HINAULT Louis, Marie, Ange

Par Alain Prigent, François Prigent

Né le 27 mars 1864 à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), décédé début octobre 1910 ; plâtrier ; militant de la bourse du travail ; socialiste ; adjoint au maire de Saint-Brieuc (1908-1909).

Louis Hinault était le fils de Noël Hinault, tailleur de pierres, et de Jeanne Marie Méheut, ménagère. Il épousa Marie Louise Toupin, couturière née en 1867.
Militant ouvrier, responsable du syndicat des plâtriers, Louis Hinault fut un des responsables de la bourse du travail de Saint-Brieuc de 1905 à 1908. Directeur de la coopérative des plâtriers, il présida la réunion la bourse de travail en février 1906. Il était assisté par Eveillard* et Le Gars*.
En mai 1904, il fut candidat sur la liste républicaine socialiste conduite par Paul Boyer* aux élections municipales à Saint-Brieuc. Dans un rapport le préfet le présentait comme « un petit patron plâtrier, ayant facilement subi des influences cléricales et réactionnaires ».
Militant socialiste convaincu, il fut délégué du GFIO (groupe fédéral des intérêts ouvriers) lors des négociations sur la représentation proportionnelle en février 1908. Elu du GFIO (groupe fédéral des intérêts ouvriers) au conseil municipal de Saint-Brieuc en mai 1908, il fut au coeur de la crise politique qui suivit l’élection de Georges Le Mercier. Mis en demeure par l’assemblée générale de la Bourse du 25 octobre 1908, Louis Hinault dut avec François Collet* et Louis Herry* démissionner de son mandat municipal. Il s’opposa aux boyéristes après le congrès de Toulouse en 1908. Il présenta le rapport sur la maison du peuple au conseil municipal de Saint-Brieuc le 1er mars 1909. Administrateur de la société anonyme constituée le 15 janvier 1910 pour la construction de la Maison du Peuple de Saint-Brieuc, il contribua au capital initial.
Décédé brutalement début octobre 1910, il fut enterré civilement ce qui provoqua un véritable scandale dans la ville : son épouse ne céda pas aux pressions multiples dont elle fut l’objet. Lors de ses obsèques l’oraison funèbre fut prononcée par Ernest Thémoin*.
Louis Guilloux s’est inspiré de sa trajectoire personnelle pour composer le personnage de Lautié dans La Maison du Peuple et de Jean Kernevel dans Les compagnons. Louis Guilloux lui dédia son ouvrage La Maison du Peuple. Son fils Louis, François, Joseph Hinault, né le 4 décembre 1893 à Saint-Brieuc, matelot 2e classe de marine, torpilleur au 2e régiment de marine, fut tué le 17 décembre 1914 à Zuydschoote (Belgique). Louis Guilloux lui dédia également son ouvrage La Maison du Peuple.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145187, notice HINAULT Louis, Marie, Ange par Alain Prigent, François Prigent, version mise en ligne le 23 février 2013, dernière modification le 23 février 2013.

Par Alain Prigent, François Prigent

SOURCES : Arch. municipales de Saint-Brieuc, 6F6.2. —Bibliothèque Municipale de Saint-Brieuc, fonds Louis Guilloux. – Arch. Dép. des Côtes d’Armor 3M394 (Elections municipales 1908) ; JP17/C, Le Réveil des Côtes-du-Nord. —Claude Geslin, Le syndicalisme ouvrier en Bretagne jusqu’à la première guerre, 3 tomes, Espaces Ecrits, 1990.—Alain Prigent, François Prigent, "L’expérience éphémère de la Bourse du Travail de Saint-Brieuc (1904-1909)", in Cahiers d’Histoire, Reprendre l’histoire des Bourses du Travail, N°116, 2012. —Alain Prigent et François Prigent, « les trajectoires militantes dans l’oeuvre de Louis Guilloux », in Confrontations, Actes du colloque d’octobre 2012, Société des Amis de Louis Guilloux, Saint-Brieuc.

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