Par Jacques Girault, Stéphanie Langlet
Né le 25 septembre 1909 à Vierzon (Cher), mort le 22 mai 2003 à Beauregard-l’Evêque (Puy-de-Dôme) ; instituteur dans le Puy-de-Dôme ; militant syndicaliste du SNI ; militant laïque.
Fils d’un journalier agricole, devenu livreur, puis gendarme, et d’une couturière, René Minard reçut les premiers sacrements catholiques. Élève de l’école primaire supérieure de Clermont-Ferrand, il fut reçu à l’École normale d’instituteurs de Clermont-Ferrand en 1926. Titulaire du brevet supérieur, il débuta comme instituteur à Gerzat où il obtint le certificat d’aptitude pédagogique en 1929. Il exerça par la suite à Saint-Yvoine, à Issoire puis à Clermont-Ferrand où il se maria uniquement civilement en mars 1937 avec une institutrice suppléante. Le couple eut deux enfants. Après la guerre, instituteur adjoint jusqu’en 1956, il fut détaché à la Fédération des œuvres laïques pour diriger l’Union française des œuvres laïques d’éducation physique. Il termina sa carrière comme directeur d’école.
René Minard adhéra au Syndicat national (CGT) en 1919. Élu, en 1932, au conseil syndical de la section départementale du SN puis du Syndicat national des instituteurs, il y resta jusqu’à la guerre. Gréviste le 12 février 1934, il le fut à nouveau le 30 novembre 1938 et subit une retenue de huit jours de salaire. Délégué aux congrès nationaux de Clermont-Ferrand en 1932, de Nice en 1934, de Paris en 1937, il participa aux actions antifascistes (Comité Amsterdam-Pleyel, Comité de vigilance des intellectuels antifascistes).
Membre des Jeunesses socialistes SFIO depuis 1929, Minard adhéra au Parti socialiste SFIO en 1932. Membre de la Libre Pensée depuis 1936, il militait à la Ligue des droits de l’Homme.
Mobilisé en août 1939 comme sergent dans l’Infanterie, fait prisonnier, Minard fut libéré à la fin de 1942 grâce aux faux papiers qu’il s’était procurés. Revenu dans le Puy-de-Dôme, il participa en 1943 à des contacts pour reconstituer en vain le syndicat.
Après la guerre, René Minard retrouva une place dirigeante à la tête de la section du SNI comme secrétaire administratif puis comme secrétaire général de 1949 à 1952. Il fut également élu au Conseil départemental de l’enseignement primaire et à la Commission administrative paritaire départementale. En 1948, il s’opposa aux militants partisans de l’adhésion à la CGT-FO et l’année suivante, au développement du Syndicat unique de l’Éducation nationale, adhérant seulement à la CGT.
René Minard fut administrateur puis membre du bureau de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale.
Dans le domaine associatif, responsable depuis 1945, du sport féminin à l’Association sportive laïque de Saint-Jacques à Clermont-Ferrand. A l’origine de la création du Cercle féminin de cette association, il devint président de la section de basket-ball et le demeura après la fusion, en 1972, avec le stade clermontois. Depuis 1956, il participa à la fondation de l’Amicale laïque de Vallières à Clermont-Ferrand et en fut le président délégué. Depuis 1949, membre du comité régional de la Fédération française de basket-ball, il le présida de 1956 à 1980.
Délégué départemental de 1948 à 1956, il fut membre du conseil d’administration puis du bureau de la Fédération des œuvres laïques de 1947 à 1980. Dans l’UFOLEP, il exerça diverses responsabilités : présidence du comité régional (1961-1969), secrétaire puis président de la commission nationale du basket-ball (1952-1969), commission nationale de la formation des cadres (1958-1969), comité national (1953-1975), vice-président national (1969-1975), président de la commission nationale chargée des règlements (1975-1982) et depuis 1991, membre du bureau d’honneur national.
René Minard, en 1947, aux élections municipales de Clermont-Ferrand, figurait sur la liste socialiste et, de 1948 à 1956, fut désigné comme électeur délégué pour les élections au Conseil de la République.
Dans les années 1970, retraité, il habitait Aubière au Sud de Clermont-Ferrand. Il était délégué départemental de l’Éducation nationale depuis 1966.
Par Jacques Girault, Stéphanie Langlet
SOURCES : Renseignements fournis par l’intéressé.— Notice dans le mémoire de maîtrise de Stéphanie Langlet, La Fédération des œuvres scolaires et postscolaires laïques du Puy de Dôme de 1926 à 1956, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 1998.