LOPINET René

René Lopinet était le fils d’une ouvrière agricole du village de Kerautret en Pontivy qui décéda lorsqu’il avait 8 ans.
En 1942, alors qu’il venait de terminer son apprentissage d’opticien et de passer ses examens, il fut requis pour travailler dans les usines d’optique en Allemagne. Il s’échappa à deux reprises, la seconde fois alors qu’il avait changé de métier, occupant la fonction de commis quincaillier. Il se replia en Bretagne pour échapper au STO. Il intégra le maquis de Lantenac participant à diverses actions dans la région de Loudéac en 1943 et aussi aux combats de la libération de la ville en août 1944. Il obtint la Croix de guerre et deux citations au titre de la Résistance. Membre de la direction départementale des FUJP (Forces Unies de la Jeunesse Patriotique), il adhéra au PCF à la Libération. Militant au sein de la cellule de Plémet, il animan les réunions locales. Les 17 et 18 mars 1945, lors du congrès de la région des Côtes-du-Nord des jeunesses communistes devant 120 délégués, René Huguen*, président du mouvement et Yvonne Goffic*, secrétaire, annoncèrent que le mouvement avait 2 500 adhérents dans le département alors qu’en 1939 les effectifs étaient inférieurs à 200. René Lopinet fut le premier secrétaire des Côtes-du-Nord de l’UJRF (Union de la Jeunesse Républicaine de France). Le siège de la fédération des Côtes-du-Nord qui se trouvait rue des Promenades à Saint-Brieuc était encadré par deux permanents. La première fête départementale, baptisée « fête de la jeunesse bretonne », réunit le 7 juillet 1945 une foule de 15 000 personnes. René Lopinet et Raymond Guyot*, président national de l’UJRF, y prirent la parole. Lopinet, ne souhaitant pas rester longtemps permanent, quitta sa responsabilité dès le mois d’août 1945. Il fut remplacé par Roger Esnault* de Plurien, tout en restant membre du bureau fédéral de l’UJRF jusqu’en 1949. Dans le même temps, il siégea comme membre du comité de la fédération du PCF des Côtes-du-Nord de 1945 à 1949. Il figura sur la liste PC pour l’élection législative du 17 juin 1951 conduite par Marcel Hamon*. Bien qu’arrivé en tête avec 69 797 voix (26,6 % des suffrages exprimés mais un recul de quatre points sur l’élection de 1946), la liste du PCF perdit ses deux députés sortants au profit des listes qui s’apparentèrent (SFIO, UDSR, MRP).
Parallèlement, il participa à Rennes, dans le courant de l’année 1948, à une réunion au cours de laquelle fut présenté le projet de création d’un quotidien communiste pour la Bretagne, Ouest-Matin. Après un stage d’apprentissage du métier de journaliste d’une durée d’un mois au Patriote de Nice, puis à Paris, il intégra Ouest-Matin dès la création du journal dont le premier numéro parut le 31 octobre 1948, sous la direction politique d’Henri Denis*, chrétien progressiste, professeur à la faculté de Droit de Rennes. Il fut affecté au service de politique intérieure avant d’en devenir le rédacteur en chef adjoint jusqu’en 1953. En 1953, date à laquelle il ne reprit pas sa carte au PCF, il devint responsable d’Inter Presse Publicité, l’agence chargée de rechercher et conclure des contrats publicitaires pour les publier dans Ouest-Matin. Après la cessation de parution du journal le 15 juin 1956 et la destruction de ses locaux le 8 novembre 1956 par des manifestants d’extrême-droite à la suite d’une manifestation de soutien au peuple hongrois, René Lopinet se reclassa professionnellement avec difficulté comme tous les anciens collaborateurs d’Ouest-Matin qui ne furent pas été intégrés dans des journaux de la presse communiste. Il évolua ensuite vers d’autres sensibilités politiques et devint maire de la commune de Pacé en Ille-et-Vilaine pendant plusieurs années.