MONFOURNY Serge, Robert

Par Tony Legendre, Frédéric Stévenot

Né le 4 octobre 1938 à Saint-Quentin (Aisne) ; professeur de collège ; militant syndicaliste ; conseiller général communiste puis indépendant de gauche de Saint-Quentin-Sud (1973-2008) ; maire de Gauchy (1972-2008).

Photo d’identité.
Photo d’identité.

Fils de Robert Monfourny, tôlier devenu par la suite directeur directeur de la coopérative « La Fraternelle » de Saint-Quentin , membre du comité directeur de la fédération communiste de l’Aisne, et d’une raccoutreuse devenue employée de maison et militante communiste, Serge Monfourny, en l’absence de son père, prisonnier en Allemagne, fut élevé par sa mère et sa grand-mère au cœur du quartier Saint-Jean à Saint-Quentin. Il fréquenta l’école primaire Alfred Clin puis le cours complémentaire de Fresnoy-le-Grand. Il entra au lycée Henri Martin à Saint-Quentin où il obtint le baccalauréat (série « Sciences expérimentales ») en 1959. Il entama des études à la faculté des Lettres de Lille tout en étant maître d’internat. Reçu au certificat d’aptitude pédagogique en 1961, il devint maître de cours complémentaire à l’école Georges-Bachy de Saint-Quentin. PEGC en 1965 (lettres, histoire-géographie), il fut nommé au collège Marthe-Lefèvre, à Harly. Après son service militaire (septembre 1965 à janvier 1966), il enseigna dans des collèges de Saint-Quentin puis fut muté au collège Paul-Éluard de Gauchy (1969), où il résida désormais. Il resta dans le même collège jusqu’à sa retraite, en octobre 1998.

Serge Monfourny se maria le 9 juillet 1960 avec Louisette Collard, militante communiste, fille d’une ouvrière. Le couple eut deux enfants.

Dès son entrée dans l’enseignement, Serge Monfourny adhéra au Syndicat national des instituteurs (SNI) et devint délégué cantonal à partir de 1962. En mai 1969, conduisant la liste « Unité et Action », il fut élu membre du conseil syndical et du bureau de la section départementale du SNI de 1970 à 1972. Élu en 1968 à la commission administrative de la section départementale de la Fédération de l’Éducation nationale, il devint membre du bureau de la section en 1969 et en 1970.

Membre de l’Union de la jeunesse républicaine de France depuis 1952 puis des Jeunesses communistes, Serge Monfourny adhéra au Parti communiste français à Saint-Quentin en 1954 puis devint membre du comité et du bureau de la section communiste de Gauchy en 1967. Il fut membre du comité de la fédération communiste de 1968 à 1979. Il milita aussi dans diverses organisations (France-RDA et France-URSS) et dans des organisations s’occupant de la jeunesse et des sports.

L’accentuation de la contestation au sein du PCF, à la fin des années 1980, contribua à l’évolution de la fédération de l’Aisne. Sous l’impulsion de Roland Renard*, les élus communistes (dits « progressistes ») du département (dont S. Monfourrny) rompirent avec le parti en 1989 et se rassemblèrent dans un groupe intitulé « Initiative démocratique de gauche » (IDG), qui présenta des candidats aux élections locales.

Serge Monfourny se présenta comme conseiller municipal de Gauchy sur la liste conduite par le maire communiste Julien Carrel en 1971. Élu, il siégea dans la commission des finances. Au décès de Julien Carrel en novembre 1972, le groupe communiste lui proposa le poste de maire de la commune en novembre 1972, poste qu’il occupa jusqu’en 2008, date à laquelle lui succéda Josette Henry. Il demeura conseiller municipal et l’était toujours en 2012 tout en étant vice-président de la Communauté d’agglomération de Saint-Quentin, chargé des « aménagements industriels et communautaires ».

Pendant ses sept mandats de maire, Gauchy connut une transformation importante : la ville parvint à son maximum démographique (environ 5 700 habitants en 1990) en association étroite avec les activités industrielles, comme le retraçait S. Monfourny dans l’ouvrage Gauchy 1972-2007, l’album de famille (éditions du Quesne, Lille, 2007). Il y créa en 1974 le premier syndicat intercommunal d’aide ménagère du département de l’Aisne (devenu ensuite le SISSAD, Syndicat intercommunal de services et soins à domicile), qui regroupait quarante-quatre communes et dont demeurait président en 2012. En 2011, il fit construire un parc résidentiel pour seniors avec quarante petites maisons individuelles HLM et six studios autour d’une salle de convivialité avec la présence de deux familles d’accueil. Un centre médico-psycho-pédagogique pour enfants en difficulté et le SOPHORA, un centre accueillant quarante handicapés de la route, une Maison de la culture et des loisirs furent aussi créés.

Serge Monfourny, candidat au conseil général dans le canton de Saint-Quentin en 1973 qui venait d’être redécoupé (Saint-Quentin sud) , fut élu au premier tour. Réélu en 1982 dès le premier tour avec 7 235 voix, il retrouva son siège sans interruption jusqu’en 2008 (la dernière fois comme « indépendant de gauche »). Vice-président du conseil général de l’Aisne de 1982 à 1985 et de 1998 à 2008, également, durant cette période, vice-président de la commission permanente, il siégea pendant ces mandats dans les commissions du tourisme, de l’Éducation nationale, de l’environnement et des affaires économiques.

Titulaire de la médaille de bronze Jeunesse et Sports en 1982, Serge Monfourny était chevalier du Mérite agricole en 1984 et des Palmes académiques en 1990. Après avoir obtenu la médaille d’argent de la Société d’encouragement au bien en 1994, il devint chevalier de la Légion d’honneur en 2003.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145471, notice MONFOURNY Serge, Robert par Tony Legendre, Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 10 mars 2013, dernière modification le 27 janvier 2022.

Par Tony Legendre, Frédéric Stévenot

Photo d'identité.
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SOURCES : Arch. dép. Aisne, Délibérations du Conseil général de l’Aisne (1945-1998). — Arch. comité national PCF. — Entretien avec l’intéressé en 2008. — Bulletins syndicaux de l’Aisne. — Presse locale. — Dictionnaire biographique des élus de Picardie (sous la direction d’Alain Trogneux), Amiens, Encrage, 2010, p. 195-196 (notice par F. Stévenot). — Notes de Jacques Girault.

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