MARTÍN-RODRIGUEZ Julio (Jules)

Par Daniel Grason

Né le 31 janvier 1919 à Tolède (Espagne), fusillé après condamnation le 22 août 1942 au stand de tir du ministère de l’Air à Paris (XVe arr.) ; ajusteur ; militant communiste ; volontaire en Espagne républicaine ; résistant, membre des FTPF.

Julio Martin-Rodriguez
Julio Martin-Rodriguez

Fils de Lopez Martin et Micaïla, née Rodriguez, il vint en France avec ses parents en 1923, et habita avec eux et ses cinq frères et sœurs, Lucia, Dorothée, Theodora, Patrocino et Maria, au 44 rue du Pont-Blanc, puis dans un pavillon acheté par ses parents au 90 rue du Port à Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis). Selon les Renseignements généraux, il s’engagea dans les Brigades internationales.
Membre des Jeunesses communistes (JC), il rejoignit les Bataillons de la jeunesse. Le 28 janvier 1942, avec Jean Debrais et Jean Quarré, ils jetèrent un engin explosif contre le restaurant « La chope Montmartre » 61 rue du Faubourg-Montmartre réquisitionné par la gendarmerie allemande. Le 8 mars 1942, une tentative d’attentat à l’explosif contre l’exposition « Le Bolchevisme contre l’Europe » qui se tenait à la salle Wagram échoua.
Des policiers de la BS2 tendirent une souricière au 71 rue du Faubourg-Saint-Honoré (VIIIe arr.), domicile des parents de Robert Buquet, sympathisant de l’organisation. Le 2 avril 1942, Daniel Bret et Julio Martin-Rodriguez venaient de retirer dans une cave de l’immeuble des fusils de chasse, des revolvers, des munitions, les éléments d’un engin explosif et de la documentation. À la vue des policiers, Daniel Bret tira plusieurs coups de revolver sans les atteindre. Julio Martin-Rodriguez fut maîtrisé sans avoir eu le temps de tirer.
Emmenés à la préfecture de police dans les locaux des Brigades spéciales, Julio Martin-Rodriguez et Daniel Bret reconnurent avoir participé à six attentats ou sabotage. Incarcéré à la prison de la Santé, Julio Martin-Rodriguez comparut devant le tribunal du Gross Paris rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.).
Condamné à mort, il fut passé par les armes le 22 août 1942 au stand de tir du ministère de l’Air, puis inhumé au cimetière communal d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Son père, Lopez Martín, fut arrêté le 8 août 1942 en application de l’ordonnance du 10 juillet 1942 signée de Karl Oberg, commandant supérieur de la police et des SS. Il a été fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien à Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine).
Le nom de Julio Martin-Rodriguez figure sur le monument aux morts d’Aubervilliers, écrit Jules Martin. Son corps repose auprès de son père dans le carré des victimes de la guerre 1939-1945 de la commune.
Son nom est gravé sur la plaque du ministère de la Défense à Paris XVème

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145618, notice MARTÍN-RODRIGUEZ Julio (Jules) par Daniel Grason, version mise en ligne le 16 mars 2013, dernière modification le 20 juin 2021.

Par Daniel Grason

Julio Martin-Rodriguez
Julio Martin-Rodriguez

SOURCES : Arch. PPo., BA 1801, PCF carton 12 activités communistes pendant l’Occupation, 77W 1690. – Arch. BAVCC Caen, B VIII 3-Liste S 1744-464/42 (Notes Thomas Pouty). – J.-M. Berlière, F. Liaigre, Le sang des communistes. Les Bataillons de la jeunesse dans la lutte armée, op. cit. – Mémorial GenWeb.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 184.

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