MERTZ Louise [née Mathilde Louise HOERMANN]

Par Françoise Olivier-Utard

Née le 17 avril 1905 à Bischheim (Basse-Alsace annexée), morte le 7 septembre 2001 à Schiltigheim (Bas-Rhin) ; couturière ; syndicaliste CGTU, puis CGT ; communiste depuis 1932 ; conseillère municipale de Bischheim (Bas-Rhin) de 1945 à 1953.

Le père de Louise, Charles Hoermann (1880-1967), était ébéniste dans l’entreprise Jacquemin, à Schiltigheim (Bas-Rhin). Il avait fait son service militaire dans la garde de l’empereur à Berlin. Il fut un militant syndical allemand puis français (de la CGTU puis de la CGT). Sa mère, Marie-Rosalie Pfäffele (1879-1953), était allemande. La famille avait deux enfants (une fille et un garçon) et éleva aussi une autre petite fille. Louise fit ses études à l’école primaire catholique de Bischheim. Elle aurait aimé étudier pour devenir institutrice mais dans sa famille les filles ne faisaient pas d’études. Seul son frère alla au lycée. Elle fut placée à 14 ans comme apprentie couturière, puis fut embauchée chez Genzbourger, à Schiltigheim.

Sa mère, catholique pratiquante, avait tenté de la maintenir à l’écart de toute activité engagée, mais la politique intéressait Louise, d’autant que dans la rue Noire, dans laquelle elle habitait, il y avait plusieurs militants notoires, tels Emile Kayser, Adolphe Kleindienst* et Albert Erb* qui faisaient du porte à porte pour convaincre les jeunes et qui collectaient régulièrement de l’argent.
Le 6 septembre 1930, elle épousa à Bischheim Charles Mertz (1904-1987), greffier de la police municipale. Communiste, il l’entraîna au parti en 1932. Syndiquée à la CGTU, puis à la CGT, elle organisa la grève de 1936 aux ateliers Genzbourger. Elle participa à l’occupation des ateliers, au ravitaillement des grévistes et à la surveillance des locaux. Un peu plus tard, elle organisa une collecte pour venir en aide aux enfants des républicains espagnols : tout un camion de nourriture partit de Bischheim.

Un grave accident de moto la rendit invalide en 1939. Elle perdit un œil et le sens de l’équilibre. En septembre 1939, elle fut évacuée, comme toute la population de Bischheim, à Limoges (Haute-Vienne).

Louise Mertz fut nommée conseillère municipale de Bischheim après la Libération. Sur les 10 conseillers communistes, il y avait 2 femmes, Louise Mertz et Salomé Wodli, la veuve de Georges Wodli*. Elle fut élue en 1945 et 1947, mais perdit son siège en 1953. Elle continua cependant à militer dans sa cellule de Bischheim et à l’UFF, en direction des femmes. Son travail de militante consista donc dans les contacts quotidiens, le porte à porte, le travail à la base. Louise fut ainsi, comme de nombreuses ouvrières, une militante bien présente sur le terrain, mais invisible dans les cadres du parti.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145663, notice MERTZ Louise [née Mathilde Louise HOERMANN] par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 21 mars 2013, dernière modification le 21 mars 2013.

Par Françoise Olivier-Utard

SOURCES : Entretien du 7 juin 1999. — Témoignage sur la grève de 1936 dans N° spécial : 1936, Bulletin du comité d’histoire, sociale CGT, repris dans Schiltigheim au XX° siècle, BF éditions, 2007.

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