OTT Joseph fils [KOCHER-OTT Joseph dit OTT fils]

Par Françoise Olivier-Utard

Né le 27 février 1921 à Duttlenheim (Bas-Rhin), mort le 3 septembre 1986 à Strasbourg (Bas-Rhin) ; cordonnier, puis employé (1936-1939) et journaliste (1945-1958) à l’Humanité d’Alsace-Lorraine, puis manœuvre dans le bâtiment ; résistant, évadé de l’armée allemande ; syndicaliste CGT ; communiste ; secrétaire de la section syndicale CGT des grands Moulins de Strasbourg ; membre du comité fédéral du parti communiste du Bas-Rhin de 1961 à 1964.

Ott père*, était ouvrier aux Tanneries de Lingolsheim mais fut forcé de se mettre à son compte comme cordonnier après son licenciement pour fait de grève . Joseph fit ses études primaires à Duttlenheim jusqu’au certificat d’études. Il devint cordonnier comme son père puis travailla comme commis à l’Humanité, édition de langue allemande à Strasbourg. Il adhéra aux JC en 1936 et au parti communiste en juillet 1939.

Après l’annexion de fait de l’Alsace, le jeune Joseph, avec ses camarades François Spielmann*, Marthe Oltra*, participa à la diffusion de tracts du Parti communiste clandestin dans les villages alsaciens où les jeunes gens se rendaient en excursion.

La maison des Ott servit de rendez-vous au parti illégal dirigé par Georges Wodli* dès l’hiver 1940-1941. Joseph Ott fils fut arrêté le 5 juin 1942 mais relâché le lendemain, faute de preuves. Après l’arrestation de son père, la filière fut coupée.

Joseph tenta de refuser d’aller au RAD (service du travail obligatoire du Reich) mais finit par s’y soumettre pour éviter la déportation de sa famille. Il partit le 10 octobre 1942, fut libéré le 28 décembre 1942 et immédiatement incorporé dans la Wehrmacht, le 13 janvier 1943. Il fit ses classes dans la région de Kiev (Ukraine) et retourna en Allemagne de juin à décembre 1943. Le 31 décembre 1943 il fut envoyé sur le front de l’est et fut blessé près de Vinnitza (Ukraine). Il fut replié en Allemagne et fut informé qu’il était destiné au front de l’est en août 1944. Pour y échapper, il se blessa lui-même et fut transporté dans un hôpital des Sudètes jusqu’en février 1945. Le 16 mars il retourna au front en Haute-Silésie, mais n’ouvrit pas le feu sur une attaque soviétique : il déserta avec sa mitrailleuse et deux mitraillettes. Il travailla quelque temps dans un dépôt de munitions et fut envoyé après l’armistice comme délégué au camp de concentration d’Auschwitz, transformé par les Soviétiques en camp de prisonniers pour les anciens nazis du camp. Il fut transféré en zone américaine d’Allemagne le 5 septembre 1945 avec des soldats français, belges, hollandais luxembourgeois et italiens, et rapatrié en Alsace le 15 septembre 1945 dans un train sanitaire.

De 1946 à 1958 il reprit son travail à l’Humanité d’Alsace et de Loraine, comme rédacteur. Il suivit une école fédérale en janvier 1946. Il se rendit aux obsèques de Paul Langevin. Les difficultés financières du journal communiste imposant des réductions d’effectif et le passage à une publication hebdomadaire, il fut contraint de chercher un autre emploi en 1958. Il fut embauché comme manœuvre maçon aux Grands Moulins de Strasbourg, où il resta jusqu’à sa retraite, en 1981. Il y organisa la section syndicale CGT et secrétaire du comité d’entreprise. Il fut élu au comité fédéral du parti communiste de 1961 à 1964. En 1961 il fut responsable d’un Comité pour la paix en Algérie regroupant les militants de plusieurs entreprises du Port-du-Rhin de Strasbourg. Il avait été élu au conseil d’administration de la Caisse d’Allocations familiales du Bas-Rhin.

Il avait épousé le 14 décembre 1946 Marie-Louise Kuntz , née le 16 septembre 1921 à Klingenthal, (Bas-Rhin), communiste. Le couple eut 2 garçons.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145660, notice OTT Joseph fils [KOCHER-OTT Joseph dit OTT fils] par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 21 mars 2013, dernière modification le 21 mars 2013.

Par Françoise Olivier-Utard

SOURCES : Arch. Dép. Bas-Rhin, 544 D 40 - Archives de la fédération communiste du Bas-Rhin. – Dernières Nouvelles d’Alsace, 5 et 6 septembre 1986. – L’Action syndicale CGT du Bas-Rhin, n° 98, octobre 1986. — Notes autobiographiques. —Entretien avec sa veuve le 26 février 1999. — Notes de Léon Strauss.

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