COSNARD Pierre, Raymond, dit Robert

Par Daniel Grason

Né le 17 juillet 1910 à Gisay-la-Coudre (Eure), fusillé le 6 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; monteur au métropolitain ; résistant FTPF du détachement Kléber.

Fils de Valentine Cosnard, domestique, Pierre Cosnard demeurait 10 rue des Entrepreneurs à Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis). Il travaillait dans son quartier à la Compagnie du Métropolitain de Paris comme monteur aux ateliers du dépôt du 117 avenue Michelet.
Avec deux autres ouvriers de l’atelier Jean Poiré et Jean Queffeulou, il fit partie des FTP du détachement Kléber dirigé par Jean Gross, neuf combattants au total. Le 9 mars 1943 vers 22 heures, Pierre Cosnard, matricule 3042, était dans le groupe qui jeta un engin incendiaire contre un garage réquisitionné par les Allemands au 5 rue Paul-Bert à Saint-Ouen. Les dégâts furent qualifiés d’insignifiants par la police française. Le 4 avril, il était avec le groupe qui déposa un engin explosif sur la voie ferrée près de la gare de Saint-Ouen. Le 21 mai, il aurait participé à la destruction de vedettes lance-torpilles destinées aux Allemands sur les Chantiers navals franco-belges à Villeneuve-la-Garenne (Seine, Hauts-de-Seine).
Le 12 juin 1943 la police municipale interpella Jean Gross dans les couloirs de la station de métro Gare de l’Est. Il était porteur d’un revolver à barillet, d’une grenade Mills et de documents sur l’activité des FTP. Huit inspecteurs des Brigades spéciales interpellèrent Jean Poiré, Jean Queffeulou et Pierre Cosnard qui fut appréhendé le 15 juin à son domicile. Deux inspecteurs de la BS2 perquisitionnèrent le domicile de Cosnard sans résultat. Il resta cinq jours dans les locaux des BS à la préfecture de police, fut interrogé puis livré aux Allemands et incarcéré à la prison de Fresnes le 24 juin 1943. Il fut jugé le 1er octobre 1943 par le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Condamné à mort pour « activité de franc-tireur », il fut passé par les armes le 6 octobre au Mont-Valérien, puis inhumé au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).
Sa femme Denise témoigna en 1945 devant la commission d’épuration de la police, déclarant : « Mon mari a dû être frappé à la Brigade spéciale car, sur le linge qu’il m’a renvoyé, il y avait des taches de sang. »
Son nom figure sur la stèle « À la mémoire des victimes du nazisme fusillées au Mont-Valérien le 6 octobre 1943 » au cimetière d’Ivry-sur-Seine. Il fut ré-inhumé au cimetière communal de Saint-Ouen aux côtés des autres fusillés de la commune. Une plaque commémortive dédiée « À nos camarades morts pour la liberté » fut apposée à l’entrée des ateliers de l’avenue Michelet, sur laquelle neuf noms sont inscrits, dont quatre résistants, et parmi ces derniers Jean Queffeulou et Pierre Cosnard. Sur son acte de naissance figure la mention « Mort pour la France ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145771, notice COSNARD Pierre, Raymond, dit Robert par Daniel Grason, version mise en ligne le 26 mars 2013, dernière modification le 29 décembre 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., BA 1748, PCF Carton 8, militants arrêtés par la police française, Carton 14, rapports hebdomadaires sur l’activité communiste, KB 6, 77W 692. – DAVCC, Caen, Boîte 5 B VIII dossier 4 (Notes Thomas Pouty). – Arch. mun. Saint-Ouen. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil, Gisay-la-Coudre.
PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 175.

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