PAQUET Germain

Par Françoise Olivier-Utard

Né le 30 juillet 1925 à La Broque, Bas-Rhin ; ouvrier SNCF ; communiste depuis 1949 ; adjoint au maire de Barembach (Bas-Rhin) de 1971 à 1983 .

Toute sa famille vient de villages francophones bas-rhinois, situés aux confins du département des Vosges. Son père, Charles Paquet, était carrier et bûcheron, selon les saisons. Les carriers étaient "rouges" et portaient même, en guise de ceinture, une large bande de toile rouge autour des reins. Catholique non pratiquant, il était de gauche et adhéra au parti communiste après la Libération.

Sa mère, Germaine Charlier, était ouvrière tisserande à l’usine Steinheil de Rothau (Bas-Rhin).Catholique, elle partageait les idées de son mari mais était moins engagée que lui. Le couple habitait Barembach et eut 2 enfants.
Les ouvriers de Barembach participèrent largement au Front populaire et le drapeau rouge flotta sur plusieurs usines. Le père perdit d’ailleurs sa place pour fait de grève. Les cortèges du 1er mai partaient, fanfare en tête, de Schirmeck et traversaient les deux villages.

Germain Paquet fréquenta l’école primaire de Barembach jusqu’en 1939. A partir de la guerre, il travailla pendant 4 ans comme bûcheron dans la forêt de Barembach. Il vit de loin se construire en 8 jours le camp du Struthof, seul camp de concentration nazi sur territoire français annexé.
Personne ne pouvait en approcher. Quelques paquets de nourriture furent cachés sous des pierres avant que les barbelés électrifiés empêchent toute sortie.

En 1943, Germain fut convoqué au RAD (service du travail obligatoire du Reich), à Essen, pendant 3 mois, puis il fut incorporé dans la Wehrmacht. Il décida de ne pas déserter, pour éviter à sa grand-mère de 83 ans, restée à Barembach, une déportation qu’elle redoutait. Il fut envoyé à Stettin, en Prusse, puis sur le front de l’est. Trois fois blessé, il eut aussi les pieds gelés. Il se faufila sur un bateau qui rapatriait les blessés en volant à un soldat mort sa plaque d’identité. A Hambourg il s’enfuit et se cacha dans la forêt avec un autre soldat allemand. Il fut fait prisonnier par les Anglais deux mois avant la fin de la guerre.

De retour à Barembach, il passa un concours de la SNCF et devint ouvrier d’entretien des voies à Schirmeck (Bas-Rhin), jusqu’à sa retraite. Il adhéra à la CGT en 1947 et au parti communiste en 1949. De 1971 à 1989 il assuma trois mandats municipaux dans la petite commune de Barembach. Il fut adjoint au maire pendant les deux premiers mandats. Les communistes recueillaient autour de 140 voix aux élections, ce qui représentait environ 30 % des électeurs. Dans les années 60 il se vendait une centaine d’Humanité Dimanche, sur la place et au porte à porte. L’activité des communistes se concentra sur la lutte pour l’emploi dans une vallée où les usines textiles d’abord, puis les scieries fermaient une à une.

Germain Paquet s’est marié en 1951 avec Marie-Jeanne Rothong, née le 10 mai 1931 à Russ, Bas-Rhin. Le couple a eu deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145661, notice PAQUET Germain par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 3 avril 2013, dernière modification le 3 avril 2013.

Par Françoise Olivier-Utard

SOURCES : Entretien, 13 avril 2001. — Archives de la fédération communiste du Bas-Rhin.

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