MURÉ Aimé

Par Françoise Olivier-Utard

Né le 4 mai 1933 à Guebwiller (Haut-Rhin) ; mort le 6 juillet 2013 à Mulhouse (Haut-Rhin) ; tourneur dans le Haut-Rhin ; syndicaliste CGT ; membre du Parti communiste ; secrétaire de syndicat, secrétaire permanent de l’USTM ; secrétaire des retraités ; membre du bureau fédéral communiste du Haut-Rhin.

Son père, Henri, était mécanicien dans l’armée. Il avait un poste en Algérie, où sa famille l’avait suivi. Sa mère, Léonie Pabst (1907-2000), se retrouva seule à élever leurs trois enfants après que son mari, révoqué par le régime de Vichy, en 1940, , disparut du foyer. Ce fut alors une période très difficile. La solidarité des voisins, en particulier d’un communiste, permit à la jeune femme de survivre. Par la suite, elle vota toujours communiste. A la Libération, Léonie rentra à Guebwiller.

Aimé fit un apprentissage de tourneur sur fer et trouva un emploi à la NOSOCO d’abord, puis à la SACM Jungholtz, en août 1950. Il adhéra à la CGT dès le 1er septembre 1950 et fut formé par les camarades qui avaient été mutés disciplinaires de la SACM de Mulhouse à celle de Jungholtz en 1936. Poussé par le délégué syndical Glady, il devint très vite délégué des jeunes. La SACM était leader dans la fabrication d’outils de précision et de moteurs diesels pour les locomotives, les bateaux, les centrales, les chars. Au début des années 1950, ce fut une des premières sociétés à mettre en place, avec les syndicats, une institution de prévoyance (IP-SACM) pour améliorer les retraites. Une convention collective des travailleurs des métaux du Haut-Rhin fut signée en 1953.

Aimé fit son service militaire du 5 août 1954 au 1er mai 1956. Il fut affecté aux ateliers de l’armée. Tous les ouvriers civils étaient des ouvriers qualifiés syndiqués à la CGT. Son chef d’atelier était Henri Scala, secrétaire syndical CGT et membre du PC, qui allait être assassiné dans un attentat de l’OAS.
De retour à la vie civile, il rejoignit son usine et reprit le militantisme syndical. Sa première action d’éclat fut de mobiliser, en 1956, dans la salle du tribunal cantonal de Soultz louée à cet effet, les ouvriers de la SACM Jungholtz pour la défense des ouvriers des établissements Salin de Soultz, menacés de licenciement. La CGT enleva la tête du mouvement à la CFTC. Quatre mois de luttes quotidiennes, soutenues par Rémy Fisch, Ote Schneider* (Union des femmes françaises) et même le curé de Soultz ne permirent pas de sauver l’entreprise mais aboutirent à un reclassement total des ouvriers.
En 1957 il fut élu au CA de l’entreprise. Il apprit à négocier et à maîtriser son caractère vindicatif.

En 1960, il obtint un poste de permanent détaché à la SACM. Son salaire était payé par l’entreprise, les charges par la CGT. Cette situation dura dix ans. En mai 1968 l’usine de Jungholtz fut occupée parmi les premières. Un accord départemental garantissant d’augmentation des salaires minima fut signé. En novembre 1970, il remplaça Jolly* à la tête de l’USTM du Haut-Rhin. Il fut aussi élu à la CE de la fédération des métaux. Il partit en préretraite à 55 ans, en 1988. Il devint alors secrétaire du syndicat des retraités de la métallurgie.
Il avait adhéré au parti communiste en 1963 et fit une école centrale d’un mois. Il devint secrétaire de la section de Guebwiller et fut élu au comité fédéral du Haut-Rhin de 1964 à 2010. Il revendiquait pleinement un double militantisme, syndical et politique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145616, notice MURÉ Aimé par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 3 avril 2013, dernière modification le 5 avril 2022.

Par Françoise Olivier-Utard

SOURCES : Archives de la fédération communiste du Haut-Rhin. — Entretien du 11 juin 2009.

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