MERSCH Pierre, Joseph

Par Léon Strauss

Né le 18 mars 1884 à Paris (XIVe arr.) , mort le 6 mai 1954 à Mulhouse (Haut-Rhin) ; ouvrier métallurgiste, puis permanent syndical ; militant social-démocrate à Mulhouse ( 1907-1918), puis socialiste SFIO (1919-1940) ; secrétaire de la fédération Socialiste du Haut-Rhin (1922-1940) , secrétaire de la section socialiste de Mulhouse , président du syndicat CGT des ouvriers métallurgistes du Haut-Rhin et de l’union locale des syndicats confédérés de Mulhouse entre mes deux guerres, dirigeant des Amis de la Nature de Mulhouse de 1913 à 1939 ; rallié au nazisme en 1940.

Fils de Nicolas Mersch et de Marie Wagner, sa famille était vraisemblablement rentrée à Mulhouse (Haute -Alsace annexée) après avoir habité Paris. Militant du Parti social-démocrate depuis 1907, il fut, le 25 octobre 1913, l’un des huit fondateurs du groupe local de Mulhouse de l’association touristique des "Amis de la Nature". Il en fut l’Obmann (chef de groupe), puis le président de 1931 à 1939. Après le retour de l’Alsace à la France, il fut président du Syndicat CGT des Ouvriers métallurgistes du Haut-Rhin et il présida également l’Union locale des Syndicats confédérés de Mulhouse. Il fut condamné le 25 juin 1920 par la Chambre correctionnelle de Mulhouse à trois mois de prison avec sursis et 500 francs d’amende pour entrave à la liberté du travail au cours des grèves régionales d’avril 1920. Lors de la dernière conférence de l’Union régionale CGT d’Alsace et de Lorraine à Mulhouse le 19 septembre 1920 à Mulhouse (qui entérina sa dissolution au profit des trois Unions départementales), il fut l’un des principaux défenseurs de l’Internationale d’Amsterdam. Sa résolution l’emporta par 58 040 mandats contre la résolution Kirsch* favorable à Moscou (52 181 voix). En mars 1922, il préconisa l’arrêt de la grève des métallurgistes de Mulhouse. Il fut en janvier 1937 l’un des signataires du texte des minorités révolutionnalres de la CGT (Manifeste de défense du Syndicalisme Lutte des Classes).

Rallié à la SFIO en 1919, il devint secrétaire fédéral du Haut-Rhin en 1922 après la mort de Jean Martin* et conserva cette fonction jusqu’en 1940, il était également secrétaire de la section de Mulhouse en 1931.Il représenta la fédération au 33e congrès de la SFIO (Paris, mai 1936), au 34e (Marseille, juin 1937), au 35e (Royan, juin 1938).

Après l’entrée des Allemands, il revint à Mulhouse dès le 3 juillet 1940 et se présenta volontairement au Groupe d’intervention du SD (Einsatzkommando der Sicherheitsdienst) , c’est à dire à la Gestapo qu’il renseigna de façon complète sur les structures et les activités du Parti socialiste. Selon une autre source, il fut arrêté le 8 juillet 1940, interné au camp de sûreté de Schirmeck (Bas-Rhin), mais très rapidement libéré. Le 23 avril 1943, il publia dans le journal nazi "Strassburger Neueste Nachrichten" sous le titre "Die Total-Mobilisierung und das Elsass" (La mobilisation totale et l’Alsace) un appel ;à participer à l’effort de guerre totale contre le bolchevisme. Cependant, à partir du 20 août 1944, la police allemande procéda à une rafle massive du personnel politique alsacien d’avant-guerre et Pierre Mersch se retrouva une seconde fois interné à Schirmeck le 23 aoùt ,d’où il fut sans doute rapidement libéré. Après la Libération de Mulhouse, "suspect au point de vue politique", il fut arrêté par la FFI en même temps que Robert Mersch (son frère ?) et remis à la Sûreté. Il fut vraisemblablement jugé par la Chambre civique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145221, notice MERSCH Pierre, Joseph par Léon Strauss, version mise en ligne le 4 mars 2013, dernière modification le 2 mai 2022.

Par Léon Strauss

Sources : Arch. dép. Bas-Rhin 286D366. — Bundesarchiv, R83 Elsass 3 (rapport du commandant de la police de Sûreté et du SD, Strasbourg, 13 juillet 1940). — DBMOF, t.36, 1990, p.274 (des confusions avec son fils Louis Mersch*). — Nouveau Rhin français, Colmar, 28 juin 1920. — Freie Presse, Strasbourg, 21 et 22 septembre 1920. — Volkstribüne, Metz, 27/28 février 1921, 10 mars 1922. — Neue Welt, Strasbourg, 19 octobre 1921, 10 mars 1922 . — Republikaner, Mulhouse, 1er avril 1936. — [La Révolution prolétarienne, 25 janvier 1937. — UT Les Amis de la Nature, 25e anniversaire de la section de Mulhouse, 1938. — L’Alsace, Mulhouse, 4 décembre 1944. — Heimat unterm Hakenkreuz, 1953, p.135-138. — Jacques Granier, Schirmeck. Histoire d’un camp de concentration, Strasbourg, 1970, p.88-89. — Léon Tinelli, L’Alsace résistante, Strasbourg, 2002, p. 26.

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