VINCENT Henri, Émile, Joseph

Par Daniel Grason

Né le 11 mars 1902 à Mouilleron-le-Captif (Vendée), fusillé après condamnation le 5 octobre 1942 au stand de tir du ministère de l’Air à Paris (XVe arr.) ; chauffeur de four ; militant communiste ; résistant.

Fils d’Henri, journalier, et d’Anastasie, née Launay, Henri Vincent épousa le 17 mai 1926 Simone Gotier dans sa ville natale. Le couple demeurait chemin du Midi à La Roche-sur-Yon (Vendée).
Communiste, Henri Guibert participa en 1941 à des réunions, distribua des tracts avec Roger Guibert. Les quelques militants du secteur étaient réticents à commettre des sabotages. Un responsable communiste, Georges Fauveau, vint de la région parisienne pour convaincre et entraîner Henri Vincent et Georges Guibert à l’action armée.
Le 8 décembre 1941, un engin incendiaire fut placé dans un garage de La Roche-sur-Yon réquisitionné par l’armée allemande. Le 19 décembre, un convoi de marchandises circulait entre Villaine-la-Juhel et Javron-les-Chapelles (Mayenne) ; le chauffeur s’aperçut qu’un boulon était vissé à l’intérieur d’un rail, il stoppa son convoi à temps, évitant le déraillement.
Le même jour, le commissaire de police de la 1re brigade mobile régionale de police mobile et Fernand David, commissaire de la Brigade spéciale no 1 (BS1), interpellèrent Roger Guibert. Les policiers étaient sur la piste de militants communistes de la région depuis plusieurs jours : le 25 novembre, des inspecteurs de la BS1 avaient interpellé Louis Coulibeuf, responsable du Parti communiste de la région Sud-Ouest. Le 13 décembre, le couple Fauveau avait été arrêté par la BS1, 31 passage Montgallet à Paris (XIIe arr.). Lors de la perquisition, des documents avaient été saisis concernant des actions de l’organisation à Angers (Maine-et-Loire), Niort (Deux-Sèvres) et La Roche-sur-Yon. Georges Fauveau se défenestra le 18 décembre, alors qu’il était détenu dans les locaux de la préfecture de police.
Henri Vincent « tomba » à la suite de Roger Guibert. Il fut emmené à Paris, interrogé dans les locaux des BS. Il comparut avec treize membres de l’organisation devant un tribunal militaire allemand le 9 septembre 1942. Condamné à mort pour « action de franc-tireur », il a été fusillé le 5 octobre au stand de tir du ministère de l’Air à Paris. Henri Vincent fut inhumé dans le cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145469, notice VINCENT Henri, Émile, Joseph par Daniel Grason, version mise en ligne le 10 mars 2013, dernière modification le 12 avril 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., 77W 160. – J.-M. Berlière, F. Liaigre, Le Sang des communistes, op. cit. – Jean-Pierre Sauvage, Xavier Trochu, Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire-Inférieure 1940-1945, Nantes, 2001. —Mémorial GenWeb. – État civil, Mouilleron-le-Captif.

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