GUIBERT Roger, Léon

Par Daniel Grason

Né le 27 avril 1912 à La Roche-sur-Yon (Vendée), fusillé après condamnation le 5 octobre 1942 au stand de tir du ministère de l’Air à Paris (XVe arr.) ; marchand forain ; communiste ; résistant.

Fils de Léontine Guibert, trente ans, typographe, et né de père inconnu, Roger Guibert fut reconnu par sa mère, qui était veuve d’Isaïe Doré, le 9 mai. Roger Guibert vivait à La Courtille, commune de Bourg-sous-la-Roche (aujourd’hui La Roche-sur-Yon, Vendée). Il épousa le 17 mai 1930 Marie Barreau en mairie de Saint-Vincent-sur-Graon ; le couple eut un enfant. Il adhéra et milita au Parti communiste de 1936 à 1939. Pendant la guerre, il fit partie d’un groupe de sabotage.
Le 25 novembre 1941, les inspecteurs de la BS1 interpellèrent Louis Coulibeuf, responsable du Parti communiste de la région Sud-Ouest ; lors de la perquisition de son domicile le nom de Roger Guibert fut découvert. Il avait la charge de l’organisation des sabotages et des attentats en Vendée. Le 8 décembre un engin incendiaire fut placé dans un garage de La Roche-sur-Yon réquisitionné par l’armée allemande.
Le 13 décembre le couple Fauveau fut arrêté par la BS1, 31 passage Montgallet (XIIe arr.). Lors de la perquisition des documents furent saisis concernant des actions de l’organisation à Angers (Maine-et-Loire), Niort (Deux-Sèvres) et La Roche-sur-Yon. Georges Fauveau se défenestra le jour même dans les locaux de la préfecture de police, puis mourut le 18 décembre.
Le 19 décembre vers 12 h 45, un convoi de marchandises circulait entre Villaine-la-Juhel et Javron-les-Chapelles en Mayenne. Le chauffeur, s’apercevant qu’un boulon était vissé à l’intérieur d’un rail, stoppa son convoi à temps, évitant le déraillement. Les policiers étaient sur la piste de militants communistes de la région. Ce même jour, le commissaire de police de la 1re Brigade mobile régionale de police mobile et Fernand David, commissaire de la BS1, interpellèrent Roger Guibert.
Lors de la perquisition de son domicile les policiers saisirent une lettre ainsi que deux chargeurs approvisionnés de cinq et sept balles. Roger Guibert fut conduit à Paris, interrogé dans les locaux des Brigades spéciales à la préfecture de police. Il reconnut sa participation à la réorganisation de plusieurs cellules communistes, à la distribution de tracts le 16 novembre, à l’envoi de plusieurs lettres contenant des menaces de mort à plusieurs collaborateurs et à des adversaires du Parti communiste, ainsi qu’à la tentative d’incendie d’un garage contenant du bois et de la paille destinés aux troupes d’occupation.
Lors des interrogatoires où il fut probablement tabassé, Roger Guibert laissa percevoir que Georges Fauveau paya d’exemple, joua de son influence hiérarchique pour malgré leurs réticences l’entraîner ainsi qu’Henri Vincent à participer aux actions de sabotage. Il fut incarcéré à la prison de La Roche-sur-Yon, puis à la prison de la Santé le 24 décembre 1941 jusqu’en octobre 1942.
Roger Guibert comparut avec treize membres de l’organisation devant le tribunal du Gross Paris qui siégea à l’hôtel Continental le 9 septembre 1942. Il fut condamné à mort pour « action de franc-tireur », fusillé le 5 octobre au stand de tir du ministère de l’Air à Paris (XVe arr.).
Son nom est gravé sur la plaque du ministère de la Défense à Paris XVème
Le nom de Roger Guibert figure sur le monument aux morts de Bourg-sous-la-Roche.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145403, notice GUIBERT Roger, Léon par Daniel Grason, version mise en ligne le 5 mars 2013, dernière modification le 14 janvier 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., 77W 160. – DAVCC, Caen, Boîte 5 B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – J.-M. Berlière, F. Liaigre, Le sang des communistes. Les Bataillons de la jeunesse dans la lutte armée, Fayard, 2004. – Mémorial GenWeb. – État civil, La Roche-sur-Yon.

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