RODDE Jean

Par Daniel Grason

Né le 22 mai 1885 à Paris (XIe arr.), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; garde-voie ; militant communiste ; résistant.

Fils de Jean Rodde, fondeur, et de Marguerite, née Guitard, Jean Rodde se maria avec Marie Laygue le 25 août 1909 à la mairie de Chaussenac (Cantal). Il épousa ensuite Amélie Vannier, en novembre 1925, à la mairie du XIe arrondissement de Paris, et reconnut Édouard Rodde, né en décembre 1909. Le couple habitait 23 rue Trudaine (IXe arr.), où Amélie Rodde était concierge. Jean Rodde exerçait le métier de garde-voie à Bois-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine) et était adhérent au Parti communiste.
Pendant la guerre, un militant communiste, Yves Despouy, en relation avec Édouard Rodde, et qui habitait une chambre au 6e étage mise à sa disposition par le couple Rodde, fut filé par des policiers. Le 19 juin 1942, des inspecteurs des Renseignements généraux perquisitionnèrent la loge. Ils saisirent des cartes d’identité et des livrets militaires en blanc, des fiches de démobilisation, des caractères d’imprimerie et des cachets métalliques et caoutchouc de sceaux officiels.
Le couple fut emmené pour interrogatoire dans les locaux des Brigades spéciales à la préfecture de police, puis incarcéré au Dépôt de la préfecture de police, mis à la disposition de la Gestapo. Le 10 août 1942, Jean Rodde fut livré aux Allemands au fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis).
Le lendemain, 11 août, quatre-vingt-huit otages, dont Jean et Édouard Rodde, furent fusillés au Mont-Valérien. Le même jour, le journal collaborationniste Le Matin publiait un Avis signé d’un responsable SS : « Malgré plusieurs avertissements, le calme a à nouveau été troublé sur certains points de la France occupée. Des attentats ont été perpétrés contre des soldats allemands par des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre. [...] J’ai en conséquence, fait fusiller 93 terroristes qui ont été convaincus d’avoir commis des actes de terrorisme ou d’en avoir été complices. »
Le corps de Jean Rodde, incinéré au Père-Lachaise, fut inhumé le 29 août 1942 au cimetière parisien de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis). Amélie Rodde, sa femme, internée à Romainville, fut libérée le 3 septembre 1942. Elle mourut en 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145709, notice RODDE Jean par Daniel Grason, version mise en ligne le 21 mars 2013, dernière modification le 19 février 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., PCF carton 13, rapports hebdomadaires sur l’activité communiste, 1W 0556. – AVCC, Caen, Otage-B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit.Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Éd. de Minuit, 1995. – Le Matin, 11 août 1942. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC XLV-45. – État civil, Paris (XIe arr.).

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