MARIETTE Alfred, Francis [alias RICHARD, alias GARNIER]

Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason

Né le 29 juillet 1904 à Rosny-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis), mort en déportation le 13 août 1943 à Natzwiller-Struthof (Bas-Rhin) ; rectifieur-outilleur ; communiste clandestin et résistant de la région parisienne.

Fils de Clément et d’Eugénie, née Bourlois, Alfred Mariette obtint à l’issue de l’école primaire le CEP. Il travailla dans la métallurgie. Il épousa le 28 juin 1924 Alice Chagnot, le couple eut un enfant. Le couple divorça le 15 avril 1941. Du recrutement de la Seine, classe 1924, il a été en 1939 affecté spécial aux Ateliers de Constructions de Châtillon (Seine, Hauts-de-Seine).
il adhéra au Parti communiste en 1935 à Châtillon. En mai 1942, il passa dans l’illégalité. Depuis il vivait sous le nom de Fournier au 107 rue de la Glacière (XIIIe arr.) et sous la fausse identité de Masson au 18 rue Pierre-Larousse (XIVe arr.). Á la suite d’une perquisition, il entra dans la clandestinité en mai 1942 par l’intermédiaire d’un militant de Malakoff (Seine, Hauts-de-Seine).
Il fut responsable régional aux masses sous les ordres de Jean Briquet dit Belgrand. En juillet il devint le responsable aux masses de la région P2, il contrôlait Saint-Denis, Saint-Ouen, Aubervilliers et La Courneuve. Lui-même avait le pseudonyme de Bertrand. Coupé un mois à la suite d’arrestation de résistants, il reprit contact par Brisson responsable politique interrégionale et fut nommé, en novembre, politique régional. Mais, sa formation politique n’étant pas suffisante Brisson lui proposa d’entrer dans les FTP.
Rivière, (Roger Linet) le nomma militaire interrégional sous le nom de Duval en janvier 1943. Il rencontra le responsable sanitaire Inter-régional Jacques (le docteur Henri Chrétien). Il eut le contact avec toutes les régions de la Région parisienne, avec un lieutenant de nationalité anglaise, il en fit part à Roger Linet.
Alors qu’il avait rendez-vous le 10 février 1943 sur un quai de la gare Saint-Lazare, il fut arrêté par plusieurs inspecteurs de la BS2. Il portait sur lui deux feuilles avec des rendez-vous, une feuille avec des notes manuscrites, deux feuilles avec des plans, huit reçus, une carte d’identité au nom de Chagnot portant sa photographie.

L’un de ses domiciles avait été repéré lors des filatures. Les policiers perquisitionnèrent le 107 rue de la Glacière (XIIIe arr.), ils saisissaient : un revolver à barillet sans marque dans la table de nuit, neuf cartouches 7,65 mm dissimulés dans une boîte de cachets placée sur le poste TSF, un paquet d’allumeurs dans un tiroir du buffet, huit feuilles manuscrites, un numéro de l’Humanité du 30 octobre 1942 et un étui à revolver.
Lors de son interrogatoire, il déclara : « Sur ces huit régions [P1 à P8] il y a environ 60 FTP, la MOI région P10 compte 45 exécutants Je n’ai jamais participé à un attentat Je ne connais pas Guesquin (Bob), Jacquot (Caen) et Rousseau (Baudry, Dupré) dont vous me présentez les photos ».
Sévèrement battu au moins à sept reprises, Alfred Mariette a été sommé de s’expliquer sur chaque pièce saisie, sur les rendez-vous… Il affirma n’avoir participé à aucun attentat. Il précisa « Je n’étais pas nommé officiellement par le Parti, je devais être ratifié par les cadres. » Il déclara qu’il avait travaillé chez Gnome et Rhône, boulevard Kellermann à Paris (XIIIe arr.), des membres du personnel furent interrogés, aucun ne se souvenait de lui ;
Il fut déporté le 11 juillet 1943 à Natzwiller-Struthof (Bas-Rhin), classé « NN » Nuit et Brouillard, ce qui signifiait condamné à disparaître. Matricule 4489 il y mourut le 13 août 1943, trente-trois jours après son arrivée. Son acte de décès fut transcrit à Malakoff où il était domicilié en dernier lieu, avenue Pierre Larousse. Un membre de sa famille porta plainte devant la commission d’épuration de la police contre les inspecteurs qui arrêtèrent Alfred Mariette.
Le nom d’Alfred Mariette a été gravé sur le monument aux morts de Malakoff, sur une plaque commémorative à Châtillon-sous-Bagneux « L’Arsenal de l’aéronautique à ses morts de la guerre 1939-1945. », rue Pierre-Larousse à Malakoff « Ici habitait Mariette Alfred mort en déportation. », sur le monument commémoratif de Malakoff dédié aux morts des deux guerres mondiales. Enfin sur l’une des deux plaques à la Bourse du Travail rue du Château d’Eau à Paris (Xe arr.) : « Á la mémoire des dirigeants de Syndicats tombés dans les combats pour la Libération de la France », avec une citation de Paul Eluard « Lorsqu’on ne tuera plus ils seront bien vengés et ce sera justice. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145593, notice MARIETTE Alfred, Francis [alias RICHARD, alias GARNIER] par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason, version mise en ligne le 14 septembre 2017, dernière modification le 15 septembre 2017.

Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 44 BS2 carton 41 (transmis par Gérard Larue), 1W 661, KB 25, KB 67. – Livre-Mémorial FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil.

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