MOISAN Henri

Par Julien Cahon

Né le 7 novembre 1894 à Paris ; courtier en grains ; militant socialiste puis gaulliste dans la Somme ; résistant ; président départemental du RPF, secrétaire fédéral des Républicains Sociaux ; conseiller municipal d’Amiens (1944-1946, 1947-1953 et 1959-1971).

Henri Moisan en 1953
Henri Moisan en 1953
Le Courrier picard, mars 1953

Henri Moisan fut mobilisé au cours de la Première Guerre mondiale. Fait prisonnier, il tenta de s’évader à deux reprises. Sa conduite au cours de ce conflit lui valut d’être décoré de la Croix de guerre. En 1925, Henri Moisan adhéra à la SFIO et y milita sous le pseudonyme de Godart.
Courtier assermenté en produits agricoles, Henri Moisan entra dans la résistance dès le début de l’occupation allemande. Militant de l’Organisation civile et militaire (OCM), il fut arrêté par la gestapo en août 1943 puis interné à la prison d’Amiens. Blessé lors du bombardement de la prison d’Amiens, en février 1944 (opération Jéricho), il fut soigné et planqué par le docteur René Filachet. A la Libération, il reçut la Médaille de la résistance. Membre du comité local de libération (CLL) d’Amiens, Henri Moisan fut nommé, dès 1944, à titre provisoire, conseiller général et conseiller municipal d’Amiens, représentant l’OCM dans ces assemblées. Candidat socialiste sur la liste d’union de la gauche (PCF, SFIO, Parti radical) au scrutin communal du printemps 1945, il fut confirmé au poste de conseiller municipal d’Amiens. Il démissionna de ce mandat et de la SFIO en 1946 et adhéra à l’Union démocratique et socialiste de la résistance (UDSR).
Membre du comité de rédaction du Résistant-IVe république, organe de presse hebdomadaire de l’UDSR, il signait, dans chaque numéro, une chronique figurant à la une, en manchette. Il représenta l’UDSR aux élections législatives de novembre 1946, en troisième position sur une liste estampillée Rassemblement des gauches républicaines (RDR), qui obtint un siège (André-Jean Godin, radical). En 1947, Henri Moisan fut un des fondateurs, à Amiens, du Rassemblement du peuple français (RPF). En octobre de la même année, il fut élu conseiller municipal d’Amiens sur la liste du « Rassemblement démocratique » (RPF-RGR) emmenée par Pierre Rollin et Gilbert-Jules et qui gagna 8 sièges sur 37. En avril 1948, il fut élu membre du bureau départemental du RPF, lors du premier congrès départemental de cette formation. En juillet 1950, suite à la dissolution du conseil municipal d’Amiens, il patronna, avec Pierre Garet, une « liste d’union pour la défense des intérêts municipaux » (RPF-CNIP), où il figurait en deuxième position, Pierre Garet conduisant la liste. Il fut réélu avec six de ses colistiers ? Responsable politique de l’OCM, il en démissionna en 1950, dénonçant les tentatives de noyautage communiste. En mars 1952, il fut porté à la présidence départemental du RPF. Il tenta de lancer un organe de presse mensuel, Le bulletin des groupements de la Somme, mais seuls trois numéros parurent. Tête de liste du RPF aux élections municipales de 1953, Henri Moisan fut battu. En mai 1953, le RPF fut mis en sommeil par le général de Gaulle. En 1955, Henri Moisan reprit son activité militante au sein de l’Union des républicains d’action sociale (URAS), tandis que l’autre homme fort du mouvement gaulliste, localement, André-Jean Godin regroupa d’anciens éléments du RPF au sein de l’Action républicaine et sociale (ARS). Henri Moisan devint le secrétaire politique de la fédération de la Somme des Républicains sociaux, qui comptait une cinquantaine d’adhérents en 1956, contre environ 200 pour le RPF. Il conserva cette responsabilité jusqu’à la constitution de l’UNR dont il fut un des principaux animateurs. A la fin des années 1950, il présidait l’association l’Entraide picarde.
Henri Moisan retrouva son mandat municipal en 1959. Au premier tour, il figurait en troisième place sur la liste UNR de Fred Moore. Au second tour, la liste gaulliste fusionna avec la liste de coalition SFIO-CNIP-MRP : Henri Moisan y figurait au 26e rang (sur 37) ; le socialiste Maurice Vast était tête de liste. En 1965, Henri Moisan fut réélu sur la liste emmenée par Maurice Vast qui, en reconduisant l’alliance conclue au second tour de 1959, entra en dissidence avec la SFIO, qui s’était alliée, à Amiens, avec les radicaux, le PSU et le PCF.
Candidat gaulliste à l’élection sénatoriale partielle de juillet 1966, il pointait en seconde position à l’issue du premier tour, avec 311 suffrages. Pierre Maille (MRP) le devançait de 78 voix. Au second tour, il recueillit 362 suffrages, ne bénéficiant que partiellement du retrait de Jacques Gronnier (divers droite) et fut battu par Pierre Maille (506 voix) tandis que Gabriel Deray (SFIO), qui avait obtenu le désistement du candidat communiste, obtint 455 voix.
Henri Moisan ne fut pas candidat aux élections municipales de 1971.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145617, notice MOISAN Henri par Julien Cahon, version mise en ligne le 18 mars 2013, dernière modification le 3 septembre 2020.

Par Julien Cahon

Henri Moisan en 1953
Henri Moisan en 1953
Le Courrier picard, mars 1953

SOURCES : Arch. Dép. Somme, 21W95, 23W64. — Le Résistant-IVe république, 1945-1946 — Le Courrier picard, 1945-1971.

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