Par Louis Botella
Né le 5 janvier 1915 à Bonnétable (Sarthe), mort le 29 novembre 1976 à Vincennes (Val-de-Marne) ; clerc de notaire puis principal clerc de notaire ; syndicaliste CGT puis Force ouvrière (FO) de la région parisienne.
Fils d’un employé coiffeur, Jean Drouin perdit son père lorsqu’il était encore enfant et fut élevé par sa mère qui décéda au début des années 1960. Après l’obtention du certificat d’études primaires (CEP), il commença à travailler à l’âge de 13 ans comme "petit clerc" (chargé des "courses"). Grâce aux cours du soir, il obtint le diplôme de clerc de notaire puis celui de notaire.
Clerc de notaire dans plusieurs études, d’abord dans la Sarthe puis en région parisienne, il était, de 1947 jusqu’à son départ à la retraite début 1976, principal clerc dans une étude de Vincennes (Seine, Val-de-Marne).
Jean Drouin siégeait, à partir de 1941, au bureau du syndicat des clercs de notaire de Paris.
A partir de 1943 et jusqu’à son décès intervenu en novembre 1976, il siégeait au bureau de la Fédération générale des clercs et employés de notaire (FGCEN). Cette fédération, d’abord autonome, rejoignit la CGT à la Libération.
Lors de la scission intervenue au sein de la CGT, en décembre 1947, la majorité de la FGCEN adhéra à Force ouvrière (FO) tandis que la minorité préféra adhérer à la CFTC.
En 1950, il devint le président du syndicat FO des clercs de notaire de Paris. Jean Drouin, alors principal clerc de notaire à Vincennes, fut élu ou réélu, en juin 1950, trésorier adjoint de la Fédération générale des clercs et employés de notaires (FGCEN), affiliée à la Fédération des employés et cadres (FEC-FO).
A partir de 1950 au moins, il siégea au sein de la commission exécutive de la FEC-FO. Il fut reconduit dans cette fonction en octobre 1952.
Au cours de la période 1954 à 1957, Jean Drouin assumait la présidence de la FGCEN. A ce titre, il est l’un des signataires, le 4 mai 1955, de la première convention collective nationale pour les clercs et employés du notariat.
En mai 1960, il fut signalé comme étant membre du bureau fédéral de la FEC.
Au cours de cette longue période, il exerçait différentes fonctions dans de nombreux organismes : membre du conseil d’administration de la CRPCEN (Caisse de retraite et de prévoyance des clercs et employés de notaire, régime autonome de sécurité sociale) (1951-1967) ; alternativement président et secrétaire du Conseil supérieur du notariat, siégeant en comité mixte (notaires-salariés) (1969-1972). à nouveau membre, en 1976, du conseil d’administration de la CRPCEN, dans le collège des retraités, membre du conseil d’administration de la Mutuelle des clercs de notaire (1976)...
Au plan politique, Jean Drouin, chrétien de gauche, milita à la "Jeune République" avant et après la Seconde guerre mondiale. Lors de la création du Parti socialiste unifié (PSU), il y adhéra mais il le quitta peu de temps après.
Proposé pour la Légion d’honneur par son employeur, il refusa cette distinction en raison de son engagement syndical.
Il se maria en décembre 1944 avec Renée Rossignol, employée dans le notariat, qui interrompit son activité professionnelle pour élever leurs deux enfants : Jean-Marc (né en 1948, professeur d’histoire et de philosophie des sciences au Muséum national d’histoire naturelle, puis en retraite) et Vincent (né en 1956, maintenant journaliste à l’AFP). Après le décès de son mari, Renée Drouin reprit des études (équivalence du bac, Ecole du Louvre). Elle décéda en 2014.
Par Louis Botella
SOURCES : Force Ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, 23 juin et 26 octobre 1950, 15 octobre 1952, 23 novembre 1953, 23 décembre 1954, 27 mars 1959, FO Hebdo, 5 février 2003. — La Basoches, organe de la FGCEN, novembre-décembre 1976, janvier-février 1977. — Convention collective nationale (CCN) du notariat du 4 mai 1955. — Echanges de correspondances en janvier et février 2019 avec Vincent Drouin, l’un des deux fils de Jean Drouin