POSTIC Jean, Alexandre

Par Michel Carvou

Né le 8 mars 1926 à Paris (XVIIe arr.) ; dessinateur industriel (1944-1983) ; président fédéral JOC (1948-1949) ; secrétaire de la section CFTC-CFDT (1955-1960) chez CSF puis Thomson-CSF à Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine) ; secrétaire de l’inter CFDT Thomson-CSF (1968-1970).

Fils de François Postic, ouvrier chaudronnier originaire de Saint-Pol-de-Léon (Finistère), catholique ayant pris ses distances avec la religion jusqu’à la mort de son fils aîné, et de Marie Robert, femme de ménage, originaire de Franche-Comté, catholique non pratiquante, Jean Postic était le second d’une fratrie de deux garçons. Après avoir occupé de nombreux emplois à travers la France, son père finit par se fixer à Paris où il avait trouvé une place chez Citroën, à l’usine de Javel (Paris, XVe arr.).

À l’issue de sa scolarité à l’école publique du XIIe arr. de Paris, Jean Postic fut marqué par un drame familial qui détermina ses engagements militants et son orientation professionnelle. Son frère aîné, Luc Postic, dessinateur industriel, jociste qui avait été président de la Fédération Paris-nord en 1936 et permanent de 1937 à 1939, mourut, peu après avoir été mobilisé dans la Marine, à bord du Pluton qui sauta sur une mine en 1939. La disparition de ce frère qu’il admirait le décida à suivre son exemple. Il adhéra à la JOC en 1940 et devint, à son tour, président de la fédération Paris-nord (1948-1949). En 1942, il entreprit une formation de dessinateur industriel à l’École professionnelle de dessin industriel (EPDI) de Paris (XIe arr.) où il obtint le CAP de dessinateur industriel (1944). Entre-temps, son père, ébranlé par la mort du fils aîné, avait renoué avec la religion.

Jean Postic commença sa carrière professionnelle en 1944 comme dessinateur à la Société française radio-électrique (SFR), 55 rue Grefhule à Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine), qui allait devenir la Compagnie générale de télégraphie sans fil (CSF) puis Thomson-CSF. Il y effectua la totalité de sa carrière jusqu’en 1983 avec une interruption de dix-huit mois en 1946 pour effectuer son service militaire dans les transmissions à Montpellier (Hérault). Après son mariage le 25 juin 1949 à Paris (XVIIe arr.) avec Monique Garnier, également jociste, il milita à l’Action catholique ouvrière (ACO) où il resta jusqu’en 1974.

Il adhéra à la CFTC en 1950 et exerça, dès cette date et jusqu’en 1980, de nombreux mandats électifs et syndicaux. Il fut délégué du personnel, délégué syndical, délégué au comité d’établissement – dont il fut quelque temps secrétaire – et membre du comité central d’entreprise. Il participa à l’animation des nombreux mouvements sociaux pour la reconnaissance des classifications des techniciens et dessinateurs. Ces mouvements agitèrent son entreprise et la branche de la construction électrique et électronique, en pleine expansion dans l’après-guerre et les années 1960.

Avec sa section d’entreprise, dont il devint secrétaire après Gérard Fourier en 1955, il milita au sein du jeune syndicat de la construction électrique et électronique (SCEE-CFTC), créé en 1962 au sein de l’Union parisienne des syndicats de la Métallurgie (UPSM-CFTC) et animé par Jean Auger. Il participa avec ce syndicat à un voyage d’étude à Zagreb et Skopje en Yougoslavie (avril 1964) avec visite d’entreprises et échanges sur l’autogestion avec les syndicats locaux. Il approuva le passage de la CFTC en CFDT en 1964, partageant la conception de l’action syndicale et les orientations proposées par Eugène Descamps.

Il fut, en 1968, l’un des principaux animateurs de l’occupation de son usine qui dura trois semaines, organisant des ateliers de discussion, temporisant pour éviter les affrontements avec les cadres non grévistes, participant aux négociations au niveau du groupe où se retrouvaient les usines de Brest (Finistère), Cholet (Maine-et-Loire), Saint-Égrève (Isère).

Après la fusion de Thomson et CSF en 1968, Jean Postic prit part à la création de l’inter Thomson-CSF au sein de la Fédération de la Métallurgie (FGM-CFDT) et en fut le secrétaire de 1968 à 1970, à la suite de Marcel Simonnin. Il participa aux négociations qui permirent de consolider les acquis des salariés des deux entreprises dans une convention de groupe ainsi qu’à celles qui débouchèrent sur un accord concernant les retraites.

Il quitta son entreprise en 1983 pour partir en préretraite. Il continua à représenter la CFDT comme administrateur à l’Assedic du Val-d’Oise (1984-1990) et s’engagea au Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) d’Ermont (Val-d’Oise) ainsi que dans une association de quartier – les Rémys – avec laquelle il organisa des fêtes et des animations à la maison de retraite de Pontoise (Val-d’Oise).

Monique Garnier, son épouse, qui avait été comptable aux Bennes Pillot à Colombes (Seine, Hauts-de-Seine), mourut en mai 2005. En 1965, le couple avait adopté une petite fille, Marie, qui avait alors six mois.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145247, notice POSTIC Jean, Alexandre par Michel Carvou, version mise en ligne le 25 février 2013, dernière modification le 25 février 2013.

Par Michel Carvou

SOURCES : Archives UPSM-CFDT. — Notes de Jean Postic, janvier 2010. — Entretiens avec Jean Postic, février 2011.

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