SEYNAEVE Marcel

Par Claude Coussement

Né le 17 août 1911 à Tourcoing (Nord), mort le 13 janvier 1988 à Restigné (Indre-et-Loire) ; militant communiste belge, assure les passages communistes français à la frontière, conseiller communal de Mouscron, membre du comité central du PCB, officier d’artillerie dans les Forces belges de Grande-Bretagne (Brigades Piron).

Fils d’un tisserand, Marcel Seynaeve, était ouvrier bonnetier. Il fut membre du Parti communiste français en 1929 et secrétaire de la Jeunesse communiste de Tourcoing jusqu’en mai 1931. La police le signalait comme agitateur. Il fut en effet de toutes les actions, participant aux Barricades de Roubaix qui résistent une semaine, il fut membre du Comité de grève du textile puis délégué des congrès syndicaux unitaires tenus à Roubaix et Tourcoing en juin et juillet 1931. Belge quoi que né en France, il fut interrogé plusieurs fois avant d’être l’objet d’un arrêté d’expulsion le 29 novembre 1931. Chômeur, installé à Mouscron en janvier 1932, il devint secrétaire politique de la section locale parti communiste à laquelle il donna une impulsion nouvelle. Durant la guerre d’Espagne, il organisa le passage de combattants volontaires, le ramassage d’armes et de munitions. Après avoir suivi les cours de la première école centrale du PC belge, il devint le secrétaire politique de la région de Mouscron érigée en Fédération. Il fut élu conseiller communal en 1939 et devint membre du comité central au congrès d’août de cette même année.

Au tout début du mois de septembre 1939, il fut appelé au secrétariat de son parti à Bruxelles, on lui demanda de se mettre à disposition du parti communiste français par relation avec Martha Desrumeaux. Elle le solliciter pour organiser le passage de camarades français, de leur trouver des logements et de préparer le passage en fraude de matériel imprimé en Belgique. Avec son équipe faite d’Achille Vande Voorde, Benoni Volckaert et du taximan Edouard Desmet, il accueillit à la frontière Maurice Thorez le 4 octobre, Jacques Duclos et Arthur Ramette le 7 octobre et les fait conduire à Bruxelles où Camille Delcroix prend le relais. Les dirigeants français y constituent un noyau clandestin de direction avec le représentant du Komintern Eugène Fried dit Clément. Passent également par cette fillière franco-belge Mounette Dutilleul, Maurice Tréand, Guilio Cerreti , Jeannette Vermeersch, le petit Jean Thorez, Émile Dutilleul puis des « courriers » faisant la liaison avec la direction clandestine du PCF dirigée par Benoit Frachon à Paris. Avec des réussites diverses, il organisa avec Martha Desrumeaux et sous la direction de Maurice Tréand, des passages de tracts, de numéros imprimés de L’Humanité en petit format, des Cahiers du Bolchevisme, en différents endroits le long de la frontière franco-belge. Lorsque le gouvernement belge interdit la presse communiste en décembre 1939 et que l’existence de ce parti se trouva menacée, le PC belge s’organisa en semi-clandestinité. Marcel Seynaeve fut recherché, il se réfugia à Roux, Charleroi, Jumet, Marcinelle puis à Bruxelles en restant en liaison avec le responsable des cadres Joseph Leemans. Lorsqu’il revint à Mouscron pour répondre à sa mobilisation, il se fit arrêter le 11 mai, incarcérer au secret à Courtrai, conduire à Ostende en compagnie de prisonniers fascistes ou accusés d’espionnage. Il fut embarqué le 19 pour Folkestone, interrogé, incarcéré à Pentonville, Liverpool, au camp de concentration de Lingfield (Surrey). Classé 18 b c’est-à-dire expulsable du territoire britannique, il fut appelé devant une commission à la mi-janvier 1941. Libéré après avoir dit approuver la politique de guerre de la Grande Bretagne, il fut incorporé le 18 avril dans les forces belges de Grande Bretagne, fait connaissance avec le parti communiste britannique, se maria en juillet 1942, est promu officier d’artillerie en juillet 1944, embarque à Tilburg pour la Normandie le 3 août et participa à la libération de la Belgique.
Démobilisé à sa demande, il retourna à une vie militante que des problèmes familiaux lui firent rapidement abandonner. Il reprit son travail dans le textile en France où sa mesure d’expulsion fut annulée.
Marié en 1931 avec Suzanne Dumortier, il épousa Simone Varlet en secondes noces le 24 octobre 1959 à Esvres sur Indre (Indre-et-Loire).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145315, notice SEYNAEVE Marcel par Claude Coussement, version mise en ligne le 23 septembre 2013, dernière modification le 23 septembre 2013.

Par Claude Coussement

SOURCES : Courrier échangé entre Marcel Seynaeve et l’auteur en 1972. —CARCOB, dossier Seynaeve. — Archives Départementales du Nord, dossier M.154-230b ; CHAN, F7-14809 et 14814. — Centre des Archives contemporaines, 19940500 dossier 3279. — Entretiens avec Achille Bentein, Gustave Casier, Jeanne Colette, Gustave Dedecker, Edouard Desmet, Martha Desrumeaux, Joseph Leemans, Hélène Perdieu, Achille Vande Voorde. — Claude Coussement, La Filière rouge (en préparation.). — État civil.

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