MARTIN René, dit RENAUD

René Martin avait perdu son père mort à la guerre, se mère était employée de bureau. Il fut élève à l’école primaire supérieure Colbert jusqu’au Brevet élémentaire et obtint quelques autres diplômes. Maréchal des logis à l’armée, il avait épousé Cécile Cical, dactylo aide-comptable, orpheline d’un père d’origine roumaine et dont la mère était illettrée. Son beau frère, Liber Cical était employé aux éditions du parti communiste. R. Martin travailla dès septembre 1924 comme comptable à la librairie Delagrase et comme acheteur à la Société Desmarquoy. Son emploi lui permit de « lire la plupart des périodiques et volumes que peut recevoir une maison d’édition. »

Martin lisait régulièrement, depuis 1925, l’Humanité, le Populaire et la littérature révolutionnaire (l’Internationale Communiste, les Cahiers du Bolchévisme). Il déclarait avoir « toujours défendu la ligne du parti dans tous les milieux qu’il [m]’a été donné de fréquenter que ce soit au moment du départ des conseillers municipaux de Paris ou autres ». Il participa activement aux manifestations des 6, 9 et 12 février 1934. Ayant fait grève le 12, il perdit son emploi. Il se considérait comme communiste combattant depuis toujours à l’extérieur du parti. « Seules des questions personnelles s’opposaient à ma demande d’adhésion ». Celle-ci eut lieu en juillet 1936.

René Martin ne répondit qu’à 18 questions (sur 74) dans son autobiographie. Il y indiquait qu’il avait été syndiqué au Syndicat unitaire des employés jusqu’en 1932 et avait adhéré au SRI, aux Amis de Spartacus, aux Amis de la Commune, à l’Union des Coopérateurs, à Radio-Liberté, à la FSGT. Dans une note d’avril 1937 venant des Éditions Sociales internationale, Léon Moussinac indiquait qu’il y était secrétaire administratif et qu’il connaissait bien son travail. Il précisait qu’il avait changé 100% et était bien meilleur camarade avec les autres employés « depuis qu’il n’est plus sous le contrôle de Cical » (c’est-à-dire son beau-frère).