MÉLET Christian, Pierre, Serge

Par Jacques Girault

Né le 23 août 1931 à Elbeuf (Seine-Maritime), mort le 28 octobre 1994 à La Tronche (Isère) ; professeur ; militant du Parti socialiste unifié en Savoie ; militant associatif et de la Ligue des droits de l’Homme.

Christian Mélet dans son jardin.
Christian Mélet dans son jardin.

Son père, employé, qui habitait Caudebec-les-Elbeuf lors de sa naissance, devint peintre en bâtiment, syndicaliste et pacifiste. Sa mère était occasionnellement couturière à domicile. Ils avaient quatre enfants. Christian Mélet, seulement baptisé, entra au lycée de Caudebec-les-Elbeuf, puis, après avoir obtenu le BEPC, occupa divers emplois avant d’entrer au Crédit Lyonnais comme employé puis guichetier. Ayant obtenu le baccalauréat préparé par correspondance, il devint, en 1955-1956, surveillant dans un établissement pour handicapés mentaux à La Côte-Saint-André (Isère) puis dans un centre d’apprentissage à Rumilly (Haute-Savoie) à la fin des années 1950. Il effectua son service militaire à Paris au début des années 1950.
Tout en travaillant, membre de la CGT, Christian Mélet militait dans la Fédération communiste libertaire occupant « une responsabilité élevée jusqu’à son interdiction » en 1957. Il prit part à des actions contre le franquisme, la guerre d’Indochine, la guerre d’Algérie (blocages des trains de soldats rappelés, aide au Front de libération nationale). Pacifiste, libre penseur, il s’opposa à toutes les guerres « sauf la première guerre du Golfe qu’il considérait comme juste ».
Christian Mélet obtint, au début des années 1960, une licence et le CAPES. Il fut nommé professeur d’histoire et géographie au lycée de Moutiers alors que son épouse était professeur à Chambéry. Il s’était marié en décembre 1958 à Saint-Alban-Leysse (Savoie) avec Cécile, Claudette Carron, professeur. Le couple habitait Chambéry avec leurs deux enfants. Pour pouvoir travailler ensemble, ils partirent aux USA et obtinrent un poste double à l’Université de Bowling-Green (Ohio) de 1967 à 1969. Millet milita, avec les étudiants, contre la guerre du Vietnam. Revenus en France, il obtint un poste au collège Louise de Savoie de Chambéry et y enseigna jusqu’à la retraite.
Membre du Syndicat national de l’enseignement secondaire, il soutenait les analyses des « Amis de l’École émancipée ».
Membre de l’Union de la gauche socialiste depuis 1958, Christian Mélet adhéra au Parti socialiste unifié dès sa création en Savoie en 1960 et fit partie du bureau de la fédération de Savoie du PSU en 1966.

Christian Mélet présidait le Planning familial dans le département, organisation dont il avait été le fondateur en Savoie avec son épouse au début des années 1960. Il présidait de 1962 à 1982 sur le plan départemental l’Association française des auberges de jeunesse après en avoir été nommé secrétaire en 1959. Animateur d’un club Tiers Monde, avec les élèves et des professeurs de son collège, pendant plusieurs années, il aménagea une école à Sambtenga, dans le Burkina-Faso, achevée en 1992. Il témoigna sur cette réalisation dans le Bulletin de liaison des anciens et anciennes des auberges de jeunesse de la région Rhône-Alpes (juin 1993). Il anima aussi l’association « Le Granier » d’aide aux familles des détenus de la maison d’arrêt de Chambéry. Dans le cadre de son enseignement et son activité lors des épreuves du concours de la Résistance et de la Déportation, il dirigea, à la fin des années 1980, une enquête sur la déportation des élèves juifs de Chambéry pendant la Seconde Guerre mondiale.

Enfin, responsable de la Ligue des droits de l’Homme en Savoie, délégué dans la région Rhône-Alpes depuis 1970, Christian Mélet fut membre de son comité central depuis 1985. A ce titre, il soutint localement le Comité de soldats qui réclamait les droits civiques et collabora à son journal Le chasseur à lapins. Il participa activement aux luttes départementales de la LDH (affaire Thévenin à Chambéry, affaire de la mort des chasseurs alpins de Valloire, dialogue avec les autorités religieuses, lutte contre le projet militaire au Larzac, parrainage de villages roumains, etc…). Il représenta comme observateur la LDH au Québec (soutien en 1990 aux Indiens) ou à Haïti (observateur aussi de la Fédération internationale des Droits de l’Homme, en 1988, au procès du dirigeant communiste Silvio Claude où il se lia d’amitié avec le curé d’opposition au régime de Duvalier, Jean Baptiste Aristide). Il fut enfin un des organisateurs du congrès de la LDH en avril 1994 à Chambéry.

Lors de la cérémonie d’adieu au centre funéraire de La Tronche, le 2 novembre, après son décès à l’hôpital et avant son incinération, notamment Madeleine Rebérioux*, présidente de la Ligue des droits de l’Homme et Louis Besson, maire de Chambéry, prirent la parole.

En 1996, son nom fut donné à une salle municipale de Chambéry.

Son épouse, Cécile Melet, née le 5 janvier 1936 à Saint-Alban-Leysse, fille d’un transporteur, était professeur d’anglais. Non inscrite à un parti, elle fut élue conseillère municipale de Saint-Alban-Leysse de 1965 à 1967. Elle adhéra au PSU à son retour des USA et militait avec son mari. En 2002, elle figurait sur la liste de gauche aux élections municipales de Chambéry conduite par Louis Besson. Elle entra au conseil municipal en cours de mandat. Déléguée à l’éco-citoyenneté, elle ne se représenta pas en fin de mandat en 2008.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article144952, notice MÉLET Christian, Pierre, Serge par Jacques Girault, version mise en ligne le 13 février 2013, dernière modification le 18 avril 2021.

Par Jacques Girault

Christian Mélet dans son jardin.
Christian Mélet dans son jardin.

SOURCES : Arch. Nat., 581AP/105. — Renseignements fournis par Cécile Melet. — Divers sites Internet.

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