MILASSEAU Yves, Paul, Moïse

Fils d’un domestique tué à l’ennemi en 1915, Yves Milasseau, pupille de la Nation, devint instituteur à Saint-Jouin-de-Marnes (Deux-Sèvres) avant la guerre. Mobilisé dans les transmissions, il se maria en avril 1943 à Saint-Varent. Arrêté, envoyé en captivité en Allemagne avec Edmond Proust, un des fondateurs de la Mutuelle assurance automobile des instituteurs de France, il fabriqua un poste de radio pour écouter la radio anglaise. Dénoncé, envoyé en camp de représailles, malade, il reprit son enseignement en 1945.

Il fut recruté en 1951 par la MAAIF comme chef de division chargé de la réorganisation et de la coordination des services. Il devint directeur de la MAAIF peu après sur décision du conseil d’administration après l’éviction du précédent directeur qui menait une politique autoritaire contraire à l‘esprit de la mutualité. Il s’attacha à définir une évolution des garanties dans le sens d’une globalisation et à moderniser la gestion. Progressivement, sa gestion autoritaire et compétente suscita la méfiance des administrateurs d’autant qu’il adoptait des positions distantes par rapport à leurs orientations politiques et syndicales. Mais la qualité de sa gestion, son ardeur au travail, son désintéressement imposaient le respect. Il orienta la Mutuelle vers un rapprochement avec les autres sociétés mutuelles pratiquant l’assurance, notamment la création de la Société mutuelle d’assurance des collectivités locales en 1972 lui devait beaucoup.

En 1970, après le retrait de Jean Lauroua de la présidence, Millaseau envisagea de devenir président de la MAIF mais il fut écarté et démissionna de son poste de directeur.

Yves Milassau continua son activité gestionnaire comme vice-président du Centre national pour la création des œuvres sociales formé en 1970 regroupant 53 associations et publiant la revue Intercollectivités.