Par Alain Prigent
Née le 28 août 1905 à Lambézellec (Finistère), morte le 4 janvier 1997 à Brest (Finistère) ; sage-femme ; responsable de l’organisation communiste clandestine des femmes dans les Côtes-du-Nord (1943) ; déportée.
Marie Calvarin épousa Ernest Miry* le 17 septembre 1932 à Lambézellec. Son mari fut un des responsables du PC clandestin à Brest. Il fut arrêté le 3 octobre 1941 pour avoir distribué des tracts à Brest et à Lorient et participé à la rédaction d’un journal communiste clandestin. Interné à Châteaubriant jusqu’au 19 mai 1942, à Voves, à Pithiviers, à Laon et à La Rochelle, il s’évada début 1944. En janvier 1942, elle fut contactée à Brest par Françoise, responsable inter-départementale du PC clandestin chargée du travail en direction des femmes. Quelques temps plus tard, Odette la chargea du travail en direction des masses.
En janvier 1943, elle entra dans la clandestinité, se cachant à la campagne n’ayant plus de contact avec la direction clandestine. Elle renoua les fils à Carhaix (Finistère) avec Emile, responsable politique du Finistère et Marcel, René Poirot, responsable inter-régional. En juin 1943, elle fut « mutée » dans les Côtes-du-Nord où elle prit contact avec Isabelle Duchemin* et Marie Follézou*, militantes communistes de Guingamp (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor). Elle devint responsable des femmes dans les Côtes-du-Nord, succédant à Hélène Le Chevallier (épouse Le Jeune plus tard)* qui venait d’être arrêtée. Elle est en contact avec Louis Picard*. Elle travailla avec Elise Le Masson* et Maria Chevalier*, rencontrées à Maël-Carhaix (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) puis à Carhaix. Elle fut en contact avec Charles Mahé*, alias Max ou Casino. En raison de son état de santé, Louis Picard voulut la remplacer début juillet 1943 par Nicole. Cachée chez Francine Joss*, elle fut arrêtée avec Simone Bastien* le 5 août 1943 à Guingamp. Incarcérée à Saint-Brieuc, Rennes, Angoulême puis Romainville, elle fut fin partie d’un convoi de déportées qui quitta la France le 18 avril 1944. Arrivée à Ravensbrück le 22 avril, elle revint de déportation en mai 1945.
Par Alain Prigent
SOURCES : Arch. dép. Côtes d’Armor, 1043W32, activité du PCF (1940-1944). —Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 213W68, dossier de la Cour de Justice de Rennes, Procès Léon Renard, juin 1946. — Christian Bougeard, Le choc de la deuxième guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État, Rennes II, 1986. — Eugène Kerbaul, 1270 militants du Finistère (1918-1945), IRM Bretagne, 1985. —Marie Pierre et Pierre Klein, Les déportés des Côtes-du-Nord, livre mémorial, 2007. —Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan Breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. —Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. —Alain Prigent, La SPAC contre le PCF clandestin, Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, N°6/7, 1998.