

Par Daniel Grason

Né le 15 septembre 1910 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé le 4 décembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; garçon de café.

L’Avis de son exécution parut dans la presse sous le nom de Marcel-Auguste de Brieu, soit une erreur, soit un pseudonyme ;
La date du 8 décembre est également fausse car il s’agit du 4 décembre.

Fils d’Henri, coiffeur, et d’Augustine, née Boré, brodeuse, Marcel Priou épousa Raymonde Chéroux le 24 juin 1933, à la mairie du Ve arrondissement de Paris. Un garçon, Guy, naquit le 26 octobre 1933. La famille demeura 20 rue Saint-Séverin, puis 19 rue de Bièvre à Paris (Ve arr.). Marcel Priou exerçait la profession de garçon de café, mais vivait, ainsi que sa femme, d’activités illicites.
Des habitants de la capitale, plutôt que de rapporter des armes qu’ils détenaient dans les commissariats et les gendarmeries, les jetaient dans les égouts. Marcel Priou s’était lié à quatre égoutiers de la Ville de Paris : Lucien Kehr, Marius Huet, Charles Petit, Georges Blot ; ceux-ci récupéraient des armes dans les égouts et les lui revendaient. Tous se retrouvaient dans un café-hôtel au 10 rue de la Bûcherie (Ve arr.) tenu par André Robbe. Les Allemands eurent-ils des informations sur ces trafics d’armes ? Un policier allemand se fit passer pour un Britannique cherchant des armes pour son réseau et contacta Marcel Priou, qui fut arrêté ainsi que les quatre égoutiers et le cafetier. Ils furent incarcérés tous les six dans le quartier allemand de la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne).
Le 8 novembre 1941, tous comparurent devant le tribunal du Gross Paris siégeant rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). De nombreux pistolets faisaient office de pièces à conviction. Le cafetier André Robbe fut condamné à cinq ans de prison et il y eut cinq condamnations à mort : les quatre égoutiers Lucien Kehr, Marius Huet, Charles Petit, Georges Blot, ainsi que Marcel Priou. La Délégation générale du gouvernement de Vichy intervint auprès des autorités allemandes et les quatre égoutiers bénéficièrent d’une mesure de grâce ; ils furent envoyés dans des prisons et forteresses en Allemagne. Un seul n’en revint pas : Lucien Kehr.
Marcel Priou fut passé par les armes au Mont-Valérien le 4 décembre 1941 à 16 h 31 ; il fut inhumé le 4 décembre 1941 au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) division 39, ligne 3, n° 19. Le 13 décembre 1941, les journaux collaborationnistes Le Matin et Le Petit Parisien publièrent un Avis annonçant l’exécution de Marcel Priou pour « détention illégale d’armes ».
La mention Mort pour la France fut attribuée à Marcel Priou par l’ONAC de Caen le 7 juin 2011.
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien.

Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article144890, notice PRIOU Marcel, Auguste par Daniel Grason, version mise en ligne le 10 février 2013, dernière modification le 2 août 2021.

Par Daniel Grason

L’Avis de son exécution parut dans la presse sous le nom de Marcel-Auguste de Brieu, soit une erreur, soit un pseudonyme ;
La date du 8 décembre est également fausse car il s’agit du 4 décembre.

SOURCES : Arch. PPo., 77W 147. — AVCC, Caen, B VIII dossier 2 / Boîte 5, Liste S 1744-2088/41 (Notes Thomas Pouty). — Le Matin et Le Petit Parisien, 13 décembre 1941. — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — État civil, Nantes. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

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