MENNELET Jules, Christophe, Louis

Par Michel Launay et Jean-Louis Panné

Né le 15 avril 1887 à Paris (IIIe arr.), mort le 13 avril 1962 à Versailles (Seine-et-Oise) ; employé dans la métallurgie ; secrétaire général adjoint de la CFTC.

Fils d’un garçon boucher et d’une blanchisseuse, Jules Mennelet dut quitter l’école à l’âge de treize ans et travailla comme sténo-dactylographe dans plusieurs sociétés. Il finit sa carrière d’employé comme sous-chef. Il a été exempté du service militaire pour faiblesse de constitution.

Syndiqué depuis 1905, il adhéra au syndicat des employés du commerce et de l’industrie (SECI) en 1918. Très tôt, en 1921, il fut désigné par ses camarades du syndicat des employés, affilié à la CFTC, comme secrétaire général adjoint de la Confédération. A ce titre, il devint le collaborateur direct de Gaston Tessier et gérant du journal de la confédération, la Circulaire confédérale. Il résidait à Versailles depuis la fin des années 1920.

Au VIe congrès de la CFTC (1925), il présenta le rapport de la commission de vérification des mandats, tâche qu’il assuma jusqu’en 1930 sans discontinuité et de nouveau aux XIIIe (1932) et XVe congrès (1935). En 1930, il avait été chargé d’élaborer le rapport moral. Il fut l’un des dirigeants de la Fédération des syndicats chrétiens d’employés.

Par formation et sans doute par goût, il était très attaché à l’appartenance de la CFTC à la famille catholique sociale et se montra très réticent à l’égard de toutes les tentatives d’ouverture vers les syndicats cégétistes. Il demeura ferme sur les principes en 1936 et aida G. Tessier à freiner toute innovation dans le domaine du style de la propagande syndicaliste chrétienne. Il y veilla tout spécialement dans la région parisienne et, dans ce secteur géographique, trouva l’appui de Lucien Léonard qui agissait dans le milieu ouvrier de façon identique.

Jules Mennelet eut une grande influence au sein de la CFTC dans les années 1938-1939. Il était de ceux qui suivaient une ligne corporatiste et, par conséquent, il approuva pendant l’Occupation les initiatives sociales du gouvernement de Vichy et notamment la Charte du Travail.

En 1940, nommé secrétaire général de la Fédération française des syndicats chrétiens d’employés techniciens et chefs de service, il a été désigné au Conseil national de Vichy 1941, il y siégea à la 2e commission d’information générale du 5 au 12 décembre 1941. Le 11 décembre, lors du débat sur le rapport relatif aux questions sociales, « parlait de l’important sujet des salaires qui n’a pas été effleuré en sous-commission ». Membre suppléant du comité d’études des questions sociales (par arrêté de René Belin le 16 avril 1942), il fut membre de la commission provisoire d’organisation de la famille professionnelle de la transformation des métaux (par arrêté de Hubert Lagardelle le 29 septembre 1942) et siégea au conseil d’administration du Secours national l’année suivante. Membre du comité national des amis des travailleurs français en Allemagne (arrêté de Laval, 2 mars 1943), présenté alors comme « secrétaire du comité de liaison des organisations syndicales chrétiennes, il fut membre du comité chargé provisoirement de procéder aux nominations et promotions dans l’ordre national du Travail, par décret du 16 avril 1943. Il fut également membre du conseil d’administration du syndicat unique des employés de la famille de la transformation des métaux de la Seine (par arrêté de Bichelonne le 14 mars 1944) et secrétaire du comité de liaison des organisations syndicales chrétiennes en 1944. Il fut membre du comité d’information et de propagande ouvrière et sociale.

Sa participation active aux rouages mis en place par Vichy entraîna son exclusion à vie du syndicalisme au lendemain de la guerre.

Il se retira alors à Versailles où il s’efforça de vivre de quelques travaux d’écriture et de bureau.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145053, notice MENNELET Jules, Christophe, Louis par Michel Launay et Jean-Louis Panné, version mise en ligne le 19 février 2013, dernière modification le 28 novembre 2018.

Par Michel Launay et Jean-Louis Panné

SOURCES : Archives personnelles Gaston Tessier. — Arch. PPo, 77W289/149062. — Presse syndicale des employés (avant 1939). — La Circulaire confédérale. — Syndicalisme chrétien. — Compte rendu des travaux de la commission de reconstitution des organisations syndicales, Versailles, 1946. — État civil. — Notes de Gilles Morin.

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