BOESCH Charles

Par Jean-Marie Conraud, Monique Mombert

Né le 30 mai 1925 à Strasbourg (Bas-Rhin), mort le 30 juillet 2018 à Strasbourg ; ajusteur (1945-1979), puis gestionnaire de maison familiale (1979-1983) dans la Bas-Rhin ;militant de la JOC (1945), puis du Mouvement populaire de familles, MPF, (1947), de l’Action catholique ouvrière, ACO (1951), président du comité départemental, membre du conseil national, militant CFTC puis CFDT ; responsable du syndicat de la métallurgie CFDT du Bas-Rhin(1964) ; membre du CA (1983), puis président de l’ Association familiale d’aide à domicile (AFAD) .

D’origine campagnarde, la famille de Charles Boesch s’était installée à proximité de la cathédrale de Strasbourg ; son père, Léon Boesch, était magasinier, sa mère Emilie Knobloch couturière à domicile. Après sa scolarité primaire jusqu’au certificat d’études, il fit un apprentissage d’ajusteur chez Spiertz (fabricant de presses et de plieuses pour l’industrie automobile). Catholique pratiquant, et intégré dès l’enfance dans les activités de la paroisse de la cathédrale, il participa après l’annexion de fait de l’Alsace aux « Bibelstunden », des réunions organisées par Charles Arbogast* et l’abbé Billing, qui sous couvert d’étude biblique permirent la poursuite d’une activité collective de la jeunesse catholique après l’interdiction par les Allemands de la JOC et de la JOCF en janvier 1941. Incorporé de force dans l’armée allemande en 1943, il déserta en 1944. A son retour de captivité, il rejoignit dès avril 1945 la JOC, refondée par quelques anciens avec le soutien de Théo Braun* , qui fut chargé par l’équipe nationale de relancer la JOC en Alsace, Paul Fritsch* étant chargé du Haut-Rhin.

Après avoir suivi en mai 1945 une session intensive de formation à Colmar, Charles Boesch fut chargé de la section Cathédrale de la JOC, puis, de 1947 à 1951, il dirigea la Fédération JOC de Strasbourg et fut responsable de la branche « jeunes » (17-20 ans).

A la même époque, ouvrier chez Spiertz, il contribua à la création d’une section CFTC, face à une direction notoirement anti-syndicaliste, qui l’éloigna sur des chantiers extérieurs. En 1951, il démissionna pour entrer chez Matford, puis Holweg (métallurgie, machines à papier), où il créa une section CFTC en 1960. Il assuma diverses responsabilités au syndicat métallurgie de la CFTC : élu au comité d’entreprise, délégué au comité du syndicat. Partisan de l’unité d’action avec la CGT dans l’entreprise et de la déconfessionalisation, il approuva l’évolution de la CFTC en CFDT. Il présida le syndicat CFDT de la métallurgie du Bas-Rhin de 1966 à 1979.

En 1951, il épousa Antoinette Haushalter, fille d’un commis d’alimentation et d’une agent de service de la Ville de Strasbourg ; de cette union naquirent quatre enfants (1952, 1953, 1957, 1963). Passé de la JOC au Mouvement populaire des familles (MPF), il participa activement à la vie de la section de Strasbourg centre, dont il assura la présidence à la suite de Willy Hoch. De 1951 à 1954, il organisa avec une équipe de militants familiaux et de jocistes (tels Lucien Ganter*), des « actions logements » connues dans l’histoire du MPF comme « squattages », et s’impliqua dans le service des travailleuses familiales, dirigé par Suzon Lucké. Après la scission du mouvement populaire familial, il opta pour le Mouvement de libération ouvrière (MLO), et adhéra à l’Action catholique ouvrière (ACO), fondée en 1951, dont il fut, de 1953 à 1962, responsable du comité diocésain puis délégué au comité national. Il présida également la fédération du Bas-Rhin des Associations populaires familiales (APF) de 1955 à 1960. Il participa dans ce cadre aux rencontres annuelles depuis 1950 avec les militants allemands du KAB (Katholische Arbeiterbewegung).

La mauvaise santé de son épouse l’amena à quitter son emploi et ses responsabilités syndicales en 1979 pour devenir gérant de la maison familiale Saint-Bernard à Lucelle (Haut-Rhin), jusqu’à sa préretraite en 1983. De retour à Strasbourg, il s’engagea dans l’ Association familiale d’aide à domicile (AFAD), qu’il présida de 1989 à 1994.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145105, notice BOESCH Charles par Jean-Marie Conraud, Monique Mombert, version mise en ligne le 22 février 2013, dernière modification le 24 janvier 2019.

Par Jean-Marie Conraud, Monique Mombert

SOURCES : Renseignements fournis par l’intéressé à Monique Mombert en 2011 et 2012. — Notice dans le Nouveau Dictionnaire de Biographie Alsacienne par Eugène Kurtz. — Portrait par A. Wicker dans le Nouvel Alsacien, 1er décembre 1976 : « Charles Boesch, militant ouvrier » - De Wissembourg à Sélestat — 50 ans de JOC. Témoignages recueillis par Charles Dillinger, Strasbourg, 1979. — De la CFTC à la CFDT – 1964. L’évolution confédérale. L’adhésion de l’Alsace, Almémos, Strasbourg (photos p. 201 et 206). — Renseignements fournis par l’intéressé à J.-M. Conraud. — Notes de Léon Strauss. — Annonce de décès dans les DNA.

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