ZAJDORF Alje

Par Daniel Grason

Né le 12 mars 1914 à Kalisz en province de Grande-Pologne (Pologne), fusillé comme otage le 15 décembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; docteur en médecine ; militant communiste ; volontaire en Espagne républicaine.

Alje Zajdorf étudia la médecine à la faculté de Genève. Il s’engagea dans les Brigades internationales de l’armée républicaine espagnole, affecté à la Centrale sanitaire internationale (CSI) comme médecin capitaine.
Il exerça sa profession comme interne à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris (XIIIe arr.). Pendant la guerre, il organisa la diffusion de la propagande communiste clandestine parmi le personnel des hôpitaux et hospices de l’Assistance publique. Il demeurait 175 boulevard Brune à Paris (XIVe arr.), il fut arrêté le 26 février 1941 par des inspecteurs de la BS2 chez Pierre Fort au 8 boulevard de l’Hôpital (XIIIe arr.). Ce dernier, cuisinier à l’hôpital de la Pitié, était soupçonné de distribuer des tracts du Parti communiste. Condamné à six mois de prison pour infraction au décret-loi du 26 septembre 1939, Alje Zajdorf fut révoqué des hôpitaux de l’Assistance publique.
La Section spéciale de recherches (SSR) des Renseignements généraux, était chargée depuis 1937 de la surveillance des étrangers. Louis Sadosky, responsable du rayon Allemand et Polonais fut nommé en 1941 responsable du rayon Juif, rompant ainsi avec le principe de la nationalité. Dans une note, il retraça le parcours d’Alje Zajdorf, soulignant son engagement de « militant communiste convaincu. Il était le principal animateur du groupe communiste de la Salpêtrière et assurait la liaison entre ce groupe et le centre régional ».
Alje Zadorf purgea sa peine à la prison de Fresnes, fut transféré à la Santé le 12 novembre 1941, puis au camp de Drancy (Seine, Seine-Saint-Denis) réservé aux Juifs, la veille de son exécution.
Le 15 décembre 1941, il fut passé par les armes au Mont-Valérien en représailles aux attentats du 28 novembre et du 7 décembre 1941 à Paris et en région parisienne.

Au sein de l’hôpital Pitié-Salpêtrière, figure une plaque commémorative en l’honneur de Alje Zajdorf et de Louis Camatte. Cette plaque est apposée sur un mur du bâtiment dit "de la Force". Elle est distincte de la plaque générique « La Salpetrière à ses déportés, internés, résistants et patriotes morts pour la France 1939-1945 ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145336, notice ZAJDORF Alje par Daniel Grason, version mise en ligne le 1er mars 2013, dernière modification le 28 novembre 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BA 2439, KB 95, 77W 1340, PCF carton 10 rapport hebdomadaire d’activité communiste. – DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Louis Sadosky, Brigadier-chef des RG. Berlin 1942. Le voyage d’un collabo au cœur de la Gestapo, CNRS Éd., 2009. – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable