NADEL Simon

Par Daniel Grason

Né le 23 décembre 1896 à Varsovie (Pologne), fusillé le 15 décembre 1941 comme otage au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; brocanteur.

Simon Nadel demeurait 18 rue de Tourtille à Paris (XXe arr.). Marié, père de trois enfants âgés de douze à dix-neuf ans, devenu français par naturalisation, il était membre de la Ligue contre l’antisémitisme (Lica). Il fut trésorier de l’association Les amis des Brocanteurs de Belleville, association professionnelle considérée par les Renseignements généraux comme un groupe constitué au sein de l’ex-sous-section juive du Parti communiste. Selon l’avocat Yves Jouffa, cela tenait au fait que le secrétaire de l’association était membre du Parti communiste.
Une rafle de la police eut lieu le 21 août 1941 à Paris dans le XIe arrondissement et Simon Nadel fut arrêté. La perquisition de son domicile fut infructueuse, mais il fut tout de même interné au camp de Drancy (Seine, Seine-Saint-Denis) réservé aux Juifs.
Louis Sadosky, responsable du « rayon juif » de la Section spéciale de recherche (SSR), grand falsificateur des rapports de police, porta sans preuves des accusations contre Simon Nadel : « Propagandiste clandestin très actif en faveur de la IIIe Internationale. Suspect et dangereux pour la sécurité intérieure. Dangereux pour l’ordre public. » Simon Nadel fut désigné comme otage et passé par les armes le 15 décembre 1941 à 12 h 45 au Mont-Valérien. Son inhumation eut lieu au cimetière de Nanterre.
Madame Rosa Nadel née Cyferman née le 16 août 1899 à Varsovie demeurant 18 rue de Tourtille à Paris XXe arrondissement témoigna en 1945. Elle fit deux déclarations, devant la commission d’épuration de la police, elle affirma que son mari n’avait « jamais fréquenté les milieux d’extrême gauche ». Quant aux Brocanteurs de Belleville, elle précisa : « Cette société n’a jamais fait de politique ».
Devant les membres de la commission rogatoire chargée du dossier de Louis Sadosky, elle apporta des précisions : « Mon mari a été arrêté le 21 août 1941 au cours des opérations de police dans le XIe arrondissement aux environs de son domicile. »
« Une perquisition [domiciliaire] n’a donné aucun résultat. Il était ex-trésorier des brocanteurs de Belleville, société qui n’a jamais fait de politique, il n’a jamais fréquenté des milieux d’extrême gauche. »
Il était « connu comme trésorier des Brocanteurs de Belleville, groupe constitué au sein de l’ex-section juive du Parti communiste. »
Une plaque commémorative fut apposée après la guerre sur la façade de l’immeuble où il résidait : « ici demeurait nadel simon membre de la Lica fusillé par les Allemands comme otage le 15 décembre 1941 à l’âge de quarante-cinq ans. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145331, notice NADEL Simon par Daniel Grason, version mise en ligne le 1er mars 2013, dernière modification le 2 octobre 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BA 2439, KB 95, 77 W 5360-293795. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 2 (Notes Thomas Pouty). – Louis Sadosky, brigadier-chef des RG, Berlin 1942, CNRS Éd., 2009. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Yves Jouffa, témoignage paru dans Le Patriote résistant, septembre 2011. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC. – Site Internet Les plaques commémoratives.

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