MANDRAS Paul, Émile [Pseudonyme : Rattier]

Par Daniel Grason

Né le 18 janvier 1921 à Raon-l’Étape arrondissement de Saint-Dié (Vosges), mort le 17 juin 1944 à Gusen (Autriche) ; communiste ; résistant FTP ; responsable militaire des FTP de Seine-et-Oise ; déporté à Mauthausen, puis Gusen.

Fils de Paul et de Gabrielle née Bareth, Paul Mandras alla à l’école primaire là où il était né. Il adhéra aux Jeunesses communistes à la fin 1937. Il quitta sa ville natale, alla à Bar-le-Duc dans la Meuse où il travailla chez des ferrailleurs.
Il vint à Paris, habita successivement 114 puis 79 rue d’Avron à Paris (XXe arr.), chez Dormoy au 131 rue Marcadet (XVIIIe arr.), dans une baraque rue de Paris à Conflans-Sainte-Honorine (Seine-et-Oise, Yvelines). Enfin, Georges Roger l’hébergea à son domicile au 20 avenue Jean-Jaurès à Rueil-Malmaison (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine).
Il travailla chez des ferrailleurs, les frères Robert à Ivry-sur-Seine et aux Fonderies de Charonne rue de Lagny (XXe arr.). À la mi-septembre 1942, il quitta son travail et devint à la mi-octobre, permanent appointé 2 000 francs par mois par le Parti communiste. Il reprit de l’activité en mai 1941 dans le secteur propagande. En septembre 1942, il fut condamné par contumace à huit ans de travaux forcés pour « reconstitution de ligue dissoute ».
Il rencontra « Raymond » qui lui présenta « Rivière » (Roger Linet) qui lui proposa d’entrer dans les FTP, il aurait refusé. Il eut alors un entretien avec « André » du service Intendance. Celui-ci lui le chargea de former des groupes de FTP et il le mettait en relation avec trois responsables : Herbier, Claude et Marcel, responsables de secteurs.
« Herbier » était le responsable du secteur de Garches, Vélizy, Meudon et Chaville, « Claude » s’occupait de Sartrouville, Conflans-Sainte-Honorine ; « Marcel » était chargé de Versailles et sa région.
« André » lui donna le contact avec le responsable militaire « Renard », sur la demande de ce dernier il s’engagea à lui transmettre les nouvelles recrues qui ne seraient pas affectées à la branche propagande. « Renard » lui présenta « Raymond ». Il devint le responsable de la région P. VII fut en relation avec Roger Linet et Fernande Anker.
Paul Mandras, « Raymond » et « Renard » étaient responsables de cinq groupes : Conflans-Sainte-Honorine, Sartrouville, Versailles, Trappes, ainsi qu’un groupe de permanents affectés au groupe spécial composé de « Georges », « Rousseau », « Jean » et « André » qui étaient des réfractaires au Service du travail obligatoire (STO).
Les groupes participèrent à plusieurs actions : tentative de destruction de transformateurs à la CAMS à Sartrouville ; attentat contre un officier allemand et une femme à Versailles ; incendie de meules de blé ou de foin à Conflans-Sainte-Honorine ; attaque d’un encaisseur à Rueil-Malmaison. L’argent a été remis par Bernard à « Dupré » l’adjoint de « Raoul » (Georges Vallet).
Le 26 novembre 1942 trois inspecteurs de la BS2 étaient de surveillance en gare de Trappes (Seine-et-Oise, Yvelines). Ils filèrent Paul Mandras, Fernand Lecocq et un troisième homme quand ils prenaient le train en direction de Paris. À l’arrivée gare Montparnasse, le résistant non-identifié sauta du train en marche… échappant à la vigilance des policiers. Paul Mandras et Fernand Lecoq descendaient du convoi. Une fois passé le portillon, l’un des inspecteurs, par derrière, prenait Paul Mandras par derrière à bras-le-corps pour lui immobiliser les bras. Mandras réussissait à saisir le revolver qu’il portait à la ceinture et fit feu. Plaqué au sol il tira trois fois toucha l’inspecteur A. Le deuxième résistant Lecoq était maîtrisé.
Il fut hospitalisé quelques jours à l’Hôtel Dieu, pas très loin de la Préfecture de police, puis fut interrogé dans les locaux des Brigades spéciales. Sur son carnet de notes figuraient des nombres : 714-715, 721-722, - 723, 724 ils correspondaient aux groupes de FTP qui participèrent aux actions. Il affirma ne pas connaître la composition des groupes.
Interrogé sur « Dormoy », il répondit que c’était « un ancien camarade de travail des Fonderies de Charonne. Il avait accepté de m’héberger, car je lui avais dit "avoir des ennuis avec les allemands". « Il ne sait rien de mon activité. » Quant à Roger Georges, il « m’a hébergé pour la même raison. »
Il fut sommé de s’expliquer sur le braquage d’un encaisseur de la SNCF. « Renard » et lui gardèrent chacun 25 000 francs. En outre, il avait chez lui 15 000 francs d’économies et 5 000 francs d’appointements qu’il était chargé de verser.
Les policiers lui présentèrent quatre photographies de militants, il ne nia pas les connaître. Il affirma tout simplement « Je n’ai aucun moyen de repêchage avec « André », « Rivière » (Roger Linet), « Raoul » ou « Renard ».
Le 26 novembre 1942 trois inspecteurs de la BS2 étaient de surveillance en gare de Trappes (Seine-et-Oise, Yvelines). Ils filèrent Paul Mandras, Fernand Lecocq et un troisième homme quand ils reprenaient le train en direction de Paris. À l’arrivée Montparnasse, le résistant sauta du train en marche… Paul Mandras et Fernand Lecoq descendirent du convoi. Une fois passé le portillon, l’un des inspecteurs prenait Paul Mandras par derrière à bras-le-corps pour lui immobiliser les bras. Mandras réussissait à saisir le revolver qu’il portait à la ceinture et fit feu. Plaqué au sol il tira une seconde fois toucha l’inspecteur A. Le deuxième résistant Fernand Lecoq était maîtrisé.
Interné au fort de Romainville (Seine-Saint-Denis), Paul Mandras était le 27 mars 1943 dans le convoi de 55 hommes dont des combattants du groupe Valmy : Georges Abribat, René Bernier, Émile Bevernage, Marius Bourbon, René Bouvier et Marcel Cretagne. Tous partirent de la gare de l’Est et arrivèrent le 29 à Mauthausen en Autriche, Paul Mandras a été transféré au camp de Gusen. Là, les détenus travaillaient pour les firmes Steyr, Daimler, Puch et Messerschmitt pour la fabrication des pièces de fusils et des moteurs d’avions. En 1944, pour parer aux attaques aériennes, des galeries souterraines abritèrent progressivement des chaînes de montage. Il y mourut le 17 juin 1944.
Paul Mandras a été homologué combattant des Forces françaises de l’intérieur (FFI), et Déporté interné résistant (DIR). Son nom figure sur le Monument commémoratif de sa ville natale Raon-l’Étape où ont été gravés les noms des deux-cents-deux victimes de la Seconde guerre mondiale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145605, notice MANDRAS Paul, Émile [Pseudonyme : Rattier] par Daniel Grason, version mise en ligne le 1er novembre 2020, dernière modification le 2 novembre 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BS2 carton 20 (transmis par Gérard Larue), PCF carton 13 Rapport hebdomadaire des Renseignements généraux, KB 56, 77 W 3113-193378, 77 W 3115-302414. – Bureau Résistance GR 16 P 388986. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Site internet GenWeb. – Notes de Jean-Pierre Besse.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable