MARAIS Jean-Pierre, Joseph, Julien

Par Jacques Defortescu, André Delestre

Né le 25 juin 1928 à Sanvic, banlieue du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort le 23 novembre 2012 au Petit-Quevilly (Seine-Maritime) ; soudeur ; militant syndical CGT et communiste, adjoint au maire de Petit-Quevilly.

Jean-Pierre Marais
Jean-Pierre Marais

Fils de Jacques Marais, secrétaire administratif (EC : comptable), et d’Henriette Marais née Le sage, femme au foyer, Jean-Pierre Marais grandit au sein d’une famille très chrétienne (son père œuvrait au Secours catholique). Il fit ses études au petit séminaire à Motteville (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) de septembre 1940 à 1944. Souhaitant devenir prêtre, il intégra en 1945 le grand séminaire de Rouen jusqu’à son service militaire qu’il fit du 22 octobre 1949 au 17 octobre 1950. Il demanda alors à entrer au séminaire interdiocésain de la Mission de France à Lisieux. Ce séminaire, fondé en 1941, accueillait des jeunes gens qui désiraient devenir prêtres missionnaires dans des secteurs ruraux ou urbains que la carte du chanoine Boulard avait délimités en France comme des zones « déchristianisées ».

L’enseignement dispensé alternait cours et stages de travail. C’est dans le cadre d’un stage ouvrier que Jean-Pierre Marais fut manœuvre aux Papeteries Navarre, au Grand-Quevilly, durant un mois, du 21 août au 20 septembre 1951. Il rejoignit ensuite une équipe de la Mission de France à Caen où il travailla du 16 octobre 1951 au 19 novembre 1951 comme manutentionnaire aux Docks Fouquet (bois et matériaux de construction) puis, du 19 novembre 1951 au 31 août 1952, comme manœuvre à l’Atelier de fabrication de Caen, au ministère de la Guerre (direction des études et fabrications d’armement).

De retour en septembre 1952 au séminaire qui venait d’être transféré à Limoges, il vécut une année dans un contexte ecclésial où le progressisme chrétien, que la Mission de France incarnait, allait être condamné. Comprenant, vraisemblablement, qu’il ne pourrait pas être prêtre-ouvrier puisque l’Église ne l’autorisait plus, il préféra, en avril 1953, changer de destinée et se consacrer, d’une autre façon, à la classe ouvrière.

Du 4 mai au 30 octobre 1953, il participa à un stage formation en soudure au Centre de Formation Professionnelle pour Adulte au Havre. Le 2 novembre 1953, il fut embauché comme soudeur aux Chantiers de Graville des Forges et Chantiers de la Méditerranée au Havre. Il y resta jusqu’au 16 mars 1956.

Le combat pour la Paix et l’appel de Stockholm le firent adhérer au Parti communiste en 1955. De 1956 à 1965, il siégea au conseiller municipal du Havre aux cotés de René Cance. Après avoir suivi une école centrale d’un mois puis une autre de quatre mois, il devint permanent en 1962, comme quatrième secrétaire de la fédération communiste, Henri Levillain étant le premier. L’année suivante, il occupa la fonction de deuxième secrétaire chargé de l’organisation, Jean Malvasio étant premier secrétaire. Il fut en 1968 troisième secrétaire chargé des élections.

Jean-Pierre Marais assura le secrétariat du syndicat des métaux CGT du Havre de 1956 à 1962 (Union des travailleurs de la métallurgie). Il rejoignit l’équipe municipale conduite par Martial Spinneweber* en 1965, à Petit-Quevilly (Seine-Maritime). Adjoint au maire en charge du personnel municipal, de l’emploi, du chômage et des élections, il fut délégué aux relations publiques. En 1971, adjoint à l’urbanisme, l’économie, le logement, aux relations et manifestations publiques d’Henri Levillain, maire PCF, il fut délégué au Syndicat intercommunal à vocation multiple et joua un rôle important dans l’intercommunalité rouennaise notamment dans la mise en place du métro en 1994. Il fut président fondateur, de 1974 à 1999, du Comité d’action et de promotion sociales de Petit-Quevilly (CAPS), organisme chargé de l’action sociale, l’hébergement, l’accompagnement social, la prévention spécialisée, et centre de formation, en 1972. Homme de culture, il joua un rôle essentiel dans la défense du patrimoine de Petit-Quevilly, notamment la réhabilitation de la Chapelle Saint-Julien et de ses fresques, et la sauvegarde de la Chartreuse Saint-Julien. Il obtint de l’État des financements pour les travaux de rénovation. Au fil des années, il accumula notes et photos qui lui permirent d’organiser des colloques et des réunions d’information bien au-delà du terme de son mandat municipal.

Pendant sa période rouennaise, Jean-Pierre Marais remplit de multiples fonctions. Du 1er octobre au 31 décembre 1972, il fut correcteur à EDIP l’imprimerie du Parti communiste français à Saint-Étienne-du-Rouvray. En septembre 1974, pendant le conflit du France, il rejoignit à bord l’équipage du paquebot et rédigea pour le compte de l’Humanité vingt-huit articles, jusqu’au désarmement du navire au « quai de l’oubli », au Havre. Du 1er janvier 1982 au 31 mars 1983, il fut rédacteur à l’Avenir de Seine-Maritime, hebdomadaire régional du PCF.

Jean-Pierre Marais avait épousé Georgette Papayoanou le 31 décembre1953 au Havre. Ils menèrent ensemble, pendant soixante ans, une vie très active de militants communistes. ils eurent deux filles, Marie-Pierre, née le 24 avril 1955, et Pascale, née le 19 mai 1957, toutes deux au Havre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145586, notice MARAIS Jean-Pierre, Joseph, Julien par Jacques Defortescu, André Delestre, version mise en ligne le 11 septembre 2013, dernière modification le 26 décembre 2018.

Par Jacques Defortescu, André Delestre

Jean-Pierre Marais
Jean-Pierre Marais

SOURCES : Arch. Mission de France. — Arch. comité national du PCF. — Arch. IHS CGT de Seine-Maritime. — Tangi Cavalin, Nathalie Viet-Depaule, Une histoire de la Mission de France. La riposte missionnaire 1941-2002, Karthala, 2007. — Informations fournies par Marie-Pierre Marais. — État civil.

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