OTT Joseph père [KOCHER-OTT dit OTT Joseph, (père)]

Par Françoise Olivier-Utard, Léon Strauss

Né le 12 février 1897 à Duttlenheim (Basse-Alsace annexée), mort à une date non reportée sur le registre d’état civil ; ouvrier tanneur à Lingolsheim (Bas-Rhin), cordonnier ; militant communiste à Duttlenheim (Bas-Rhin) , résistant, interné ; conseiller d’arrondissement (1937-1939).

Sa mère Anne-Marie née Schweitz était veuve avec deux enfants nés de Laurent Ott lorsqu’elle épousa en secondes noces M. Kocher. Ce dernier adopta les enfants déjà âgés de 18 ans et leur donna son nom. Mais les enfants choisirent cependant de conserver, à côté de Kocher, leur patronyme Ott. La famille était catholique. Il épousa Thérèse Kaeufling, catholique non pratiquante, militante communiste. Le couple eut trois enfants.

Mobilisé dans l’armée allemande durant la Grande Guerre, Joseph combattit au Hartmannwillerkopf dans les Vosges puis sur le front russe. Après 1919, il fut embauché aux Tanneries de France, à Lingolsheim. Il adhéra au Parti socialiste SFIO, puis , après le congrès de Tours au Parti communiste. Candidat communiste au conseil d’arrondissement dans le canton de Geispolsheim dès 1934, il fut élu dans ce conseil en 1937. Le 3 mars 1936, il prit la parole lors d’une réunion publique, où il déplora l’hostilité de la fédération SFIO du Bas-Rhin à l’union dans le Front populaire.

Licencié pour fait de grève , il dut se résoudre à s’installer à son compte comme cordonnier à Duttlenheim (Bas-Rhin). Par solidarité, les camarades du parti allaient lui porter des chaussures à réparer.

En mai 1940 il fut interné au camp d’Arches (Vosges). L’armée allemande le libéra en tant qu’Alsacien en juillet 1940. Il rentra à Duttlenheim. Il y eut une perquisition de la Gestapo à son domicile le 18 mai 1941, mais le matériel compromettant n’y était pas encore caché. Joseph Ott fut dès l’annexion de fait l’un des membres les plus importants de la résistance communiste alsacienne. Sa maison servit de lieu de rendez-vous aux communistes, dès l’automne 1940. Il reçut Georges Wodli* lors d’un des ses passages. Il cacha chez lui la ronéo qui servait à imprimer les journaux clandestins. Les tracts étaient traduits et relus chez lui puis transportés chez les Hoffmann*, à Bischheim (Bas-Rhin), pour être imprimés clandestinement. La liaison se faisait entre autres grâce à Alice Hoffmann, secrétaire à l’aéroport militaire d’Entzheim, à Marthe Kirig*, ancienne secrétaire de Georges Wodli et à Marthe Oltra*. Joseph Ott père fut arrêté par la Gestapo le 12 juin 1942 à 6 heures du matin, dans la seconde grande rafle qui visait les militants communistes d’avant-guerre. Il fut immédiatement interné au camp de travail de Schirmeck. Lors de l’évacuation de ce camp en novembre 1944, il fut déporté au camp de Gaggenau en Bade du 22 novembre au 15 décembre 1944 puis transféré à celui de Villingen jusqu’à sa libération, le 21 avril 1945.Son fils échappa à l’arrestation et réussit à prévenir Georges Mattern*, chef de la résistance dans le Bas-Rhin depuis la mort de Wodli, de ne pas se rendre au rendez-vous à Duttlenheim.

Il fallait faire repartir l’économie locale. Le 7 juin 1945,il écrivit une lettre au préfet afin de lancer une campagne de lutte contre le doryphore et de déminage des prés avant la fenaison.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145646, notice OTT Joseph père [KOCHER-OTT dit OTT Joseph, (père)] par Françoise Olivier-Utard, Léon Strauss, version mise en ligne le 18 mars 2013, dernière modification le 18 mars 2013.

Par Françoise Olivier-Utard, Léon Strauss

ŒUVRE : "Récit du dernier jour à Schirmeck et de l’évacuation du camp", L’Humanité d’Alsace et de Lorraine, Strasbourg, 23 novembre 1945.

SOURCES : Arch. dép. Bas-Rhin, 284 D 348 - L’Humanité, Metz, 30 septembre 1934. — L’Humanité d’Alsace-Lorraine des 16 et 19 mai 1945 et du 22 novembre 1946. — Charles Béné, L’Alsace dans les griffes nazies, t. 4, Raon-l’Étape, 1978, p. 15. — Archives du monde combattant, Caen.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable