GUILLOUX Louis, Marie

Par Alain Prigent, François Prigent

Né le 2 août 1867 et mort le 12 décembre 1942 à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) ; cordonnier ; militant socialiste.

Louis, Marie Guilloux était le fils d’un cordonnier nommé aussi Louis, Marie Guilloux. Sa mère Marie Mathurine Souplet, dévideuse de laine, était née en 1840. Il épousa en secondes noces Philomène Marmier.
Cordonnier à Saint-Brieuc, militant de la bourse du travail, Louis Guilloux fut battu à l’élection prud’homale de janvier 1907 dans le deuxième collège (11 voix) contre 55 voix à Jules Hervio*.
Louis Guilloux* (Fils) évoquait dans L’Herbe d’oubli l’emménagement à l’école Baratoux en 1904 qui fut, pour la famille Guilloux, la promesse d’un avenir meilleur. Mais très vite L. Guilloux père se heurta au directeur Yves Le Normand*. Instinctivement il comprit qu’ils n’appartenaient pas au même monde. L’épisode de la correction infligée par le directeur à son fils marqua à jamais l’écrivain. En fait, Guilloux père reproduisit, sans le savoir bien sûr, à l’école Baratoux, les conflits qui agitaient le monde des instituteurs. Dès 1902, Yves Le Normand, président de l’Amicale, dut faire face à la montée des idées syndicalistes portées par Mathurin Boscher*, pédagogue, syndicaliste et maire socialiste de Saint-Barnabé.
Membre du nouveau groupe socialiste de Saint-Brieuc, il participa avec le docteur Paul Boyer* et Jean Le Du* en tant que suppléant d’Octave Brilleaud* le 26 février 1908 aux négociations sur la représentation proportionnelle lors de la préparation des élections municipales à Saint-Brieuc. Après l’élection de Georges Le Mercier*, il s’opposa à Boyer après le congrès de Toulouse en 1908. Il fut candidat du PSU à l’élection municipale partielle de Saint-Brieuc en novembre 1909. Il contribua au capital initial de la société anonyme constituée en 1910 pour la construction de la Maison du Peuple de Saint-Brieuc. Secrétaire du groupe unifié de Saint-Brieuc en 1910. Il fut candidat pour le parti socialiste unifié aux élections municipales à Saint-Brieuc en mai 1912. Il refusa de répondre aux questions du journaliste du Réveil des Côtes-du-Nord qui fit un reportage sur les partis politiques à Saint-Brieuc. Responsable de la section socialiste de 1914 à 1919, il entretint une correspondance avec Augustin Hamon* pendant la guerre.
En février 1917, le cordonnier interpelé pour avoir fait circuler une pétition pacifiste au moment où le peuple russe renverse le Tsar, fut convoqué à la préfecture. On ne connait pas la position du père au moment de la scission : il n’apparaît ni dans la vie interne de la SFIO, ni dans celle du nouveau parti communiste. Le ressentiment par rapport à la crise de 1908 explique sans doute son absence le 5 juin 1932 lors de l’inauguration de la Maison du Peuple célébrée par O. Brilleaud en présence de Léon Jouhaux.
C’est le père de l’écrivain Louis Guilloux*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145183, notice GUILLOUX Louis, Marie par Alain Prigent, François Prigent, version mise en ligne le 23 février 2013, dernière modification le 31 mars 2021.

Par Alain Prigent, François Prigent

SOURCES : Arch. municipales de Saint-Brieuc, 6F4. — Bibl. mun. de Saint-Brieuc, Fonds Guilloux, LGO CI 11-01-03. — Arch. Dép. des Côtes d’Armor, 1M370. Rapport du commissaire spécial de Saint-Brieuc au préfet des Côtes-du-Nord le 21 février 1917 ; 135W14, fonds du conseil des prud’hommes de Saint-Brieuc ; JP17/C, Le Réveil des Côtes-du-Nord. — Bibliothèque de Saint-Brieuc, Fonds Louis Guilloux, papiers personnels relatifs à La Maison du Peuple. – Arch. de l’UD CGT, L’avenir syndicaliste, organe de l’Union des syndicats confédérés, n° 3, 15 juillet 1932. — Claude Geslin, Le syndicalisme ouvrier en Bretagne jusqu’à la première guerre, 3 tomes, Espaces Ecrits, 1990. — Alain Prigent, François Prigent, "L’expérience éphémère de la Bourse du Travail de Saint-Brieuc (1904-1909)", in Cahiers d’Histoire, Reprendre l’histoire des Bourses du Travail, N°116, 2012. — Alain Prigent et François Prigent, « les trajectoires militantes dans l’oeuvre de Louis Guilloux », in Confrontations, Actes du colloque d’octobre 2012, Société des Amis de Louis Guilloux, Saint-Brieuc.

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